Nutrition
Les suppléments alimentaires sont-ils nécessaires à notre santé?
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Nutrition
Les suppléments alimentaires sont-ils nécessaires à notre santé?
Est-ce possible de combler tous nos besoins nutritifs par l’alimentation seule?
Si oui, pourquoi près de la moitié de la population canadienne consomme-t-elle des suppléments nutritionnels?
Selon des données publiées par Santé Canada (2012), un apport insuffisant en magnésium, en calcium, en vitamine A et en vitamine D est assez fréquent chez les adultes canadiens. Les besoins en fibres et en potassium ne seraient également pas comblés.
Une étude beaucoup plus récente (2023) indique qu’en suivant le Guide alimentaire canadien actuel, les apports en magnésium, en fibres, en vitamine B6 et en potassium sont adéquats. Cela s’explique facilement, car la moitié de l’assiette proposée est remplie de fruits et de légumes, qui sont de bonnes sources de ces nutriments. Par contre, certains groupes de la population, notamment les personnes âgées de plus de 65 ans, peuvent difficilement atteindre les niveaux recommandés de calcium, de vitamine D et de folates en suivant ce même guide. Les auteurs donnent donc des conseils à certains groupes, mais on ne parle pas ici de suppléments.
Pourquoi donc ne pas suggérer des suppléments? Parce que ce sont les aliments qui comblent nos besoins en énergie et en nutriments. Bien qu’il existe un grand nombre de types de suppléments (protéines, oméga-3, vitamines, minéraux, antioxydants, etc.), les aliments contiennent encore plus de molécules que tout ce qui a déjà été isolé. Et chacune d’elles a des fonctions spécifiques qui travaillent en synergie avec les diverses fonctions des autres molécules. Par exemple, l’énergie provient des calories, qui proviennent elles-mêmes des glucides, des protéines et des lipides que l’on consomme. Ces nutriments jouent également un rôle dans l’organisme: réparer les muscles, entretenir les cellules, nourrir le cerveau... À eux s’ajoutent des vitamines et des minéraux essentiels à tant de fonctions qu’il est difficile de les énumérer pour chacune d’elles.
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La culture du bien-être
Malgré le manque de preuves scientifiques concernant l’efficacité de la plupart des suppléments, près de la moitié de la population en consomme régulièrement, surtout des femmes. Pour quelle raison au juste? Manque de temps pour bien manger? Sentiment de culpabilité ou d’inquiétude concernant son alimentation? Désir de contrôle? Maux ou symptômes spécifiques? Impression que le corps manque de certaines molécules? Ces questions sont intéressantes en cette ère de culture du bien-être. Doit-on consentir des efforts, faire plus que bouger et bien manger pour être vraiment en santé? Difficile de se faire une opinion sur le sujet alors que les réseaux sociaux nous inondent d’exemples de personnes qui consomment des suppléments et nous en vantent les mérites.
Revenons aux besoins nutritionnels non comblés. Selon Myriam Beaudry, nutritionniste et doctorante en nutrition, il y a un risque réel de carence au sein de la population, surtout celle qui est vieillissante. Ces constats l’amènent, elle aussi, à se poser des questions. Puisque ce sont les fruits et les légumes qui apportent les nutriments essentiels, que doit-on faire pour que tout le monde ait la possibilité d’en consommer suffisamment? Est-ce un problème d’ordre financier? de compétences culinaires? Des suppléments ne régleraient rien. L’accessibilité aurait davantage de pouvoir.
En cas de carence spécifique, les médecins et certains autres professionnels autorisés peuvent prescrire des suppléments afin de corriger la situation. Il se fera alors des suivis, et la supplémentation sera cessée ou maintenue selon l’évolution.
Et la vitamine D?
Les sources de vitamine D dans l’alimentation sont peu nombreuses (jaune d’œuf, saumon, lait et margarine enrichis), et l’exposition au soleil, au Canada, ne nous permet pas de fabriquer de la vitamine D par la peau entre les mois octobre et avril. Pour ces raisons, les nourrissons allaités et les personnes de plus de 50 ans devraient consommer quotidiennement un supplément de vitamine D (sous forme de vitamine D3). Les fonctions de la vitamine D sont nombreuses, notamment pour la synthèse de certaines hormones, la calcification des os, l’humeur, l’immunité et la prévention de certains cancers. Cependant, il n’y a toujours pas consensus des organismes de santé sur la quantité de vitamine D à prendre sous forme de supplément. Les études diffèrent au sujet des taux sériques considérés comme adéquats et tous les endroits sur terre ne profitent pas de la même exposition au soleil. Il est réaliste de dire qu’un supplément de 400 UI à 1000 UI peut être envisagé chez la plupart des adultes en Amérique du Nord.
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Ce que les suppléments n’apportent pas...
L’ÉNERGIE. Celle-ci provient des calories contenues dans les aliments. Une baisse d’énergie peut s’expliquer par un manque de sommeil, des repas pris au mauvais moment, un état de stress chronique ou une anémie. Trouver les causes réelles du manque d’énergie nous permettra de régler le problème efficacement.
LES FIBRES. Bien qu’il existe des suppléments de fibres, ce sont vraiment les aliments de source végétale qui nous permettent de consommer suffisamment de fibres (plus de 25g par jour) et d’en varier les sortes (solubles et insolubles).
LA SÉCURITÉ. Il est difficile de consommer trop de micronutriments par l’alimentation, contrairement à la prise de suppléments. De plus, certains suppléments sont contre-indiqués dans certaines situations et peuvent interagir avec certains médicaments. Il vaut toujours mieux consulter un professionnel de la santé avant d’avaler des suppléments.
LA SATISFACTION DU MOMENT PRÉSENT. On est tenté par les antioxydants du thé vert? Pourquoi ne pas s’offrir une tasse de thé chaque après-midi? Un supplément n’aura pas les effets d’une petite pause en pleine conscience.
Pour les végétaliens
La vitamine B12 est présente dans les aliments d’origine animale (viandes, produits laitiers), et les gens qui n’en consomment aucun doivent absolument prendre un supplément de B12.
Pour les femmes enceintes
On recommande une multivitamine renfermant de l’acide folique à toutes les femmes pouvant être enceintes afin de diminuer les risques de malformation du tube neural du fœtus. À celles qui sont enceintes, on suggère une multivitamine contenant à la fois de l’acide folique et du fer.
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