Psychologie

Pour ou contre l'euthanasie? Réflexion

Pour ou contre l'euthanasie? Réflexion

iStockphoto.com Photographe : iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Psychologie

Pour ou contre l'euthanasie? Réflexion

Bien que la légalisation ou la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté occupent une large part des échanges devant la commission du gouvernement, il est aussi beaucoup question de la qualité et de l’offre de service en soins palliatifs. Ces soins de fin de vie sont perçus par beaucoup des participants comme une alternative à l’euthanasie.

C’est le Collège des médecins du Québec qui a ranimé le débat en 2008 en rendant public le rapport d’un groupe de travail en éthique clinique. Les experts concluaient que « pour les médecins, la première chose à éviter est le déni » et qu’il « faudrait reconnaître qu’il existe des situations exceptionnelles où l’euthanasie pourrait être considérée comme une étape ultime de soins et permettre aux médecins d’assumer leurs responsabilités dans ces situations ».

Vers une modification de la loi?

La Commission composée d'une quinzaine de députés devraient terminer ses travaux au début de l’année 2011. Les recommandations qu’elle doit déposer à l’Assemblée nationale pourraient amener des modifications à la Loi sur la santé et les services sociaux en donnant à l’euthanasie le statut de soins de fin de vie. Les pouvoirs de Québec restent cependant limités puisque le Code criminel est de compétence fédérale et qu’Ottawa n’envisage pas de réforme à la loi qui interdit l’euthanasie et l’aide au suicide. Le gouvernement québécois pourrait cependant indiquer à ses procureurs que, dans certaines circonstances, il n’y a pas lieu d’intenter des poursuites.

Le droit de choisir sa mort?

Des citoyens sont venus raconter la mort d’un proche ou leurs propres souffrances à l’approche de la mort. Ces partisans de l’euthanasie soutiennent que leur mort leur appartient et qui leur revient de choisir le quand et le comment. Ce à quoi les opposants répliquent que la souffrance peut être soulagée par des soins appropriés et que patients et médecins s’entendent couramment pour ne pas prolonger les traitements jugés inutiles. C’est oublier la souffrance psychologique répondent les premiers.

Pour certains, l'opposition à l'euthanasie est ferme. Peu importe les souffrances physiques ou morales, peu importe l'état végétatif du patient, la vie est sacrée. D'autres craignent les abus et les dérives: la pression indue qu'on pourrait exercer sur les patients pour libérer des lits et faire des économies ou encore la mort qu'on encouragerait pour profiter de l'héritage ou libérer la famille d'un fardeau. Ces derniers citent des études qui montrent qu'aux Pays-Bas où malgré les règles qui encadrent la pratique, des euthanasies ont été pratiquées sans consentement.

Face à eux, les tenants de l'euthanasie et du suicide assisté clament le droit de choisir et soulignent qu'on ne viendrait qu'encadrer une pratique qui existe déjà de façon clandestine. Pour eux, personne ne devrait dicter à un mourant comment et quand il doit mourir ou l'obliger à endurer des souffrances.

Développer les soins palliatifs

La majorité des médecins qui se sont présentés devant la commission ont soutenu qu'il faut faire progresser les soins palliatifs. Actuellement, on compte 600 lits de soins palliatifs au Québec et on estime qu'à peine 10 % des personnes en fin de vie y ont accès. Selon plusieurs médecins qui exercent en soins palliatifs, les patients en phase terminale ne demandent pas l'euthanasie. Ils demandent à ne plus souffrir. D'ailleurs, la plupart des malades renoncent à leur projet de mort s'ils se sentent accompagnés. Ainsi, l'essor de l'euthanasie serait lié à un manque de ressources d'accompagnement en fin de vie

Mourir dans la dignité, c'est personnel

Les audiences ont permis de constater que mourir dans la dignité peut prendre différentes formes, chacun ayant sa propre définition en fonction de sa culture, de son expérience et de ses valeurs.

Nous vous proposons de pousser plus loin votre réflexion sur le sujet avec l'aide de médecins, d'éthiciens et de citoyens qui se sont présentés en audiences publiques. Peut-être ensuite serez vous plus à même de répondre au questionnaire proposé par les commissaires. Auparavant, nous vous suggérons de jeter un œil sur les définitions de l'euthanasie, du suicide assisté, de la sédation terminale ou du refus de traitement proposées dans le document de réflexion produit par la commission parlementaire.

  

Extraits de témoignages de médecins et de citoyens pour alimenter la réflexion

Avoir le droit de choisir sa fin de vie

L'euthanasie viendra saboter la relation médecin-patient

L'euthanasie est la manifestation la plus triste du désespoir

Donner la mort par euthanasie ou par suicide assisté, c'est tuer

L'euthanasie, c'est administrer la mort

Euthanasie: laisser le débat aux médecins

  

Suggestions de lectures

Être ou ne plus être, débat sur l’euthanasie, Serge Daneault et Marcel Boisvert, Éditions voix parallèles, 2010, 160 pages.

 

Ombres et lumières sur la fin de la vie, Patrick Vinay, Médiaspaul, 2010, 80 pages.

 

La sédation continue en fin de vie: enjeux éthiques, Didier Caenepeel, Médiaspaul, 2005, 240 pages.

 

 

Pour en savoir plus

Commission spéciale sur le droit de mourir dans la dignité

 

Le médecin, les soins appropriés et le débat sur l’euthanasie (Collège des médecins du Québec)

 

Pour des soins appropriés au début, tout au long et en fin de vie (Groupe de travail en éthique clinique du Collège des médecins du Québec)

 

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