Psychologie

Mourir pour Jéhovah

Mourir pour Jéhovah

� Istockphoto.com Photographe : � Istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

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Mourir pour Jéhovah

Le 27 décembre 2006 à l'hôpital Saint-François d'Assise à Québec, à l'âge de 26 ans, Jean-Claude Lavoie est mort parce qu'il refusait le sang qui aurait pu lui sauver la vie. M. Dubois était membre des Témoins de Jéhovah, un mouvement religieux connu pour son opposition aux transfusions sanguines.

Révolté que l'État laisse mourir des gens pour des motifs religieux, le frère du défunt, Jonathan Lavoie, lui-même ancien Témoin de Jéhovah, fait circuler une pétition pour demander au gouvernement d'interdire une telle pratique. Sa pétition a amassé plus de 5 000 signatures. Il entend la déposer au Parlement à Ottawa et à l'Assemblée nationale.

De son côté, le père de la victime, également Témoin de Jéhovah, juge tout à fait normal que les autorités de l'hôpital aient respecté la volonté de son fils.

Mourir pour la Bible

Dans une brochure publiée en 2006, les Témoins de Jéhovah écrivaient que «Dieu demande de s'abstenir du sang. Cela veut dire que nous ne devons absolument pas introduire dans notre corps le sang d'une autre personne ou même notre sang après l'avoir stocké (Actes 21:25). Les vrais Chrétiens n'accepteront donc pas de transfusion de sang. Ils accepteront d'autres traitements médicaux, comme l'administration de produits non sanguins. Ils veulent vivre, mais ils n'essaieront pas de sauver leur vie en désobéissant aux lois de Dieu.»

Dans leur célèbre revue Réveillez-vous, les Témoins de Jéhovah rendent hommage, photos à l'appui, à ces enfants qui ont préféré la mort aux transfusions sanguines, martyrs d'un combat contre les médecins et les juges. C'est l'histoire d'Adrian Yeats, un adolescent terre-neuvien de quatorze ans atteint d'une tumeur à l'estomac. Devant son refus de recevoir une transfusion sanguine, les médecins ont porté sa cause devant la justice, mais les juges ont statué qu'Adrian était «assez mûr» pour décider par lui-même. Deux semaines plus tard, Adrian mourait. «En rejetant les transfusions sanguines qui pouvaient en théorie prolonger sa vie présente», lisait-on dans Réveillez-vous, «Adrian Yeatts a montré qu'il était l'un des nombreux jeunes gens qui accordent la priorité à Dieu.»

Droit de refuser un traitement, seulement si¿

Un jugement de la Cour suprême du Canada interdit aux hôpitaux de respecter la volonté des parents, voire des enfants, quand ceux-ci refusent toute transfusion sanguine. La Charte canadienne des droits et libertés accorde aux citoyens canadiens âgés de 18 ans et plus le droit de refuser un traitement médical, si leur décision est prise librement et qu'ils sont bien informés. C'est justement cela que conteste Jonathan Lavoie. Pour lui, les Témoins de Jéhovah  subissent les pressions soutenues de l'organisation, qui relance les malades jusque dans leur chambre d'hôpital pour s'assurer qu'ils ne vont pas fléchir devant les médecins. Les membres ne sont pas libres de décider par eux-mêmes. Le jeune militant espère convaincre les gouvernements de changer la loi en cette matière.

Lire aussi: La foi qui guérit

Sources

Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania, Ce que Dieu attend de nous, 2006.

«Il s’est souvenu de son Créateur aux jours de son jeune âge», Réveillez-vous, La Société Watch Tower Bible and Tract Society, 22 mai 1994, p. 8.

 

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