Psychologie

Comment exprimez-vous votre colère?

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Auteur : Coup de Pouce

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Comment exprimez-vous votre colère?


Chauffard qui nous coupe la voie, madame pressée qui passe devant les autres, collègue qui nous fait un coup vache... Même au cours d'une journée normale, les occasions de se mettre en colère abondent. Tout comme les façons de le faire. Certains profitent du droit, en abusent même, pétant les plombs pour la moindre peccadille. D'autres, au contraire, encaissent tout sans rien dire, avec un sourire forcé. En apparence, du moins... Quel est notre profil colère? Pour le savoir, on répond aux situations suivantes. Sur une feuille à part, on inscrit les symboles liés aux réponses que l'on choisies.

C'est vendredi. Le garagiste vous a promis votre voiture pour midi. À 2 h, elle n'est toujours pas prête.

1. Vous explosez. Vous engueulez vertement le mécano, la préposée au service et le gérant, et vous vous exigez haut et fort devant tout le monde un service gratuit comme dédommagement. %

2. Vous exigez des explications et, d'un ton sans appel, vous demandez un escompte sur le prix des réparations. &

3. Vous ne dites rien sur le coup, mais vous déposez une plainte à la Cour des petites créances et réclamez votre après-midi de travail. *

4. Vous encaissez la nouvelle sans dire un mot. Vous rentrez chez vous frustrée et passez une heure sous la douche pour reprendre vos esprits. @

Membre d'un réseau de rencontres, vous avez développé un lien intime avec quelqu'un. Vous vous apprêtez à lui envoyer un mot doux. Surprise: il est en ligne avec une autre.

1. Vous lui envoyez aussitôt un message cinglant et sans appel. %

2. Vous l'appelez sur-le-champ pour avoir des explications. Vous êtes catégorique: s'il est en relation avec vous, il cesse de flirter. Sinon, ciao! &

3. Vous vous sentez trahie, mais lui accordez le bénéfice du doute. Vous poursuivez votre relation jusqu'au jour où il oublie votre anniversaire et là, vous le plaquez, sans lui dire vos vraies raisons. @

4. Vous faites comme si vous n'aviez rien vu, mais vous devenez si amère à son égard que la relation en devient impossible. *

Une amie a proposé de vous aider à repeindre votre appartement. À la dernière minute, elle se décommande, disant qu'elle se sent mal.

1. Vous lui avouez que vous êtes très déçue, mais vous terminez l'appel en mentionnant que vous lui remettrez bien le grappin dessus une prochaine fois! &

2. Vous encaissez sans commenter, mais vous lui rendez la monnaie de sa pièce à la première occasion. *

3. Vous lui dites que vous comprenez. Lorsque vous la revoyez, vous boudez et elle ne comprend pas votre mauvaise mine. @

4. Vous lui lancez qu'elle n'est pas fiable et l'avertissez de ne jamais vous demander un service! %

 

À la clinique médicale, une personne arrivée après vous est appelée avant vous.

1. Vous ne dites rien, mais vous passez l'après-midi à ruminer, convaincue que la vie est injuste. @

2. Vous bondissez au comptoir, vous demandez haut et fort de quel droit cette personne vous a devancée et vous insistez pour être la suivante. %

3. Vous gardez le silence. Après votre consultation, vous suggérez à la secrétaire de se trouver un job à la mesure de son intelligence. Vous quittez, fière d'avoir au moins bousillé sa journée. *

4. Vous passez au comptoir pour rappeler à la secrétaire que vous êtes là depuis longtemps. Y a-t-il eu erreur? N'était-ce pas à vous de passer? & 

En voiture, on vous coupe avec disgrâce.

1. Vous accélérez et faites un doigt d'honneur au chauffard, au risque de causer vous-même un accident. %

2. Vous passez à la chaîne de musique classique pour vous calmer les nerfs. &

3. Vous faites mine de ne pas le voir. Le lendemain, au bureau, une discussion sur la courtoisie en voiture vous fait perdre les pédales. @

4. À la première occasion, vous faites la même chose à un autre automobiliste. *

Bébé crie pour être nourri, vous êtes au téléphone et votre conjoint s'affaire à la cuisine. Vous pensiez qu'il préparait le repas du petit, mais non, il se fait un sandwich.

1. Vous lui criez que vous en avez ras le bol d'être la seule à entendre les cris et à répondre aux besoins sept jours par semaine. %

2. En parlant très fort, vous demandez à votre interlocutrice si elle sait que les hommes, en devenant pères, perdent l'ouïe et le sens du partage. *

3. Vous raccrochez immédiatement pour faire chauffer le tout en vitesse et nourrissez le bébé sans dire un mot. Plus tard, vous refusez de l'accompagner au cinéma, offusquée qu'il n'ait pas deviné votre frustration. @

4. Vous lui demandez simplement de nourrir le bébé. Plus tard, vous lui expliquez en quoi son attitude vous a déplu. &

Vous avez acheté des bottes de montagne au prix fort. Après une seule randonnée, vous vous rendez compte qu'elles sont trop petites. À la boutique, on souligne poliment que c'est votre erreur.

1. Vous criez à l'incompétence en soulignant que la vendeuse, visiblement inexpérimentée, n'a jamais pris la mesure de vos pieds, un geste de base lors de l'achat de chaussures spécialisées. %

2. Vous repartez penaude et mettez les bottes dans votre garde-robe. Chaque fois que vous les voyez, votre pression monte d'un cran. @

3. Vous demandez à parler au gérant, qui note poliment que vous avez porté les bottes et qu'il ne peut rien pour vous. Vous partez fâchée de votre erreur, mais satisfaite d'avoir épuisé les recours disponibles. &

4. Frustrée, vous faites sortir à la vendeuse toutes les chaussures de montagne en inventaire et vous les essayez... sans en choisir aucune. *

 

Vous avez rendez-vous à midi pour aller au cinéma. À midi 35, votre copine n'est toujours pas arrivée.

1. Vous l'accueillez froidement et boudez tout l'après-midi. *

2. Vous lui dites combien vous détestez être debout à l'attendre, sans nouvelles et qu'elle aurait au moins pu appeler pour vous prévenir. &

3. Vous l'appelez sur son cellulaire et lui dites de faire demi-tour. Elle vous assure qu'elle est presque rendue, mais vous lui raccrochez au nez. %

4. Vous acceptez de voir le film suivant, qui ne vous intéresse pas. Votre amie vous refait le coup la semaine suivante, persuadée que cela ne vous dérange pas du tout. @

Votre ado demande une permission pour une sortie. Vous refusez. Considérant que vous auriez pu en parler avant, son père dit oui.

1. Devant votre ado, vous remerciez avec sarcasme votre conjoint pour sa solidarité parentale... *

2. Vous lancez à votre conjoint que, dorénavant, vous vous lavez les mains de toute question concernant l'éducation. %

3. Vous encaissez sans dire un mot. Le vendredi, lors de votre habituelle soirée sushis collés-collés, vous n'avez pas faim et filez vous coucher délibérément tôt. @

4. Vous exprimez votre frustration et lui rappelez qu'il est toujours préférable de faire équipe face à vos enfants. &

En l'absence de votre supérieure immédiate, vous prenez une décision urgente qui lui serait normalement revenue. À son retour, elle vous reproche d'avoir pris la mauvaise décision.

1. Vous vous excusez d'avoir pris la mauvaise décision. La prochaine fois qu'un client vous demande votre avis, vous indiquez en boudant que votre avis ne compte pas. @

2. Vous ne dites rien, mais, dans un autre dossier, alors que le client vous demande de trancher à un niveau où il vous revient de le faire, vous lui signifiez par écrit, copie à votre patronne, que la décision appartient à votre supérieure. *

3. Vous répondez avoir fait pour le mieux d'après vos connaissances et convenez avec votre patronne de la bonne façon d'agir si une situation semblable se présente de nouveau. &

4. Vous lancez le dossier sur son bureau et lui dites que si c'est un pantin sans initiative qu'elle veut dans son équipe, elle n'a qu'à le dire! %

 

Interprétation des résultats

Majorité de &: l'équilibrée

Le ton. Il monte d'une coche en cas d'injustice, de deux en cas de grosse colère.

L'attitude. Il nous arrive, une ou deux fois par année, de piquer une sainte colère, et en général, lorsqu'on a été lésée, on sait l'exprimer clairement et demander réparation.

Notre conseil. Impossible de rester calme en toute occasion: certaines colères doivent être vécues. Cela dit, si notre perception des choses est correcte et que nos attentes sont réalistes, c'est une réaction saine et normale. Le défi, c'est de savoir évaluer si la situation en question justifie réellement qu'on se mette en rogne.

 

Majorité de @: l'éponge

Le ton. Il est généralement trop gentil.

L'attitude. On a beau vouloir être conciliante, douce et serviable, ce n'est pas une raison pour toujours encaisser sans mot dire. Fermer les yeux sur nos frustrations ne les fera pas disparaître. Ainsi refoulée, notre colère risque de se transformer en déprimes ou en maux physiques.

Notre conseil. On exprime nos émotions, quitte à faire des erreurs, et on apprend à dire non. La prochaine fois qu'on est contrariée, on s'efforce de dire ce que cela nous fait, en parlant au «je»: «Je suis déçue... ça me fait de la peine... comment pouvons-nous réparer cette injustice?»

 

Majorité de %: la soupe au lait

Le ton. Facilement strident, il monte vite vite vite!

L'attitude. Nos attentes envers les autres sont très élevées, et, lorsqu'ils n'y répondent pas, on a la gâchette plutôt sensible. À nos yeux, un commentaire est facilement une provocation, une opinion contraire à la vôtre, une attaque. Résultat: les gens évitent de nous dire la vérité et préfèrent ne rien nous demander de peur que ça ne finisse en chicane.

Notre conseil. D'abord, on dédramatise: un verre de jus renversé vaut-il vraiment qu'on se mette dans un tel état? À plus long terme, on peut se demander pourquoi on est si colérique. Est-on trop perfectionniste? A-t-on l'impression que la vie ou les autres nous traitent injustement? Concrètement, quand on sent la colère monter, on respire profondément, on demande un temps mort, on change de pièce ou on sort prendre l'air, le temps d'analyser s'il y a vraiment injustice.  Si c'est oui, on indique simplement où sont nos limites.

 

Majorité de *: la passive-agressive

Le ton. Il est toujours posé... en apparence.

L'attitude. Même très contrariée, on continue de sourire, on évite les discussions, on n'argumente surtout pas. Mais on n'en pense pas moins. Pour nous, la vengeance est un plat qui se mange froid, et, rancunière comme pas une, on attend juste la bonne occasion.

Notre conseil. Apprendre à mettre cartes sur table. Qu'est-ce qui nous empêche d'exprimer notre colère: a-t-on peur de la confrontation? de perdre l'autre si on l'affronte? Pourtant, exprimer notre colère de manière sournoise ne fait que pourrir le climat. Alors, on s'exerce à réagir tout de suite à ce qu'on perçoit comme faux, injuste ou stupide, à dire: «Non, je ne suis pas d'accord pour telle ou telle raison.» Ça nous fait peur? On y va graduellement, une petite frustration à la fois.

Merci au Dr Camillo Zacchia, psychologue en chef à l'Institut Douglas de Montréal, pour sa précieuse collaboration.

 

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