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L’impact des femmes au pouvoir: portrait de Louise Cordeau, présidente du conseil du statut de la femme

L’impact des femmes au pouvoir: portrait de Louise Cordeau, présidente du conseil du statut de la femme

  Photographe : Coup de Pouce

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L’impact des femmes au pouvoir: portrait de Louise Cordeau, présidente du conseil du statut de la femme

Avocate, gestionnaire et philanthrope, Me Louise Cordeau préside depuis quatre ans le Conseil du statut de la femme, un organisme gouvernemental de consultation et d’études qui promeut et défend les droits des femmes au Québec. 

Des études en relations industrielles et en droit ont permis à Me Cordeau d’exercer en pratique privée avant d’être directrice du cabinet du président de l’Assemblée nationale du Québec, puis du ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Réforme des institutions démocratiques. Par la suite, elle a œuvré à titre de gestionnaire à Radio-Canada et à Québecor.

«A posteriori, j’ai réalisé que mes fonctions antérieures sont éminemment importantes dans mon quotidien. Comme je le dis souvent aux jeunes femmes que je rencontre ou à qui je sers de mentore, il ne faut jamais sous-estimer chacune des responsabilités qu’on peut tenir et ne pas toujours tenter de les lier les unes aux autres. C’est souvent avec le recul que l’on constate que les expériences acquises nous servent à un moment ou à un autre de notre carrière. Mon parcours est atypique, mais j’ai su saisir des opportunités.»

 

LA PARITÉ EST IMPORTANTE

À titre de présidente du Conseil du statut de la femme depuis quatre ans, Me Cordeau conseille le gouvernement sur des enjeux d’égalité. «La parité hommes-femmes est importante pour la diversité des points de vue dans une société, dit-elle. Si je considère la place qu’occupaient les femmes dans les milieux décisionnels ou de pouvoir au début de ma carrière, il est évident qu’on était bien loin de la réalité d’aujourd’hui. C’est certain que les choses s’améliorent, mais sont-elles satisfaisantes? Non.

Nous croyons qu’il faut se doter de mesures un peu plus contraignantes pour atteindre cette parité. Beaucoup de choses ont changé, mais la responsabilité et la charge mentale des femmes à l’égard de leur famille sont des déterminants qui évoluent lentement. L’autonomisation économique des femmes est aussi fondamentale dans les enjeux d’égalité.»

Quant aux femmes au pouvoir, elles contribuent à l’équilibre d’une société, selon Me Cordeau. «Je n’aime pas généraliser, mais je pense que dans le domaine politique, par exemple, la présence des femmes change la dynamique de confrontation pour la transformer en dynamique de collaboration.

Depuis des années, des femmes députées et des ministres de formations différentes se sont alliées pour que des projets de loi importants soient adoptés par l’Assemblée nationale. Cela change la dynamique du pouvoir et permet aux jeunes femmes d’être témoins de tous les possibles. Voir une première ministre et des femmes dans des postes décisionnels, c’est inspirant.»

La présidente du Conseil du statut de la femme va plus loin. «Pensons aux femmes qui s’occupent de la communauté, aux bénévoles qui permettent à des organismes essentiels d’exister, à celles sur lesquelles on a pu compter durant la pandémie: les caissières, les infirmières, les enseignantes, le personnel en service de garde... La contribution des femmes à notre société passe par les femmes au pouvoir, mais aussi par toutes celles qui assurent une qualité de vie dans notre société au quotidien.

 

POUR UN QUÉBEC DIVERSIFIÉ

Je pense aussi à toutes ces entrepreneures exceptionnelles qui ont su se réinventer durant la pandémie et qui font preuve d’un dynamisme admirable, aux entrepreneures agricoles qui nourrissent le Québec. Elles laissent une empreinte sur le Québec d’aujourd’hui et de demain, un Québec diversifié, ouvert sur le monde. Pouvoir bénéficier de la contribution des femmes dans des secteurs très variés, c’est ce qui fait la richesse de notre société.»

 

TRANSFORMATION ET RÉUSSITE

Parfois, les difficultés rencontrées sont formatrices. «J’ai transformé les obstacles en occasions, dit Me Cordeau. Ils nous obligent à prendre des risques, à sortir de notre zone de confort, et c’est parfois la meilleure façon de déployer nos ailes. Je suis quelqu’un de foncièrement positif dans la vie. Dès mon plus jeune âge, j’ai eu un soutien indéfectible de ma famille, et ensuite, de la famille que j’ai actuellement. C’est essentiel.»

La lauréate de l’Ordre national du Québec a eu la chance de grandir auprès d’un homme engagé socialement, monsieur Fabien Cordeau. «Mon père a été directeur des ressources humaines, conseiller municipal et député. Il est la personne qui m’a le plus inspirée. Il m’a toujours dit que j’avais tout pour réussir et que je pouvais tout accomplir. Ma mère l’a fait aussi, mais mon modèle professionnel, c’était mon père.»

Encore aujourd’hui, l’accompagnement et la transmission sont des éléments essentiels pour Me Cordeau. «Un de mes plus grands bonheurs, c’est de passer le flambeau, affirme- t-elle. Tous les parcours ont leur richesse. Il y a 40 ans, on parlait peu de mentorat. Les modèles professionnels féminins étaient moins nombreux qu’aujourd’hui.»

Consciente des difficultés rencontrées par bien des femmes, Me Cordeau admet : «Même si je faisais partie de comités de direction et de conseils d’administration où j’étais la seule femme, je n’ai pas vécu de difficultés plus grandes, mais je dois admettre qu’en accompagnant de jeunes femmes, j’ai constaté que le chemin peut être plus difficile, pour toutes sortes de raisons: milieu de travail, manque d’ouverture, conditions familiales, etc. Après tout, qu’est-ce que la réussite? Ce que les autres pensent de nous? Ce qu’on pense qu’on devrait être? La réussite, c’est de se réaliser aujourd’hui. Le mentorat permet justement de converser avec quelqu’un qui nous ramène à nos valeurs profondes, à ce que nous sommes et à ce que nous voulons réellement.»

 

8 CONSEILS POUR CELLES QUI VEULENT ATTEINDRE LE SOMMET
  • Apprécier ce qu’elles réalisent maintenant et non espérer la réussite dans 10 ans.
  • Ne pas croire qu’elles réussissent uniquement si elles atteignent un certain objectif.
  • Prendre des risques.
  • Ne pas avoir peur.
  • Ne pas attendre d’être parfaites.
  • Dans leurs fonctions, développer les compétences qu’elles n’ont pas.
  • Accepter que la vie offre parfois des occasions qu’elles n’avaient pas envisagées.
  • S’engager socialement, car cela permet de grandir d’une façon humaine et d’être de meilleures gestionnaires, conscientes de plusieurs réalités.

 

 

 

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