Couple
Partage des tâches: enfin des solutions!
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Partage des tâches: enfin des solutions!
Chez nous, le ménage sème la discorde? Quatre couples ont exposé leurs problèmes à nos experts.
«C'est toujours moi qui fais tout!» «Tu as encore oublié de sortir les ordures!» «Tes magazines traînent partout!» Quand on aborde la question des tâches ménagères, les refrains sont souvent les mêmes, et peu de couples prennent le temps de trouver des solutions à leurs problèmes. Pourtant, s'il y a mésentente sur le partage des corvées ou la façon dont elles sont accomplies, on ne devrait pas banaliser le conflit. «En évitant d'en parler, on refuse en fait de tenir compte de l'autre. Le danger est qu'on érode peu à peu le sentiment amoureux», explique Michel Lemieux, psychothérapeute familial et conjugal.
Pour nous aider, quatre couples ont accepté de dévoiler les problèmes et nos spécialistes y sont allés de leurs solutions. À nous de nous en inspirer!
Nos spécialistes
Claudie Arsenault, coach de vie et cofondatrice de la Coopérative du cercle des supermamans Laurie Betito, psychologue et sexologue Sophie Legault, organisatrice résidentielle Michel Lemieux, psychothérapeute familial et conjugal et sexologue clinicien André Surprenant, psychologue
«C'est moi qui fais tout!»
Chantale, 27 ans, éducatrice en milieu familial Dominique, 32 ans, distributeur et monteur pour une entreprise de distribution de publicités Parents de Laurianne, 8 ans, Anabelle, 3 ans, Julien, 2 ans, et un quatrième enfant, attendu pour octobre.
Comment ils fonctionnent
Chantale s'occupe de 90 % des tâches, dont la préparation des repas, l'achat des vêtements, la coordination des cours des enfants, le ménage et le ramassage. Dominique, lui, s'occupe de quelques travaux extérieurs et est le chauffeur officiel, car Chantale ne conduit pas (mais c'est elle qui accompagne les enfants à leurs activités).
Ce qui pose problème
L'horaire de Dominique est problématique quand vient le temps d'attribuer les tâches ménagères. «Je travaille à temps plein, mais je dois parfois faire des heures différentes pour rencontrer les échéanciers. À cause de cela, je repousse toujours le ménage», explique Dominique, qui ne sait pas comment aborder le problème pour le résoudre. Il voudrait bien aider Chantale, mais il a l'impression de ne pouvoir le faire que lorsque les enfants dorment. Et il préfère alors ne pas accomplir de tâches bruyantes qui risqueraient de les réveiller. Aucune tâche n'est donc spécialement assignée à Dominique, ce qui déplaît à Chantale. «J'aimerais qu'il ait plus d'initiative et qu'on arrive à mieux partager», explique-t-elle.
De son côté, Chantale avoue que, la fatigue aidant, elle fait parfois des reproches à Dominique au sujet du ménage. «Enceinte, je suis moins patiente. Je travaille 50 heures par semaine et, et en prévision de l'arrivée du bébé, j'ai besoin de souffler un peu», dit-elle.
Si on vit la même situation que Chantale et Dominique, nos experts conseillent de... Mettre sur pied un contrat de tâches ménagères. On y inscrit les tâches à faire et on détermine ce que chacun prend en charge, en spécifiant un jour limite pour l'effectuer. «On peut aussi attribuer quelques tâches aux enfants, selon leur âge», propose Sophie Legault. Se laisser un temps d'exécution plus long. Par exemple, au lieu de confiner l'époussetage au lundi, on peut s'entendre pour que la personne dont l'horaire varie s'en charge d'ici la fin de la semaine. Utiliser les horaires variables à notre avantage. «On peut ainsi accomplir certaines tâches pendant qu'il y a moins de trafic dans la maison», souligne André Surprenant. Par exemple, il sera plus facile de faire le ménage de la chambre des enfants pendant qu'ils jouent à l'extérieur. Diviser les tâches selon le facteur bruit. Si on craint que le bruit ne perturbe le dodo des enfants, Claudie Arsenault conseille de déterminer quelles tâches peuvent être faites durant cette période. «Vider le lave-vaisselle est problématique, par exemple, mais on peut épousseter à toute heure.»
Ce qu'en pensent Chantale et Dominique
Dominique est prêt à participer aux tâches qui s'adaptent le mieux à son horaire. Les délais plus longs lui simplifieront la vie, et cette méthode convient tout autant à Chantale. «Nous avions déjà essayé de faire une liste avec des jours précis pour chaque tâche, mais c'était compliqué avec l'horaire variable. Les délais plus souples vont nous aider», expliquent-ils. «On n'a pas la même conception de la propreté»
Mélanye, 31 ans, éducatrice en congé de maternité
Jean-François, 34 ans, aviseur technique
Parents de Jean-Samuel, 5 ans, Justine, 3 ans, et Mathilde, 5 mois.
Comment ils fonctionnent
Ici, chacun a sa conception de l'ordre et de la propreté. Mélanye classe ses vêtements par couleur dans son garde-robe, mais n'hésite pas à ensevelir la table de la cuisine sous des piles de livres, de revues et de papiers. «Je suis ordonnée dans mon désordre. Je retrouve toujours tout dans mes piles», se défend-elle. Pour Jean-François, tout est parfait tant qu'il n'y a pas de mousses qui roulent sous le lit. «On ne devrait faire le ménage que lorsque cela paraît vraiment. Je n'époussetterai pas la télé simplement parce que c'est dans l'horaire!» explique-t-il.
À cause de ces perceptions différentes, et pour éviter les conflits, le couple a établi des territoires distincts. «Je fuis la cuisine, domaine de Jean-François, sinon je passerais trop de commentaires», explique Mélanye, qui, elle, se charge de plier les vêtements. «Si c'est lui qui le fait, ça m'énerve trop, et je replie tout à ma manière», dit-elle. Jean-François a aussi abandonné certaines tâches, conscient que ses efforts ne seront pas appréciés à leur juste valeur. «Je ne lave jamais le bain parce que, de toute façon, Mélanye repasse derrière moi», raconte-t-il.
Ce qui pose problème
Si ces zones exclusives réduisent les conflits, elles ne sont pas la solution parfaite: des mouvements de protestation se lèvent régulièrement. Mélanye ne veut plus répéter à son conjoint de mettre ses vêtements à l'endroit avant de les lancer au lavage; elle les lave ainsi et les replie exactement comme elle les a trouvés. Jean-François proteste à sa manière en dispersant les empilades de Mélanye sans lui en parler. «Je ne trouve plus rien ensuite», se plaint-elle. À quand la crise?
Si on vit la même situation que Mélanye et Jean-François, nos experts conseillent de...
Officialiser les territoires de chacun. «C'est une bonne idée de déterminer des territoires pour chacun, mais il est important d'officialiser le partage des tâches, quitte à le mettre sur papier, soutient Sophie Legault. Cela évitera les malentendus.»
Ne pas critiquer la façon dont l'autre accomplit ses tâches. Claudie Arsenault conseille de regarder non pas comment l'autre travaille, mais plutôt le résultat final. «Si la cuisine est propre à la fin du repas, c'est ce qui compte.» Et si ça nous énerve trop et qu'on meurt d'envie d'intervenir, on sort de la maison pendant qu'il s'échine à la tâche.
Prévoir un meuble de rangement exclusif. Si on est du type éparpillé, comme Mélanye, Laurie Betito suggère de trouver un bureau où on pourra ranger toutes nos choses. «Ce sera le territoire de Mélanye; ainsi, Jean-François n'aura plus l'impression qu'elle envahit les sections communes.» S'il trouve des papiers appartenant à sa conjointe, Jean-François n'aura qu'à les placer sur ce meuble, au lieu de les disperser dans la maison.
Ce qu'en pensent Mélanye et Jean-François
Ils tenteront de changer d'attitude quant à leurs visions différentes du ménage et d'éviter les conflits à propos de la façon dont sont effectuées les tâches. «Je crois qu'on avait oublié que ce qui est important, c'est que les choses soient faites», explique Jean-François. Et Mélanye a très hâte de magasiner son meuble!«Je gère, il exécute. À quand un peu d'autonomie?»
Véronique, 26 ans, chargée de mission dans un poste diplomatique
Maxim, 27 ans, chef de produits dans une entreprise en haute technologie
Parents d'Annabelle et Victoria, des jumelles de 2 ans
Comment ils fonctionnent
Véronique s'occupe de la répartition des tâches, des achats et des corvées, et Maxim met l'épaule à la roue quand elle le lui demande. Sur le mur de la cuisine, un calendrier rappelle la plupart des tâches ménagères, les rendez-vous importants et même les journées pour les ordures. Véronique espérait que cela motiverait Maxim à participer davantage aux tâches, mais ce dernier n'aime pas les travaux dirigés et ignore le calendrier. Véronique a l'impression qu'elle doit toujours tout lui rappeler et que, si elle ne lui demande pas d'exécuter une tâche précise, il ne le fera pas par lui-même. «La mère de Maxim restait à la maison, et plusieurs tâches étaient remplies sans qu'il s'en rende compte. Si je ne lui dis pas qu'on doit épousseter, il ne le fait pas. On dirait que cela ne fait pas partie de sa conception du ménage», raconte Véronique.
Ce qui pose problème
Comme ils sont tous deux fort occupés avec le travail et les enfants, Véronique assure que le calendrier est essentiel. Mais elle est la seule à le tenir à jour et à le consulter. «J'aimerais que Maxim prenne davantage d'initiatives, que je n'aie pas constamment à lui dire quelle est la prochaine tâche à accomplir», dit-elle. De son côté, Maxim a fait savoir à Véronique qu'une méthode trop rigide, tel le calendrier, lui enlève l'envie de s'impliquer dans l'organisation. «J'ai besoin de décider, moi, quand je veux effectuer une tâche», explique-t-il.
De plus, Maxim occupe un poste qui l'amène à voyager fréquemment à l'extérieur du pays, et Véronique se retrouve rapidement débordée les jours où elle est seule.
Si on vit la même situation que Véronique et Maxim, nos experts conseillent de...
Trier les tâches selon nos préférences. Même en ménage, on a des goûts. Claudie Arsenault propose au couple un petit exercice: sur une même feuille, chacun note d'une couleur différente les tâches qu'il préfère. «La division du travail sera sûrement plus facile ainsi», dit-elle.
Transférer les tâches... et l'autonomie qui va avec. Une fois les tâches attribuées, on laisse l'autre décider comment il les exécutera. «Par exemple, on peut suggérer qu'une de nos tâches soit répartie sur plusieurs jours. Chacun trouve sa façon de faire», explique Sophie Legault.
Troquer le calendrier pour la liste. Au lieu d'un horaire rigide, Laurie Betito propose d'établir une liste de tâches pour une semaine. «Et quelle motivation de rayer ce qui est fait!»
Prévoir un plan B. Pendant les absences de Maxim, Claudie Arsenault suggère de diminuer les tâches, soit en s'organisant à l'avance (faire une plus grosse épicerie la semaine précédente), soit en laissant de côté les tâches non urgentes.
Jumeler travail et plaisir. Si on manque de motivation, on associe un petit plaisir à chaque tâche ménagère. Par exemple, on regarde notre téléroman préféré lorsqu'on a terminé de plier les vêtements, propose Claudie Arsenault. Ainsi, le ménage est moins associé à l'idée de corvée.
Ce qu'en pensent Véronique et Maxim
Ils sont d'accord pour une plus grande flexibilité et vont tenter de fonctionner avec une liste. S'il peut décider quand et comment il accomplira ses tâches, Maxim croit qu'il aura davantage envie de s'impliquer. «Je préfère avoir un plan de ce que j'ai à faire, mais sans échéance fixe», explique-t-il. Véronique pense aussi mettre la pédale douce pendant les voyages de Maxim.«On passe notre temps à faire du ménage!»
Renée, 37 ans, analyste de marché
Simon, 44 ans, acheteur
Sans enfant
Comment ils fonctionnent
Propriétaires d'un condo, Renée et Simon aiment un environnement impeccable. Il n'y a pas d'attribution particulière des tâches: un lave le linge, l'autre le repasse, un commence le nettoyage de la salle de bains, l'autre le complète. «On se laisse des notes pour éviter de faire les mêmes tâches deux fois», ajoute Renée. Le couple possède deux chiens, un chat, un oiseau et trois poissons.
Ce qui pose problème
Ce méli-mélo leur cause souvent des maux de tête. «Il nous arrive d'oublier de sortir les poubelles ou de laisser du linge mouillé dans la laveuse», confie Renée.
Comme ils le font de façon irrégulière, mais continue, Renée a l'impression qu'ils sont toujours en train de faire du ménage. «On a de moins en moins de temps pour les activités qu'on aime», constate-t-elle. De son côté, Simon refuse catégoriquement d'être confiné dans une routine quotidienne. «Mais le scénario de tout condenser le samedi matin ne m'enchante pas non plus», précise-t-il. Par le passé, le couple a déjà engagé une femme de ménage, mais n'était pas satisfait du résultat.
Si on vit la même situation que Renée et Simon, nos experts conseillent de...
Toujours terminer une pièce une fois qu'on l'a commencée. Si l'un nettoie le bain le mardi et que l'autre lave la toilette le vendredi, la salle de bains ne sera jamais complètement propre. «C'est probablement pour cela qu'ils ont toujours l'impression d'avoir du ménage à faire», estime André Surprenant.
Combiner pour ne pas oublier. Puisque Renée et Simon doivent sortir les chiens chaque jour, Claudie Arsenault leur suggère de combiner cette activité à une tâche ménagère, ce qui leur éviterait certains oublis. «Les journées de lavage, ils pourraient par exemple partir une brassée avant d'aller promener les chiens et la mettre à sécher à leur retour», propose-t-elle.
Se créer une routine à soi. «Ici, le couple se plie à une routine pour les animaux, mais pas pour le ménage», constate Michel Lemieux. Selon lui, il est utopique de penser qu'on peut arriver à tout faire sans se donner de moyens précis. Si on n'aime pas les horaires trop stricts, on devrait essayer une routine très simple, avec un minimum de tâches, et en ajouter lorsqu'on ne sent plus que c'est contraignant. Simon appréciera probablement cette routine évolutive, qui ne l'emprisonnera pas dans un carcan rigide.
Consacrer 20 minutes par jour au ménage. Quand on n'aime pas les routines et les listes, on peut y aller selon une durée précise. Selon Laurie Betito, en y consacrant chacun 20 minutes par jour, on réussit à accomplir suffisamment de tâches. «Ainsi, on a moins l'impression de faire du ménage à longueur de journée», ajoute-t-elle. Revoir nos besoins et engager de l'aide selon nos goûts. En évaluant les priorités et les tâches qui grugent son temps, le couple pourra donner des consignes plus claires à une femme de ménage, croit Sophie Legault. Ou alors, il pourrait engager une aide pour certaines tâches seulement.
Ce qu'en pensent Renée et Simon
L'idée d'une routine évolutive ou qui change souvent plaît à Simon. De plus, comme ils aiment tous deux passer du temps devant l'ordinateur, ils rempliront quelques tâches avant de s'accorder ce plaisir: ce sera pour eux une motivation supplémentaire. Même s'ils doutent encore de trouver la perle rare pour les aider, ils sont prêts à mieux évaluer les tâches qu'ils pourraient lui laisser et ne sont pas fermés à l'idée de faire un nouvel essai.
«C'est toujours moi qui fais tout!» «Tu as encore oublié de sortir les ordures!» «Tes magazines traînent partout!» Quand on aborde la question des tâches ménagères, les refrains sont souvent les mêmes, et peu de couples prennent le temps de trouver des solutions à leurs problèmes. Pourtant, s'il y a mésentente sur le partage des corvées ou la façon dont elles sont accomplies, on ne devrait pas banaliser le conflit. «En évitant d'en parler, on refuse en fait de tenir compte de l'autre. Le danger est qu'on érode peu à peu le sentiment amoureux», explique Michel Lemieux, psychothérapeute familial et conjugal.
Pour nous aider, quatre couples ont accepté de dévoiler les problèmes et nos spécialistes y sont allés de leurs solutions. À nous de nous en inspirer!
Nos spécialistes
«C'est moi qui fais tout!»
Chantale, 27 ans, éducatrice en milieu familial Dominique, 32 ans, distributeur et monteur pour une entreprise de distribution de publicités Parents de Laurianne, 8 ans, Anabelle, 3 ans, Julien, 2 ans, et un quatrième enfant, attendu pour octobre.
Comment ils fonctionnent
Chantale s'occupe de 90 % des tâches, dont la préparation des repas, l'achat des vêtements, la coordination des cours des enfants, le ménage et le ramassage. Dominique, lui, s'occupe de quelques travaux extérieurs et est le chauffeur officiel, car Chantale ne conduit pas (mais c'est elle qui accompagne les enfants à leurs activités).
Ce qui pose problème
L'horaire de Dominique est problématique quand vient le temps d'attribuer les tâches ménagères. «Je travaille à temps plein, mais je dois parfois faire des heures différentes pour rencontrer les échéanciers. À cause de cela, je repousse toujours le ménage», explique Dominique, qui ne sait pas comment aborder le problème pour le résoudre. Il voudrait bien aider Chantale, mais il a l'impression de ne pouvoir le faire que lorsque les enfants dorment. Et il préfère alors ne pas accomplir de tâches bruyantes qui risqueraient de les réveiller. Aucune tâche n'est donc spécialement assignée à Dominique, ce qui déplaît à Chantale. «J'aimerais qu'il ait plus d'initiative et qu'on arrive à mieux partager», explique-t-elle.
De son côté, Chantale avoue que, la fatigue aidant, elle fait parfois des reproches à Dominique au sujet du ménage. «Enceinte, je suis moins patiente. Je travaille 50 heures par semaine et, et en prévision de l'arrivée du bébé, j'ai besoin de souffler un peu», dit-elle.
Si on vit la même situation que Chantale et Dominique, nos experts conseillent de...
Ce qu'en pensent Chantale et Dominique
Dominique est prêt à participer aux tâches qui s'adaptent le mieux à son horaire. Les délais plus longs lui simplifieront la vie, et cette méthode convient tout autant à Chantale. «Nous avions déjà essayé de faire une liste avec des jours précis pour chaque tâche, mais c'était compliqué avec l'horaire variable. Les délais plus souples vont nous aider», expliquent-ils.
Mélanye, 31 ans, éducatrice en congé de maternité
Jean-François, 34 ans, aviseur technique
Parents de Jean-Samuel, 5 ans, Justine, 3 ans, et Mathilde, 5 mois.
Comment ils fonctionnent
Ici, chacun a sa conception de l'ordre et de la propreté. Mélanye classe ses vêtements par couleur dans son garde-robe, mais n'hésite pas à ensevelir la table de la cuisine sous des piles de livres, de revues et de papiers. «Je suis ordonnée dans mon désordre. Je retrouve toujours tout dans mes piles», se défend-elle. Pour Jean-François, tout est parfait tant qu'il n'y a pas de mousses qui roulent sous le lit. «On ne devrait faire le ménage que lorsque cela paraît vraiment. Je n'époussetterai pas la télé simplement parce que c'est dans l'horaire!» explique-t-il.
À cause de ces perceptions différentes, et pour éviter les conflits, le couple a établi des territoires distincts. «Je fuis la cuisine, domaine de Jean-François, sinon je passerais trop de commentaires», explique Mélanye, qui, elle, se charge de plier les vêtements. «Si c'est lui qui le fait, ça m'énerve trop, et je replie tout à ma manière», dit-elle. Jean-François a aussi abandonné certaines tâches, conscient que ses efforts ne seront pas appréciés à leur juste valeur. «Je ne lave jamais le bain parce que, de toute façon, Mélanye repasse derrière moi», raconte-t-il.
Ce qui pose problème
Si ces zones exclusives réduisent les conflits, elles ne sont pas la solution parfaite: des mouvements de protestation se lèvent régulièrement. Mélanye ne veut plus répéter à son conjoint de mettre ses vêtements à l'endroit avant de les lancer au lavage; elle les lave ainsi et les replie exactement comme elle les a trouvés. Jean-François proteste à sa manière en dispersant les empilades de Mélanye sans lui en parler. «Je ne trouve plus rien ensuite», se plaint-elle. À quand la crise?
Si on vit la même situation que Mélanye et Jean-François, nos experts conseillent de...
Ce qu'en pensent Mélanye et Jean-François
Ils tenteront de changer d'attitude quant à leurs visions différentes du ménage et d'éviter les conflits à propos de la façon dont sont effectuées les tâches. «Je crois qu'on avait oublié que ce qui est important, c'est que les choses soient faites», explique Jean-François. Et Mélanye a très hâte de magasiner son meuble!«Je gère, il exécute. À quand un peu d'autonomie?»
Véronique, 26 ans, chargée de mission dans un poste diplomatique
Maxim, 27 ans, chef de produits dans une entreprise en haute technologie
Parents d'Annabelle et Victoria, des jumelles de 2 ans
Comment ils fonctionnent
Véronique s'occupe de la répartition des tâches, des achats et des corvées, et Maxim met l'épaule à la roue quand elle le lui demande. Sur le mur de la cuisine, un calendrier rappelle la plupart des tâches ménagères, les rendez-vous importants et même les journées pour les ordures. Véronique espérait que cela motiverait Maxim à participer davantage aux tâches, mais ce dernier n'aime pas les travaux dirigés et ignore le calendrier. Véronique a l'impression qu'elle doit toujours tout lui rappeler et que, si elle ne lui demande pas d'exécuter une tâche précise, il ne le fera pas par lui-même. «La mère de Maxim restait à la maison, et plusieurs tâches étaient remplies sans qu'il s'en rende compte. Si je ne lui dis pas qu'on doit épousseter, il ne le fait pas. On dirait que cela ne fait pas partie de sa conception du ménage», raconte Véronique.
Ce qui pose problème
Comme ils sont tous deux fort occupés avec le travail et les enfants, Véronique assure que le calendrier est essentiel. Mais elle est la seule à le tenir à jour et à le consulter. «J'aimerais que Maxim prenne davantage d'initiatives, que je n'aie pas constamment à lui dire quelle est la prochaine tâche à accomplir», dit-elle. De son côté, Maxim a fait savoir à Véronique qu'une méthode trop rigide, tel le calendrier, lui enlève l'envie de s'impliquer dans l'organisation. «J'ai besoin de décider, moi, quand je veux effectuer une tâche», explique-t-il.
De plus, Maxim occupe un poste qui l'amène à voyager fréquemment à l'extérieur du pays, et Véronique se retrouve rapidement débordée les jours où elle est seule.
Si on vit la même situation que Véronique et Maxim, nos experts conseillent de...
Ce qu'en pensent Véronique et Maxim
Ils sont d'accord pour une plus grande flexibilité et vont tenter de fonctionner avec une liste. S'il peut décider quand et comment il accomplira ses tâches, Maxim croit qu'il aura davantage envie de s'impliquer. «Je préfère avoir un plan de ce que j'ai à faire, mais sans échéance fixe», explique-t-il. Véronique pense aussi mettre la pédale douce pendant les voyages de Maxim.«On passe notre temps à faire du ménage!»
Renée, 37 ans, analyste de marché
Simon, 44 ans, acheteur
Sans enfant
Comment ils fonctionnent
Propriétaires d'un condo, Renée et Simon aiment un environnement impeccable. Il n'y a pas d'attribution particulière des tâches: un lave le linge, l'autre le repasse, un commence le nettoyage de la salle de bains, l'autre le complète. «On se laisse des notes pour éviter de faire les mêmes tâches deux fois», ajoute Renée. Le couple possède deux chiens, un chat, un oiseau et trois poissons.
Ce qui pose problème
Ce méli-mélo leur cause souvent des maux de tête. «Il nous arrive d'oublier de sortir les poubelles ou de laisser du linge mouillé dans la laveuse», confie Renée.
Comme ils le font de façon irrégulière, mais continue, Renée a l'impression qu'ils sont toujours en train de faire du ménage. «On a de moins en moins de temps pour les activités qu'on aime», constate-t-elle. De son côté, Simon refuse catégoriquement d'être confiné dans une routine quotidienne. «Mais le scénario de tout condenser le samedi matin ne m'enchante pas non plus», précise-t-il. Par le passé, le couple a déjà engagé une femme de ménage, mais n'était pas satisfait du résultat.
Si on vit la même situation que Renée et Simon, nos experts conseillent de...
Ce qu'en pensent Renée et Simon
L'idée d'une routine évolutive ou qui change souvent plaît à Simon. De plus, comme ils aiment tous deux passer du temps devant l'ordinateur, ils rempliront quelques tâches avant de s'accorder ce plaisir: ce sera pour eux une motivation supplémentaire. Même s'ils doutent encore de trouver la perle rare pour les aider, ils sont prêts à mieux évaluer les tâches qu'ils pourraient lui laisser et ne sont pas fermés à l'idée de faire un nouvel essai.