Argent et consommation

5 conseils pour mieux utiliser les réseaux sociaux

5 conseils pour éviter les dérapages sur les réseaux sociaux

  Photographe : Shutterstock

Argent et consommation

5 conseils pour mieux utiliser les réseaux sociaux

S’il faut d’abord se munir d’un permis de conduire avant de prendre le volant, presque rien ne nous prépare à la vie... en ligne.

Nos manières numériques sont-elles exemplaires? Recommandations d’expertes.

 

Difficile, de nos jours, de se déconnecter complètement d’Internet! Cette relation tissée serrée avec le Web fait de nous tous des cybercitoyens... qu’on s’en rende compte ou non. C’est qu’on fréquente l’espace numérique aussi souvent que n’importe quel espace public, sinon plus. En 2020, Statistique Canada rapportait que 43 % des Canadiens consultaient leur téléphone intelligent au moins une fois toutes les 30 minutes, et ce, tous âges confondus.

L’univers numérique regorge de merveilles, mais force est de constater que les règles y sont floues, les arnaques, nombreuses, et que nos émotions prennent souvent le dessus. Il suffit de jeter un coup d’œil à quelques commentaires Facebook (ceux de nos proches et parfois même les nôtres!) pour se rendre compte que nous nous comportons différemment en ligne et en personne. Comme s’il s’agissait d’un univers à part. «Le numérique est entré très rapidement dans nos vies. Il s’impose comme un intermédiaire entre nous et le monde», décrit la spécialiste en numérique Nellie Brière.

«Pour quelqu’un qui voit Internet comme isolé de la “vraie vie”, c’est difficile d’être un bon citoyen numérique», poursuit-elle. D’ailleurs, les ressources destinées à éduquer les citoyens à la vie numérique ont surtout été prévues pour les écoliers. Les adultes, eux, sont laissés à peu près à eux-mêmes dans le «farweb». «On n’a jamais été éduqués à être de bons cybercitoyens», déplore Stéphanie Harvey. Cinq fois championne du monde au jeu vidéo Counter-Strike, l’ex-joueuse trouve aujourd’hui important de sensibiliser le public à la cybercitoyenneté. Elle consacre d’ailleurs au sujet une section de son premier livre, Missharvey: Gameuse et fière de l’être, dans laquelle elle décrit ses piliers de la citoyenneté numérique, dont la cyberétiquette et la cybersécurité.

Inutile de connaître tous les rouages pour avoir un comportement adéquat en ligne. Le concept de cybercitoyenneté s’apprend progressivement. Voici par où commencer.

 

réseaux sociaux

© Shutterstock

 

1. Réfléchir avant de publier

Selon le rapport de transparence de Facebook, 31,5 millions de commentaires haineux ont été modérés par la plateforme entre avril et juin 2021. Un pic énorme pour la tendance, qui est heureusement à la baisse depuis – mais toujours énorme: on aurait modéré 13,5 millions de commentaires pendant la même période en 2022. «Il y a de grands enjeux de civisme en ligne. Des problèmes de haine, de manque de savoir-vivre... Il faut être plus bienveillants et gérer nos émotions», indique Nellie Brière.

Une publication nous fâche? Il faut savoir que les algorithmes des réseaux sociaux – ceux qui nous suggèrent des articles, des vidéos, des photos – sont conçus pour nous faire rester sur la plateforme, de manière à être exposés à un maximum de publicités. Même chose pour énormément de publications «spectacles», écrites, titrées et illustrées pour nous faire réagir. Notre colère, donc, peut rapporter gros pour les géants du Web.

Le truc de Stéphanie Harvey pour éviter de commenter dans le feu de l’action et de regretter ses propos: écrire un brouillon de sa publication et y revenir une heure plus tard, à froid. Y tient-on toujours au bout de 60 minutes? «Si oui, on publie, sinon, on supprime!» conseille-t-elle.

La plupart des espaces numériques populaires (sites Internet, pages Facebook, comptes Instagram, etc.) proposent une nétiquette, soit un ensemble de règles de bonne conduite à suivre lors des discussions en ligne. La majorité nous indiquera de ne pas: laisser de commentaires haineux, violents ou menaçants; nous écarter du sujet de la publication; plagier, etc.

 

 

2. Modérer ses espaces numériques

En tant que cybercitoyens, nous avons droit à un espace en ligne où nous ne sommes pas constamment bombardés de publications désagréables et où nous fréquentons seulement les gens que nous voulons. «Chaque individu a le contrôle de ses espaces et, à la limite, a le devoir de les modérer. Vous ne laisseriez pas n’importe qui entrer dans votre salon! C’est la même chose pour votre compte Facebook», fait valoir Nellie Brière, qui se dit elle-même assez sévère avec son propre monde numérique.

Par exemple, Facebook nous permet de choisir qui peut voir et commenter nos publications. On nous donne aussi l’option de créer une liste d’amis prioritaires. Nous pouvons bloquer certaines personnes indésirables ou les masquer (dans ce cas, la personne masquée ne saura pas qu’on ne voit plus ses publications). Il serait d’ailleurs peut-être temps de faire un grand ménage de notre liste d’amis sur Facebook. Y trouve-t-on des gens à qui nous n’avons jamais parlé? Des inconnus?

 

 

3. Se protéger

Respectons-nous notre propre vie privée? «Il faut penser à la cybersécurité de la même façon qu’on verrouille les portes à la maison ou qu’on détruit un document confidentiel avant de le jeter aux poubelles», écrit Stéphanie Harvey dans son livre. À la base de notre sécurité: de bons mots de passe, uniques à chaque compte que nous possédons. Avec un gestionnaire de mots de passe (comme les extensions LastPass ou 1Password), pas besoin de les mémoriser. Ils seront cryptés dans un coffre-fort virtuel, auquel nous seuls aurons accès.

On s’informe aussi sur les arnaques populaires du moment. Sur Facebook, par exemple, on en compte des centaines. Des animaux très mignons à adopter, de fausses pages de marques ou d’entreprises populaires, ou même de faux concours qui nous amènent sur des pages Web louches. On se fie à notre instinct! Si ça semble trop beau pour être vrai... ce l’est probablement. 

 

Réseaux sociaux

© Unsplash | Austin Distel

 
4. Penser aux répercussions de ses publications

«Il faut tourner son pouce sept fois avant de publier en ligne», recommande Nellie Brière. Dans trois ans, regretterons-nous notre publication de la semaine passée? Rappelons-nous que, sur Internet, tout reste... et tout peut affecter notre réputation. Par exemple, un futur employeur pourrait très bien faire une petite tournée de nos comptes sur divers réseaux sociaux pour consulter nos photos, nos statuts, nos vidéos.

Les adultes ne sont pas à l’abri de la cyberintimidation. Du contenu embarrassant, diffusé publiquement ou envoyé en privé à quelqu’un qui n’est pas digne de confiance, pourrait être utilisé contre nous, pour nous humilier.

Attention à la manière dont nous traitons les autres cybercitoyens. Les insultes, les commentaires haineux et toute autre forme de violence en ligne peuvent être signalés par d’autres utilisateurs aux plateformes numériques. Les fautifs risquent d’être suspendus ou de perdre leurs comptes de manière permanente. Les cas les plus graves, qui tombent dans les menaces et les propos diffamatoires, peuvent être dénoncés aux autorités.

 

 

5. Signaler les contenus problématiques

Un crime ou une activité potentiellement dangereuse chez notre voisin ne nous laisserait pas indifférent. Il en va de même pour les publications problématiques sur Internet. Les cybercitoyens ont la responsabilité de signaler (aux plateformes ou aux autorités) les comportements dangereux, les propos haineux et tous les contenus illégaux dont ils sont témoins.

 

 

Commenter ou pas?

Les débats constructifs et modérés sont très rares sur les réseaux sociaux. Selon la spécialiste en numérique Nellie Brière, l’un des meilleurs moyens d’éviter les conflits en ligne est tout simplement de ne pas laisser de commentaires publics sur les réseaux sociaux. Voici ses conseils pour échanger le plus sainement possible:

  • Éviter les zones de commentaires anonymes.
  • Lire un texte au complet avant de commenter ou de lire les commentaires. Les échanges sous les articles peuvent déformer notre compréhension du sujet.
  • Se joindre à un petit groupe privé ou en créer un, qui soit centré sur un ou plusieurs de nos champs d’intérêt. Les discussions y dégénèrent moins souvent.

 

 

Les droits des cybercitoyens

Les lois en place s’appliquent au monde numérique. Idem pour la Charte canadienne des droits et libertés. En tant que cybercitoyen, voici quelques-uns de nos droits:

  • Liberté d’expression
  • Vie privée
  • Sécurité

 

Pour en savoir plus

 

 

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