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Comment choisir le bon manteau d'hiver
Photographe : Getty Images
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Comment choisir le bon manteau d'hiver
Ah, l’hiver! Froid intense, vent glacial, neige et pluie... la recherche d’un manteau adapté à notre style de vie peut être ardue. Voici des pistes pour faire le bon choix.
Le bon choix selon notre mode de vie
❆ Si on va au boulot en voiture et qu’on passe peu de temps à l’extérieur, le niveau d’isolation n’a pas besoin d’être élevé. On préfère une coupe au-dessus du genou parce qu’elle offre une plus grande liberté de mouvement lors de la conduite. Pour cette même raison, on choisit un modèle qui se déboutonne facilement.
❆❆ Si on voyage en transport en commun, on doit s’assurer que le manteau nous tient chaud, mais surtout qu’il est léger et compressible pour qu’on puisse le transporter facilement lorsqu’on l’enlève.
❆❆❆ Si on va travailler à pied ou qu’on doit souvent se rendre dehors, on a besoin d’un manteau chaud, imperméable et coupe-vent. On se tourne vers un manteau à capuchon qui s’arrête au-dessus du genou, plus confortable pour marcher. Les poignets se règlent pour que les mains soient protégées du froid.
Le choix des matières
La laine
Les manteaux en laine apportent une touche chic et demeurent incontournables pour beaucoup. Ils sont idéaux lorsqu’il fait plus doux ou si on passe peu de temps à l’extérieur.
- Les avantages: La laine est isolante, respirante et absorbe l’humidité à l’intérieur de sa fibre pour nous tenir au chaud lors de journées douces et humides.
- Les inconvénients: Elle n’est pas imperméable et ne coupe pas très bien le vent.
- L’entretien: Nettoyage à sec uniquement.
- Comment reconnaître la qualité: Il doit être composé à 70 % de laine. Une étoffe plus douce contiendra un peu d’alpaga et de cachemire. Un mélange contenant du polyester est intéressant, car la laine sera plus résistante et le manteau, moins coûteux. Par contre, mieux vaut éviter d’acheter un manteau avec un pourcentage élevé d’acrylique, car cette matière n’est pas chaude, s’use rapidement et bouloche. On recherche une doublure en kasha: elle coupe le vent et protège du froid.
Le duvet
Le duvet provient de la sous-couche d’animaux à plumes comme les canards et les oies. C’est le matériau offrant le plus de chaleur, car il l’emprisonne et la retourne vers le corps.
- Les avantages: Les manteaux en duvet sont légers, confortables et très chauds. Le duvet est la matière à privilégier par temps sec et froid.
- Les inconvénients: Une fois mouillé, le duvet perd ses propriétés, d’où l’importance de le choisir avec une coquille enduite d’un produit déperlant, pour que l’eau ne traverse pas le tissu. Il est également plus cher qu’un modèle en fibre synthétique et demande un entretien plus minutieux.
- L’entretien: On lave ce genre de manteau à la machine au cycle délicat avec un savon pour duvet, vendu dans les magasins de sport. Ce savon contient un très faible taux de détergent, ce qui permet un lavage en douceur. Il sera également moins abrasif pour l’enduit imperméable de la coquille. On n’oublie pas de fermer les glissières ainsi que les velcros, pour éviter que ceux-ci abîment le vêtement. Pour le faire sécher, on le place dans la sécheuse avec quelques balles de tennis qui feront gonfler le duvet. Surtout, on s’assure qu’il est complètement sec afin d’éviter qu’il moisisse.
- Comment reconnaître la qualité?: On doit considérer le facteur de gonflement et le poids de remplissage. Le facteur de gonflement est un indicateur de la qualité du duvet. Plus ce facteur est élevé, plus le duvet a la capacité de prendre de l’expansion, et plus il est léger et chaud. Quant au poids de remplissage, il s’agit de la quantité de duvet utilisée par manteau. Ensuite, on s’informe sur la provenance du duvet: celui de l’oie offre une meilleure isolation que celui du canard. Si on sent des tiges rigides en tâtant le manteau, cela peut indiquer qu’il n’est pas fait de duvet, mais de plumes, et qu’il sera donc moins chaud. Enfin, on s’assure que les plumes ne sortent pas du manteau et que le tissu extérieur est de qualité pour éviter les déchirures.
La fibre synthétique
Les isolants synthétiques se veulent une imitation du duvet. Ils ne contiennent pas de matières animales et sont confectionnés à partir de fibres de polyester qui retiennent l’air. Comme ils sont de plus en plus performants et souvent moins coûteux que le duvet, c’est un choix à considérer.
- Les avantages: Elle retient bien la chaleur et conserve ses propriétés thermiques dans un climat humide. Elle est moins fragile, sèche plus vite, est plus facile d’entretien que le duvet et ne s’aplatit pas comme ce dernier. Enfin, elle n’est pas allergène.
- Les inconvénients: La fibre synthétique est beaucoup moins compressible et moins durable que l’isolant naturel. De plus, elle est plus lourde et n’offre pas la même capacité d’isolation.
- L’entretien: On peut laver un manteau en fibre synthétique à la machine, à cycle délicat, avec un savon spécialisé pour les vêtements de plein air. On évite d’ajouter de l’assouplisseur sous peine de bloquer les pores du tissu et de nuire à l’évacuation de la vapeur de transpiration. On le suspend sur un cintre pour le faire sécher.
- Comment reconnaître la qualité: On choisit une technologie d’isolants synthétiques reconnue, comme Primaloft, Thermadux et Isosoft.
L'asclépiade: un isolant végétal
La compagnie québécoise Quartz Co. est la seule à travailler avec cette fibre produite à partir d’une plante qui pousse au Québec. L’asclépiade possède plusieurs avantages: elle est résistante à l’eau et offre une capacité thermique similaire à celle du duvet. De plus, contrairement à ce dernier, l’asclépiade ne perd pas son pouvoir isolant une fois compressée.
Des détails à surveiller
- Le capuchon: On le choisit bordé de fourrure pour la chaleur. Dans ce cas, la bordure ou le capuchon sera amovible afin de pouvoir laver le manteau séparément. Un capuchon à réglages multiples améliore la protection contre le vent et le froid.
- Les manches: Elles doivent dépasser le poignet pour protéger les mains. On privilégie les poignets élastiques ou réglables pour une meilleure isolation.
- Le col: On le choisit haut pour protéger notre cou des intempéries. On porte attention à la finition intérieure: une laine polaire, par exemple, sera confortable sur la peau et gardera au chaud.
- La fermeture éclair: Le fermoir à deux directions est intéressant, car il permet d’ouvrir le manteau à partir du haut ou du bas. Si elle est scellée au niveau des coutures, elle protégera mieux du froid.
Le prix à payer
Une foule de facteurs sont à considérer, comme la qualité des matériaux, le pays de fabrication, les garanties offertes. De l’avis des experts, il faut compter un minimum de 350 $ pour un manteau qui durera de 5 à 10 ans selon qu’on le porte tous les jours ou qu’on alterne avec un autre manteau.
Si on se tourne vers un manteau de conception et fabrication canadienne, compter environ 800 $. Les produits conçus au Canada, créés pour les hivers d’ici, sont donc souvent plus adaptés à nos conditions climatiques.
Merci à nos experts
- Jo Salamon, directrice des relations de presse Amérique du Nord chez Arc’teryx
- Jean-Philippe Robert, président de Quartz Co.
- Louise Labrecque, styliste et présidente fondatrice de l’Académie avec Style
- Nathalie Dansereau, enseignante en textile au Collège LaSalle