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La presbytie: stigmate des vieillards

La presbytie: stigmate des vieillards

iStockphoto.com Photographe : iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

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La presbytie: stigmate des vieillards

Le chirurgien orthopédiste ne prendra la décision d’opérer qu’après consensus… avec son patient. Voici comment se préparer à sa consultation avec son chirurgien.

J'ai toujours cru qu'il existait deux phénomènes à la fois justes et inéluctables dans la vie: la mort et la presbytie. Mais un jour, on me fit comprendre que j'avais tort. La mort demeurait peut-être inéluctable, mais loin d'être juste pour tous. O.K. pour la mort! Cependant, sans méprise, la presbytie demeure un phénomène insidieux qui nous attend tous aux environs de cinquante ans, que l'on soit beau ou laid, pauvre ou riche, noir, jaune ou blanc, myope ou hypermétrope.

On constatera les premières manifestations de la presbytie en éprouvant de la difficulté à lire un texte de près alors qu'on pouvait lire le même texte quelques mois auparavant. Situation éprouvante classique du début. Au restaurant, sous un éclairage tamisé, on s'aperçoit qu'on ne distingue plus les mots dans le menu (ou, plus grave, les prix!) même en le repoussant jusqu'au beau milieu de la table pour le lire à bout de bras. Pour laisser croire qu'il n'est pas presbyte, le myope, malin, lèvera ses verres (et non son verre) sur le front. Viendra le jour où l'on nous verra affublé de «verres de vieillesse» candidement appelés «verres de lecture» et qui sauront révéler ignominieusement notre âge canonique.

L'oeil vieillissant

Comme nous l'avons dit, la presbytie est inéluctable et touche les deux yeux. Il s'agit, en fait, d'une perte progressive du pouvoir d'accommodation du cristallin qui serait due à une modification de ses structures anatomiques. Ainsi, le corps et les muscles ciliaires entourant le cristallin s'usent progressivement et en altèrent la souplesse. Qu'on le veuille ou non, l'âge a altéré progressivement notre capacité de lire.

 

Qui a inventé les lunettes, un mot dont l'origine signifie lentilles circulaires en forme de «petites lunes»? Tous s'accordent pour désigner un moine franciscain, Roger Bacon (1214-1292). Il aurait conçu la première lentille de lecture, prototype des loupes encore utilisées de nos jours. Elles devinrent d'un usage courant vers le milieu du XIVe siècle et prendront diverses formes au cours des siècles qui suivront, passant de la «loupe», aux «lorgnons», aux «monocles», aux «besicles à rivets ou clouants», au «face-à-main» et finalement au «pince-nez».

Qui étaient les gens qui pouvaient bénéficier de cette invention? Évidemment, le clergé, les philosophes, les écrivains et surtout dans leur austère monastère, quelques vieux moines instruits dont la vue faiblissait avec l'âge et qui avaient encore des manuscrits à recopier, avant que Gutenberg n'invente l'imprimerie, vers 1450.

En 1784, l'Américain Benjamin Franklin inventa les lentilles bifocales qui permettront de voir de près avec la partie inférieure du double foyer et de voir de loin avec la partie supérieure, sans avoir à enlever les lunettes. Jusqu'à tout récemment, la presbytie ne trouva guère de solution que le port de verres optiques en incluant les verres progressifs. Les lentilles cornéennes de contact unies ou bifocales feront éventuellement leur apparition dans les cliniques. Actuellement, on en est rendu à l'utilisation à l'intérieur du globe oculaire d'implant posé devant le cristallin dans l'aire pupillaire. Mais ça coûte les yeux de la tête...

Sources

Pouliquen Yves. La Transparence de l'œil. Éditions Odile Jacob. Paris. 1992

Raymond Jean. Les Lunettes. Gallimard. 1984.

 

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