Santé

L'eau, un besoin humain fondamental

L'eau, un besoin humain fondamental

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L'eau, un besoin humain fondamental

Plus que jamais, l'eau est considérée comme un besoin humain fondamental. Menacée par la croissance démographique et les changements climatiques, cette ressource a besoin de protection. Tel est le constat sur lequel s'est achevé à Istanbul le 5e Forum mondial de l’eau.

L'eau est un besoin humain fondamental, reconnaît la Déclaration ministérielle finale du Forum, au sujet de l'un des points les plus discutés du sommet, soit la définition de l'eau comme droit de l'homme. Les représentants de certains pays ont plaidé pour la reconnaissance du droit humain à l'eau et à un assainissement de base, pour la reconnaissance de la valeur culturelle de l'eau et pour l'implication des peuples autochtones dans la gestion de l'eau. Mais la notion de «droit à l'accès à l'eau», réclamé par plusieurs pays et associations de la société civile, ne figurent cependant pas dans le texte signé lors de la clôture, qui coïncidait avec la Journée mondiale de l'eau.

La déclaration finale évoque l'«urgence» de combattre le drame du manque d'eau, et reconnaît le droit à «une amélioration des conditions hygiéniques et sanitaires» pour qu'un important pas en avant soit fait vers «la diminution dans le monde entier des décès liés au manque d'eau». Elle comporte aussi des engagements pour, entre autres:

  • Améliorer la gestion de la demande en eau;
  • Préserver les flux environnementaux, accroître la résilience et restaurer les écosystèmes;
  • Prévenir les catastrophes liées à l'eau et y réagir;
  • Accorder à l'eau la qualité de besoin humain essentiel et reconnaître le travail accompli dans le système des Nations Unies sur le droit humain et l'accès à l'eau;
  • Accorder la priorité à l'eau et à l'assainissement dans la planification du développement;
  • Promouvoir la coopération quant à l'utilisation durable et à la protection des ressources transfrontalières en eau;
  • Accepter de respecter le droit international sur la protection des ressources en eau pendant les conflits.
Les jeunes réclament un droit à l'eau

Les délégués des jeunes ont souligné que la Déclaration ministérielle aurait dû indiquer plus clairement que l'eau et l'assainissement étaient des droits humains. Leur déclaration, rédigée par des jeunes provenant de 25 pays, indique entre autres que:

  • Les recommandations du Cinquième Forum devront être transmises aux négociations des Nations Unies sur le changement climatique de Copenhague en 2009;
  • L'accès à une eau propre, bon marché, sécuritaire et facilement accessible devrait être considéré comme un droit humain essentiel et défini comme tel dans les législations nationales;
  • Il n'y a pas de bonne gouvernance sans participation; et
  • Les gouvernements devraient mettre en place des mécanismes pour fournir l'accès à l'eau potable pour toutes les populations, quelle que soit leur capacité à payer pour elle.
Une ressource en demande

Les données présentées au Forum laissent présager que l'eau deviendra précieuse au cours des deux prochaines décennies, notamment en raison de sa répartition inégale entre les pays. Selon l'Institut du Pacifique pour les études sur le développement, l'environnement et la sécurité, les Américains du Nord ont accès à plus de 6000 m3 d'eau par personne par an, stockés dans des réservoirs. Pour les pays africains les plus pauvres, ce chiffre tombe en dessous de 700 m3. En Éthiopie, la disponibilité est de moins de 50 m3 par an par habitant. La consommation est à l'avenant. Une famille occidentale consomme plus de 300 litres par jour, comparativement à une vingtaine pour une famille africaine.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'on peut vivre sans nourriture pendant un mois, mais moins d'une semaine sans eau. Un être humain a besoin d'un minimum de cinq litres par 24 heures pour survivre. Mais pour pouvoir parler de conditions de vie acceptables, l'OMS précise qu'il faut 50 litres d'eau par jour pour chaque être humain. Sous cette limite, on parle de situation de souffrance. Près de 40 % de la population vit dans des conditions hygiéniques et sanitaires impossibles.

À la veille du Forum, un rapport de l'Organisation des Nations Unies rappelait que 1,2 milliard de personnes dans le monde, soit un habitant sur cinq, n'avaient pas accès à l'eau potable, et ce chiffre pourrait avoir doublé en 2025. Près de 2,5 milliards de personnes ne bénéficient pas d'un système sanitaire décent. Chaque année, 3,4 millions de personnes meurent à cause de maladies transmises par l'eau. (Voir : Une compétition pour l'eau se dessine dans le monde)

120 pays représentés

Les six jours du Forum, organisé tous les trois ans par le Conseil mondial de l'eau ont réuni 20 000 chefs d'État, ministres des Affaires étrangères et représentants d'institutions internationales et d'organisations environnementales. L'événement a rassemblé plus de 120 pays. Le Sixième Forum mondial de l'eau se tiendra en mars 2012 en Afrique du Sud.

Saviez-vous que?

La Journée mondiale de l'eau (22 mars) a été instituée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1992. En 2008, le Conseil des droits de l'homme a refusé de faire du droit à l'eau et à son assainissement un droit de l'homme.

Source

Forum mondial de l'eau, comptes rendus et Déclaration ministérielle

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