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Hypothyroïdie: vivre au ralenti

Hypothyroïdie: vivre au ralenti

iStockphoto.com Photographe : iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

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Hypothyroïdie: vivre au ralenti

L'hypothyroïdie ou vivre au ralenti. Quand la thyroïde se met à mal fonctionner, tout le corps s'en ressent. La fatigue, l'épuisement, les douleurs musculaires ou les troubles menstruels se manifestent. C'est le temps d'intervenir.

Petite glande en forme de papillon pesant environ 20 g, la thyroïde est située sur la partie antérieure du cou, devant les premiers anneaux de la trachée. Elle produit surtout l'hormone thyroxine, alias T4. Inactive au départ, T4 le devient après sa transformation en T3, également appelée triiodothyronine.

La thyroïde: une question d'équilibre interne

Ces hormones contiennent de l'iode en grande quantité. Essentielles à la vie, elles régularisent la digestion, la fréquence cardiaque, la température du corps et le poids, sans oublier le fonctionnement des systèmes nerveux et reproducteur. En fait, elles stimulent la plupart de nos organes, en les rendant plus actifs au plan du métabolisme. Elles influencent aussi la croissance et le développement de notre corps.

Les médecins endocrinologues (qui étudient et pratiquent l'endocrinologie, science des glandes) se décrivent comme les spécialistes de notre équilibre interne. Ils soignent cinq types de problèmes thyroïdiens. Dans certains cas, la glande ne travaille pas assez (hypothyroïdie), ce qui est fréquent, ou, au contraire, elle travaille trop (hyperthyroïdie), ce qui est plus rare. L'aspect anatomique (nodule ou goitre) de la glande peut également être en cause. Enfin, il peut s'agir d'un cancer de la thyroïde.

L'hypothyroïdie

L'hypothyroïdie peut affecter des personnes aux prises avec une autre maladie immunitaire, les femmes qui ont récemment accouché, celles qui ont plus de 40 ans, les personnes ayant des antécédents familiaux, ainsi que celles qui consomment du lithium ou de l'amiodarone (un médicament pour le coeur).

Parmi les manifestations les plus fréquentes, la thyroïdite de Hashimoto est une maladie auto-immune qui entraîne une inflammation et une destruction des cellules thyroïdiennes. Elle touche plus souvent les femmes que les hommes. « Nous ne connaissons pas la cause exacte de l'agression immunitaire contre la thyroïde, mais celle-ci se retrouve souvent chez les membres d'une même famille », indique le Dr Jean-Hughes Brossard, président de l'Association des médecins endocrinologues du Québec.

L'hypothyroïdie peut aussi découler d'un traitement à l'iode radioactif destiné à contrôler l'hyperthyroïdie, de l'ablation chirurgicale de la thyroïde, d'un cancer ou, plus rarement, d'un problème lié à l'hypophyse. Lorsque cette dernière omet d'envoyer le message hormonal adéquat (cette hormone est appelée thyrotropine ou TSH), le fonctionnement de la thyroïde est entravé.

Quand il y a insuffisance, la personne semble vivre au ralenti. Elle peut ressentir fatigue, lassitude, épuisement, frilosité, douleurs musculaires, troubles menstruels ou constipation. Sa peau devient sèche, ses ongles fragiles, ses cheveux tombent, sa voix se fait rauque. Une certaine lenteur intellectuelle, sinon de la dépression, peut se manifester, tout comme l'infertilité, le gain de poids ou la présence d'un goitre. Non traitée, l'hypothyroïdie entraîne parfois une élévation du taux de cholestérol.

La diversité des symptômes a longtemps rendu le diagnostic difficile. « Nous pouvons désormais l'établir de façon plus précoce à l'aide d'une prise de sang qui mesure le taux de l'hormone TSH émise par l'hypophyse, explique le Dr Brossard. Dès que le niveau sanguin de T4 dans le sang s'abaisse, celui de la TSH s'élève. Lorsque l'hypothyroïdie est causée par une baisse de TSH, nous mesurons plutôt le niveau de T4 dans le sang. »

Un traitement facile

Simple et efficace, le traitement se fait à l'aide d'une préparation synthétique de thyroxine. L'ajustement de la dose varie selon chaque personne et peut prendre un certain temps. Le principal frein à l'ajustement est lié à la demi-vie du médicament, soit le temps nécessaire pour que la moitié de la dose soit évacuée du système.

« Dans le cas de la thyroxine, cette demi-vie dure six jours, explique l'endocrinologue. Il faut attendre de cinq à sept demi-vies entre les prises de sang, ce qui représente un délai de six à huit semaines. Cela dit, il n'est pas toujours nécessaire de traiter les personnes qui souffrent d'une forme très légère de la maladie et qui ne présentent pas de symptômes. Il suffit alors d'effectuer des contrôles réguliers. »

La prise de thyroxine par voie orale n'entraîne pas d'effets secondaires. Mieux vaut absorber le comprimé seul ou une heure avant tout autre médicament, et éviter d'ingérer en même temps des substances comme du fer, des multivitamines, des sels de calcium ou, des suppléments de soja.

Même après quelques années, un rajustement de la dose peut être nécessaire dans les circonstances suivantes: changement de poids, progression de la maladie, changement dans le contenu ou la marque des comprimés, grossesse (la thyroxine est détruite par le placenta) ou prise d'autres médicaments qui nuisent à l'absorption de la thyroxine.

  

Saviez-vous que?

Les troubles thyroïdiens touchent jusqu'à 10 % des Nord-Américains, dont au moins quatre fois plus de femmes que d'hommes. On recommande aux femmes de faire contrôler leur thyroïde une fois par an.

Références
L'Association des médecins endocrinologues du Québec
La Fondation canadienne de la thyroïde
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