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Fibromes utérins: règles abondantes et douleur

Fibromes utérins: règles abondantes et douleur

? iStockphoto.com Photographe : ? iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

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Fibromes utérins: règles abondantes et douleur

Règles abondantes, douleur aiguë, pression abdominale… Les fibromes utérins touchent presque toutes les femmes. Faut-il intervenir ou pas?

Un fibrome, ou fibromyome, est un amas de fibres musculaires qui prend naissance dans le muscle que constitue l'utérus. Une femme sur quatre en âge d'avoir des enfants a des fibromes et, avec l'âge, jusqu'à 75 % des femmes finissent par en développer, selon les populations étudiées. Les femmes noires sont cependant trois fois plus nombreuses à en être atteintes, et elles souffrent davantage de complications.

Pour la grande majorité, toutefois, les fibromes ne causent aucun problème. Et c'est souvent par hasard, par exemple lors d'un examen de routine,  qu'on les découvre. En général, les ennuis qu'éprouvent celles qui en sont affectées dépendent de la taille et du nombre de fibromes, de même que de l'endroit où ils sont localisés.

Des règles longues ou abondantes

L'endomètre, c'est une couche de cellules tapissant l'intérieur de l'utérus qui s'épaissit durant le cycle menstruel.

Problème no 1: Quand un fibrome qu'on qualifie de sous-muqueux prend place juste sous ces couches, les cellules se décollent plus facilement. D'où des saignements plus abondants pendant les règles.

La solution: si les contraceptifs oraux ne parviennent pas à diminuer les saignements - les contraceptifs oraux n'ont aucun effet sur les fibromes eux-mêmes -, on peut envisager de faire enlever les fibromes par un spécialiste. Le gynécologue accède alors à la cavité utérine par le vagin, en insérant un hystéroscope qui lui permet de visualiser les fibromes et de les retirer avec une curette spéciale.

De la douleur

Problème no 2 : durant une grossesse, le fibrome (s'il est au départ de plus de 5 cm) peut grossir trop rapidement, sous l'influence de la forte montée d'hormones. Les vaisseaux sanguins ne suffisent pas à l'alimenter. Le centre du fibrome en souffre, et la femme aussi. Une douleur aiguë l'amène donc à consulter le médecin. La nécrose du fibrome peut aussi se produire chez toutes les femmes, lorsque le fibrome grossit rapidement. Un cas, toutefois, assez rare.

Le fibrome peut aussi être douloureux s'il est de forme pédonculée et s'il se tourne sur sa base. Les douleurs se font ressentir au moment des menstruations, tout au cours du cycle ou pendant les relations sexuelles.

La solution : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) soulagent efficacement ce type de douleurs.

De la pression chez le voisin

Problème no 3: un gros fibrome ou un utérus volumineux comportant de nombreux fibromes peut en venir à comprimer les organes voisins. Cette pression exercée sur la vessie vous forcera à uriner plusieurs fois par jour alors qu'une pression sur les intestins entraînera des ballonnements fréquents.

L'influence de l'hormonothérapie

À la ménopause, les fibromes rapetissent chez la majorité des femmes. L'hormonothérapie de substitution prescrite pour contrôler les « chaleurs » peut-elle en stimuler la croissance ? Non. Les concentrations d'hormones prises à la ménopause sont beaucoup plus faibles que celles que fabrique le corps durant la vie fertile. Les fibromes ne sont donc pas stimulés.

Pendant la grossesse

La majorité des femmes enceintes n'ont pas de problèmes. Même si les fibromes grossissent durant la grossesse (leur croissance s'avère très faible, contrairement à ce que l'on a cru pendant longtemps), ils diminuent par la suite. Divers cas de figure ont jusqu'ici été observés :

- Une fausse couche est possible si l'implantation se fait sur un fibrome sous-muqueux.

- Les contractions prématurées sont plus fréquentes quand l'utérus est rempli de fibromes.

- Si le fibrome est situé dans la partie inférieure de l'utérus et qu'il bloque le passage du bébé, l'incidence d'une césarienne est plus élevée.

- Les fibromes peuvent en de très rares occasions causer l'infertilité.

Intervenir ou pas?

Voici les options qui s'offrent à vous, selon la taille de votre utérus et la gravité des problèmes que vous éprouvez.

1. Quand le fibrome est sous-muqueux et accessible par hystéroscopie, l'intervention ne nécessite pas d'anesthésie générale. Par contre, il peut être nécessaire d'effectuer une laparotomie pour l'enlever. On peut avoir des enfants par la suite, mais cela exige une césarienne puisque le muscle de l'utérus sera affaibli par la cicatrice.

2. Les femmes très incommodées par un fibrome peuvent se soumettre à l'embolisation de l'artère utérine, pratiquée par un radiologiste. Cette technique bloque l'alimentation sanguine vers le fibrome dans le but de l'atrophier et de le réduire de 40 à 60 %. La convalescence est d'à peine 24 heures, comparativement aux trois mois d'une hystérectomie. Cette intervention de pointe n'est encore offerte que dans certains centres universitaires et nécessite la recommandation d'un gynécologue.

3. Si vous avez plusieurs fibromes, mieux vaut peut-être envisager une hystérectomie. À la condition de ne plus désirer d'enfant, bien sûr.

La rare éventualité d'un cancer

Vous avez entendu dire qu'un fibrome peut se transformer en cancer? En fait, ce type de sarcome touche en majorité les femmes ménopausées. Si le médecin vous découvre un fibrome, il fera un suivi six mois plus tard pour vérifier s'il a pris du volume.

Les progrès de la science

Si vous avez des ennuis dus à des fibromes et que vous n'avez pas consulté votre médecin depuis longtemps, de peur qu'il vous propose une hystérectomie, n'hésitez pas à lui demander un nouvel avis. La chirurgie progresse rapidement et une intervention moins invasive pourrait vous convenir. À vous d'en tirer profit.

Source
Dr Faruki de l'Hôpital Sacré-Coeur de Montréal, Québec, Canada

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