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Ce qu’il faut savoir sur l’Ebola

Ce qu’il faut savoir sur l’Ebola

Shutterstock Photographe : Shutterstock Auteur : Coup de Pouce

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Ce qu’il faut savoir sur l’Ebola

Le virus Ebola inspire la frayeur et des images apocalyptiques. Voici ce qu’il faut savoir pour calmer le jeu.

L'Ebola (aussi appelé fièvre hémorragique à virus Ebola) fait rage depuis quelques mois dans quelques pays d'Afrique de l'Ouest. En effet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de la flambée du virus en Guinée à la fin de mars. Depuis, 9936 cas ont été rapportés à l'OMS, dont 4877 se sont soldés par la mort de la personne infectée. À la fin du mois d'août, l'OMS publiait son plan pour mettre fin à la transmission du virus dans un délai de 6 à 9 mois et ainsi prévenir sa propagation à l'échelle internationale. Rappelons que, si quatre cas ont été rapportés à ce jour aux États-Unis, dont deux personnes qui ont reçu leur congé de l'hôpital, aucun cas d'Ebola n'a été déclaré au Canada.

Quelques rappels:

Une personne atteinte du virus Ebola ne peut le transmettre avant d'avoir des symptômes. Le virus Ebola a une longue période d'incubation (le temps entre l'exposition au virus et l'apparition des premiers symptômes), soit de 2 à 21 jours, et 8 à 10 jours en moyenne. Durant la période d'incubation, impossible de transmettre le virus à d'autres.

Le virus n'est pas facile à attraper pour le commun des mortels. «Pour un simple citoyen canadien, le risque d'être infecté par le virus Ebola est extrêmement mince», rappelle le Dr Eric Frost, professeur adjoint au département de microbiologie et d'infectiologie
 à l'Université de Sherbrooke. Le virus se transmet uniquement par contact direct (soit par une plaie ouverte ou par la muqueuse des yeux, du nez ou de la bouche) avec les sécrétions d'une personne atteinte du virus et qui a des symptômes du virus. Le virus n'est pas transmis par l'air, l'eau ou les aliments.

Le Canada n'est pas l'Afrique de l'Ouest. «En Amérique du Nord, nous avons des contacts beaucoup moins proches avec nos voisins que dans les grandes villes africaines, rappelle le Dr Frost. Au Libéria, par exemple, il existe une promiscuité physique très importante entre les membres d'une même famille et leurs voisins. Ainsi, les risques de contagion sont beaucoup plus élevés.» Plusieurs personnes infectées l'auraient été en soignant des proches.

C'est vrai: le Québec n'est pas à l'abri. Sybille Strozzi, enseignante de l'éducation nationale française, détentrice d'une maîtrise en biochimie, option microbiologie, et enseignante à Montréal croit qu'il y aura des cas au Canada, mais que le risque d'une épidémie est pratiquement nul. «Les moyens médicaux du pays, qui n'ont rien à voir avec ceux de l'Afrique de l'Ouest, empêcheraient que le virus ne se propage. Rappelons que c'est un virus qui se transmet très peu et que même les deux personnes qui ont ramené l'Ebola aux États-Unis - d'ailleurs, elles l'ont contracté après avoir été en contact en Afrique avec des patients déjà très malades - n'ont pas contaminé leurs proches. Il n'y a pas de psychose à y avoir; moi, je ne suis pas inquiète. Et surtout, même s'il y avait un cas à Montréal, il ne faudrait pas pour autant s'empêcher de prendre le métro, d'aller travailler; le virus ne s'attrape pas ainsi.»

Les hôpitaux du Québec et du Canada sont prêts. Selon le Dr Frost, les cas rapportés aux États-Unis ont stimulé la formation d'équipes spécialisées ici. «Je pense que nous sommes à 98% prêts. Les équipes de prévention sont mobilisées et on mettrait tout en place pour isoler des cas suspects. Pour s'assurer de limiter d'éventuels risques, c'est la responsabilité d'une personne qui pourrait présenter des signes de l'Ebola de s'identifier comme telle à l'urgence: "Je fais de la fièvre, j'ai visité le Libéria il y a x jours, j'ai potentiellement été en contact avec des personnes malades, etc."»

Les symptômes de l'Ebola ne sont pas ceux du rhume. L'OMS décrit les symptômes typiques de l'Ebola comme suit: apparition brutale de fièvre, faiblesse intense, douleurs musculaires, céphalées et irritation de la gorge. On observe ensuite des vomissements, une diarrhée, une éruption cutanée, des troubles de la fonction rénale et hépatique et, dans certains cas, des hémorragies internes et externes. Dans tous les cas, il ne faut jamais tenter de soigner à la maison quelqu'un atteint de l'Ebola, mais plutôt le conduire le plus rapidement possible à l'urgence en faisant le bilan de ses symptômes.

Quelques bonnes nouvelles

  • Le 20 octobre dernier, l'Organisation mondiale de la santé déclarait que le Nigéria, le pays le plus populeux d'Afrique, avait réussi à éliminer la transmission du virus dans le pays, trois jours après que le Sénégal en avait fait autant.
  • Dans le cas de Thomas Eric Duncan, le Libérien décédé au Texas le 8 octobre dernier, aucune des quelque 50 personnes qui ont été en contact proche avec lui dans les quatre jours entre le moment où il est devenu contagieux et son admission à l'hôpital n'a contracté le virus. L'infirmière Nina Pham qui a soigné monsieur Duncan en fin de vie aurait contracté le virus suite à une «brèche dans le protocole de sécurité» selon le directeur du Center for Disease Control (CDC) américain, Tom Frieden.

 

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