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7 mythes sur les virus et les microbes

7 mythes sur les virus et les microbes

  Photographe : Getty Images

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7 mythes sur les virus et les microbes

L'arrivée du temps froid marque le début de la saison propice à la prolifération des microbes et des virus. Les fausses croyances à ce sujet sont encore nombreuses. On fait le point sur sept idées reçues.

1. Le gel désinfectant élimine le virus de la gastro.

Vrai et faux. Les spécialistes sont plutôt partagés à ce sujet. «Il s’agit d’un mythe controversé, admet le Dr Jasmin Villeneuve, médecin-conseil en maladies infectieuses à l’Institut national de santé publique du Québec. Plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Divers types de bactéries et de virus peuvent causer une gastro-entérite, mais souvent, il s’agit du norovirus. Or plusieurs études ont démontré que le gel désinfectant n’est pas efficace contre ce virus.» Cela dit, le gel antibactérien peut aussi être inefficace parce qu’il est mal utilisé. En effet, comme le gel doit entrer en contact avec les microbes pour les éliminer, il doit absolument être appliqué sur des mains sèches et sans souillures apparentes. «Il est également important d’utiliser un produit contenant de 60 % à 80 % d’alcool, précise Patrick D. Paquette, président de l’Association des microbiologistes du Québec. Le produit a besoin d’un minimum d’alcool et d’eau pour fonctionner. Au-delà de 80 % d’alcool, le produit ne contient pas la quantité d’eau nécessaire à l’alcool pour être efficace.»

2. De tous les lieux publics, les transports en commun ont les surfaces les plus contaminées.

Faux. Pas plus que l’aéroport, l’école ou notre lieu de travail, selon le microbiologiste Patrick D. Paquette. «Tous les lieux où il y a une grande densité de personnes et où les allées et venues sont nombreuses sont propices à la présence de microbes», explique-t-il. En d’autres mots, nous sommes tributaires de l’hygiène des autres! «Le risque avec les transports en commun réside davantage dans la proximité qu’ils engendrent avec des personnes potentiellement malades, souligne le Dr Karl Weiss. Les personnes qui toussent ou qui éternuent près de nous peuvent nous contaminer sans que nous ayons touché aux mêmes surfaces.»

3. À trop vouloir se protéger des microbes, on affaiblit notre système immunitaire.

Faux. À moins de vivre dans une bulle, il est irréaliste de penser qu’on peut éviter à 100 % les microbes, puisque, selon le Dr Jasmin Villeneuve, nous sommes constamment en contact avec des micro-organismes de toutes sortes. Et cela est une bonne nouvelle, rappelle le microbiologiste infectiologue Karl Weiss. «Notre système immunitaire a besoin d’être en contact avec les bactéries pour s’entraîner et assurer une meilleure réponse à long terme», explique-t-il. D’ailleurs, à trop vouloir se débarrasser des mauvaises bactéries, on finit malheureusement par éliminer les bonnes qui composent notre flore microbienne — ou microbiote. «Or, nous sommes en train de découvrir que ces bactéries jouent un rôle fondamental dans la santé de l’humain et que certaines maladies pourraient être dues à un débalancement de celles-ci», souligne le Dr Weiss.

4. Pour se débarrasser des germes, il est préférable de se laver les mains à l'eau chaude.

Faux. «C’est uniquement une question de confort, explique le microbiologiste et biochimiste Patrick D. Paquette. On suggère souvent une eau tiède, afin que le lavage des mains soit agréable et qu’il dure suffisamment longtemps pour éliminer les microbes qui se trouvent sur la peau.» Or, que l’eau soit chaude ou froide, c’est le frottement des mains combiné à l’effet de l’eau et du savon qui importe. «Le savon est essentiel parce qu’il dissout les graisses, explique le Dr Karl Weiss. Ainsi, il permet d’éliminer les bactéries qui pourraient s’être logées sous les structures de gras qui se trouvent sur la peau.» Les spécialistes s’entendent d’ailleurs pour dire que le lavage des mains à l’eau et au savon devrait toujours être préféré à un lavage au gel désinfectant qui, en raison de ses limites, devrait demeurer une solution de rechange.

5. Le séchoir à mains est plus hygiénique que le papier pour se sécher les mains.

Vrai et faux. Une fois de plus, les experts ne s’entendent pas sur ce point. Si, pour certains, le séchoir présente souvent l’avantage d’être sans contact, d’autres y voient un risque que les bactéries restées sur les mains soient vaporisées dans toute la pièce lorsque le lavage est inadéquat. Selon Patrick D. Paquette, le papier présente également un avantage intéressant, puisqu’il peut être utilisé pour fermer le robinet et ouvrir la porte afin d’éviter de se recontaminer les mains. «Et si, au pire, les mains n’ont pas été lavées convenablement, les bactéries restantes se retrouveront dans le papier pour finir à la poubelle», ajoute-t-il. Peu importe le moyen choisi, il faut savoir que certains microbes apprécient les milieux humides et que des mains mal lavées et mal séchées pourraient contribuer à répandre des germes. Si l’on n’a pas la patience d’attendre que le séchoir sèche complètement nos mains, mieux vaut se tourner vers le papier, dit le Dr Jasmin Villeneuve.

6. Déposer du papier de toilette sur le siège de la cuvette peut nous protéger de certaines bactéries.

Faux. Pour que des germes nous soient transmis de cette façon, il faudrait d’abord que la peau des fesses ou des cuisses présente des lésions qui permettraient aux germes de nous infecter. «Et même si c’était le cas, les risques d’attraper la grippe ou la gastro seraient nuls, puisque les microbes du premier doivent entrer en contact avec les voies respiratoires et que ceux du second doivent être ingérés pour nous contaminer, explique le Dr Jasmin Villeneuve. D’ailleurs, même les infections transmissibles sexuellement (ITS) ne peuvent être contractées de la sorte», ajoute-t-il. Ainsi, le véritable risque provient plutôt du contact des mains avec les surfaces de la cuvette, d’où l’importance de bien se nettoyer les mains après être allé à la toilette, publique ou non.

7. Les baisers sur les joues propagent plus de bactéries que les poignées de main.

Faux. Les deux façons de faire peuvent autant être vectrices de germes susceptibles de nous rendre malade. «Cela dépend toujours de l’hygiène de la personne qui nous donne la main ou nous embrasse, dit le microbiologiste Patrick D. Paquette. La personne qui a le rhume ou la grippe peut nous contaminer par un baiser sur la joue parce qu’elle vient d’éternuer peu de temps avant, explique-t-il. Sa poignée de main pourrait également nous contaminer si cette personne a éternué dans sa main et que nous portons ensuite notre main à notre bouche ou notre nez.» De la même façon, on peut transmettre la gastro lors d’une poignée de main si la peau présente des traces microscopiques de matières fécales infectées et que nous portons ensuite notre main à notre bouche. «La règle d’or, quand on est malade, est d’éviter d’embrasser les gens ou de leur serrer la main, conseille le Dr Villeneuve. Encore mieux, on reste chez soi!» 

Amis ou ennemis?

Virus, bactéries, microbes... On les considère comme indésirables, mais le sont-ils tous? Petit lexique pour s'y retrouver.

Microbes: Terme qui fait référence à tous les micro-organismes que sont les bactéries, les virus, les levures, les parasites, les moisissures, etc. Les microbes peuvent être infectieux ou non. 

Germes: Terme généralement utilisé pour parler des microbes qui sont dangereux pour notre santé.

Bactéries: Les bactéries peuvent être infectieuses (infection urinaire, maladie de Lyme, légionellose) ou non. Certaines, comme les probiotiques, sont même bénéfiques.

Virus: Les virus sont des microbes infectieux. Le rhume, la grippe et l’hépatite sont causés par des virus.

 

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