Nutrition
Pourquoi les collations sucrées nous rendent-elles accros?
iStock Photographe : iStock
Nutrition
Pourquoi les collations sucrées nous rendent-elles accros?
Catherine Lefebvre, nutritionniste, chroniqueuse et auteure du livre Sucre: vérités et conséquences, nous explique l’effet du fructose sur notre cerveau.
Les études montrent le parallèle qui existe entre certains aliments transformés, riches en sucre, et la dépendance aux drogues. Prenons la feuille du coca: au naturel, on peut manger cette plante pleine de bénéfices qui, tout comme le sucre naturel, a joué un rôle dans l'évolution de l'homme et a assuré sa survie. L'humain a été conditionné, dans son évolution, à aimer le goût du sucre. Cependant, à partir du moment où l'on isole et l'on concentre l'élément en question, on accroît son effet. La feuille de coca devient de la cocaïne, et le sucre, du fructose). Le fructose a un goût sucré plus intense. Par ailleurs, comme il arrive sous forme liquide, il s'absorbe plus rapidement. Aussitôt digéré, le fructose provoque la sécrétion de la dopamine, qui nous fait donne une sensation de plaisir. Le sucre naturel aussi procure du plaisir au cerveau. Il devrait nous stimuler tout autant et nous satisfaire, pourtant...
Se permettre un petit dessert sucré de temps en temps, c'est s'offrir une petite dose de bonheur sans conséquence. Mais lorsqu'on mange du fructose très concentré (comme dans les bonbons ou les boissons gazeuses), on libère une quantité démesurée de dopamine. Le cerveau s'attache à ce plaisir-là et va chercher à le reproduire le plus souvent possible. Et qu'arrive-t-il après le rush de dopamine? Une baisse d'énergie et un petit sentiment de déprime... Lorsqu'on a l'impression qu'on a «besoin d'un dessert après le souper», en réalité ce n'est pas un vrai besoin, c'est une ENVIE. Ça signifie que le sucre naturel contenu dans les légumes ou dans le pain qui accompagnait le souper ne procure pas un effet satisfaisant pour la personne qui a l'habitude de se sucrer le bec. Lorsqu'on est adepte de pâtisseries ou de bonbons, une pomme, en comparaison, ne nous donne pas l'impression d'être suffisamment sucrée.
À lire aussi :
Test: Consommez-vous trop de sucre?