Guide des maladies
Psoriasis / Psoriasis en plaques
Guide des maladies Photographe : iStock
Guide des maladies
Psoriasis / Psoriasis en plaques
Affection de la peau papulo-squameuse chronique évoluant par poussées et rémissions.
Le psoriasis est une maladie cutanée fréquente. Bien qu'elle puisse débuter à tout âge, elle est particulièrement courante entre l'âge de 10 et 40 ans. Elle touche aussi bien les hommes que les femmes et est le plus souvent bénigne, mais elle n'est pas sans conséquence sur le quotidien des individus. De fait, le psoriasis peut être responsable de modifications physiques importantes et, dans les formes articulaires de la maladie, peut provoquer des douleurs lancinantes.
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On ne connaît pas la cause exacte du psoriasis. Les placards squameux retrouvés dans la maladie résulteraient du renouvellement trop rapide des cellules épidermiques associé à une inflammation du derme médiée par des facteurs immunologiques. Des facteurs génétiques pourraient également jouer un rôle puisque l'on retrouve des antécédents familiaux de la maladie chez 30% des individus atteints.
Le stress, les émotions, les infections aiguës de la sphère ORL (p. ex. amygdalite à streptocoque), diverses virémies, certains médicaments comme le lithium, les ¿-bloquants (largement utilisés dans le traitement des maladies cardio-vasculaires) ou la chloroquine (un antipaludéen) ainsi que l'arrêt brusque d'une corticothérapie à long terme ont tous été identifiés comme des facteurs déclencheurs d'un premier épisode de psoriasis, ou à tout le moins d'une nouvelle poussée de la maladie. D'autre part, l'exposition aux rayons du soleil contribue à diminuer les lésions de psoriasis.
Le psoriasis débute progressivement. Dans sa forme la plus typique, appelée «psoriasis en plaques» ou «psoriasis vulgaris», les lésions prennent l'allure de papules ou de placards érythémateux bien délimités, de forme arrondie ou ovale, recouverts de squames épaisses (lamelles de peau), blanc argenté et brillantes, ce qui leur a valu le nom de «taches de bougie». Sous les squames, la peau est très rouge et friable. Le nombre des lésions est variable: une à deux jusqu'à une dissémination généralisée chez certains patients immunosupprimés ou porteurs de lymphome cutané.
On retrouve des lésions au niveau du cuir chevelu, de la face, du dos et des régions péri-ombilicale et génitale. Sur les membres, les lésions se distribuent de façon symétrique à la surface des extenseurs du coude et des genoux. Les ongles montrent souvent des déformations de type ponctuation (spitting) rappelant un «dé à coudre» ou encore des lésions ressemblant à une infection fongique. Un traumatisme cutané peut être à l'origine de l'apparition de lésions; des lésions pourraient aussi s'installer au site d'une cicatrice ancienne, ce que l'on appelle le «phénomène de Koebner».
Dans la forme typique du psoriasis, le «psoriasis en plaques», l'aspect et la distribution corporelle des lésions sont suffisantes pour poser le diagnostic. Par contre, dans certaines formes, comme dans le psoriasis érythrodermique, une biopsie cutanée et l'examen microscopique de l'échantillon obtenu sont nécessaires pour poser le diagnostic.
Il n'existe aucun traitement curatif du psoriasis. Les traitements médicamenteux utilisés dépendent du type de psoriasis et de la localisation et de l'étendue des lésions. Un support psychologique s'avérera souvent nécessaire pour aider l'individu atteint à faire face à sa maladie.
Il est important de toujours maintenir une hydratation cutanée adéquate et d'éviter les traumatismes à la peau.
Pour ce qui est du psoriasis en plaques localisé, on recourt à des agents topiques sous différentes formes (crème, gel, lotion) qui peuvent être utilisés seuls ou en association. Les crèmes à base de corticoïdes ont une activité moyenne mais sont d'une certaine inefficacité dans un traitement au long cours sans compter qu'elles peuvent provoquer une atrophie cutanée (peau parcheminée). Elles doivent donc être utilisées pour une durée limitée dans le temps et sur une surface également limitée. On peut aussi faire usage d'agents topiques contenant un analogue de la vitamine D, le calcipotriol, qui sert de substitut à l'exposition solaire. Un traitement topique avec une crème contenant un rétinoïde, le tazarotène, un dérivé de la vitamine A, inhiberait le renouvellement excessif des cellules de l'épiderme. Une solution de goudron de houille et un dérivé du goudron, le dithranol, peuvent aussi être utilisés. Finalement, une crème à base d'acide salicylique faciliterait le décapage des squames.
Devant un psoriasis étendu, on recourt à la photothérapie. Dans la majorité des cas, l'exposition solaire améliore la condition de la peau. La photothérapie se fait sous contrôle médical et fait intervenir des rayons ultraviolets A ou B. Les rayons ultraviolets B (UVB) sont efficaces seuls ou en association avec un traitement topique (crèmes, pommades, solutions de goudron ou dérivés de goudron). Les rayons ultraviolets A (UVA) employés seuls, comme c'est le cas dans les cabines de bronzage, sont peu efficaces. L'usage concomitant de psoralène, un agent photosensibilisant, par voie orale ou en application sur la peau avant l'exposition, améliore les résultats. C'est ce qu'on appelle la PUVA thérapie. Cependant, l'usage prolongé augmente le risque de développer un cancer de la peau (carcinome épidermoïde cutané ou mélanome). L'administration par la bouche d'un rétinoïde durant la PUVA thérapie permet de réduire la quantité de rayons UV nécessaires à une rémission.
Dans les formes sévères de psoriasis, un traitement systémique s'impose. Plusieurs types de médicaments sont utilisés. Le méthothrexate sert dans le traitement du psoriasis arthropathique. On recourt également à l'acitrétine, un rétinoïde synthétique, dont il faut surveiller l'effet tératogène chez la femme en âge de procréer, à la ciclosporine, tout en faisant attention à sa néphrotoxicité et à son pouvoir hypertenseur, et à un inhibiteur du facteur de nécrose tumorale (TNF-¿).
Comment évolue le psoriasis?
Les lésions du psoriasis évoluent par poussées de durée variable suivies de rémissions plus ou moins complètes qui peuvent persister plusieurs années et auxquelles un nouveau stress ou encore une infection peuvent mettre un terme. Lors d'une rémission, les lésions cutanées guérissent sans laisser de cicatrice.