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Hépatite alcoolique

Hépatite alcoolique

Guide des maladies Photographe : iStock Auteur : Coup de Pouce

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Hépatite alcoolique

Affection hépatique secondaire à l’intoxication alcoolique chronique.

L'hépatite alcoolique est une des principales causes de maladie du foie dans de nombreuses sociétés. Le risque de développer une maladie alcoolique du foie est directement lié à la quantité d'alcool ingérée. Ce risque est particulièrement grand quand la prise quotidienne dépasse 30 grammes chez l'homme et 20 grammes chez la femme. Cette affection peut évoluer vers un mode aigu et chronique ou mener, dans un certain nombre de cas, au développement d'une cirrhose.

L'alcool est métabolisé (dégradé) presque exclusivement dans le foie. Cependant, en cas d'ingestion excessive chronique, la capacité du foie à se débarrasser d'une substance toxique (l'acétaldéhyde), issue du métabolisme initial de l'alcool, est dépassée. Cette substance se fixe sur les cellules hépatiques qui sont alors détruites par divers mécanismes toxiques, inflammatoires et immunologiques. On observe alors différents types de lésions hépatiques tels stéatose, corps hyalins de Mallory (assez caractéristiques de l'hépatite alcoolique), sidérose, sclérose, fibrose, etc.

La stéatose, ou accumulation de triglycérides (gras) dans les hépatocytes, ou cellules du foie, est la lésion la plus précoce et la plus constante de l'hépatite alcoolique et peut régresser à l'arrêt de l'ingestion d'alcool.

En général, les symptômes sont liés à l'importance et à l'ancienneté de la consommation d'alcool.

Les différents modes d'intoxication chronique à l'alcool, la sensibilité individuelle aux effets toxiques hépatiques de l'alcool et les nombreux types de lésions hépatiques mènent à des tableaux cliniques très variés allant de symptômes non spécifiques, avec peu ou sans signes physiques, à la cirrhose avancée.

En présence de stéatose, les patients ne présentent aucun symptôme: seul un gros foie (hépatomégalie) peut être observé à l'examen physique. Une biopsie du foie peut révéler une augmentation de l'enzyme hépatique GGT (gamma-glutamyl transpeptidase) considérée comme un marqueur de l'intoxication alcoolique. 

L'hépatite alcoolique peut se présenter sous forme aiguë avec présence de fièvre, douleur sous le rebord costal droit, nausées, vomissements, ictère et parfois des signes d'encéphalopathie hépatique.

Chez le patient souffrant d'alcoolisme, le diagnostic d'hépatite alcoolique sera confirmé par des différentes anomalies relevées aux analyses sanguines: des globules rouges plus gros, un nombre diminué de plaquettes, une augmentation de la bilirubine et des enzymes hépatiques GGT, ASAT et phosphatase alcaline.  La biopsie hépatique est rarement nécessaire.

Comment évolue l'hépatite alcoolique?

L'hépatite, même asymptomatique, peut aboutir à une cirrhose alcoolique, généralement en 10 à 20 ans, si la prise d'alcool persiste.

L'hépatite alcoolique aiguë peut évoluer favorablement sans séquelle ou encore évoluer vers la cirrhose alcoolique. Dans bon nombre de cas l'hépatite peut revêtir une forme grave conduisant au décès par insuffisance du foie.

Le traitement passe obligatoirement par l'arrêt total et permanent de l'ingestion d'alcool. Avec l'abstinence, les lésions hépatiques non fibreuses peuvent régresser, améliorant ainsi les chances de survie. Un bon état nutritionnel doit être maintenu avec des suppléments vitaminiques, en particulier ceux du groupe B. 

La mortalité associée aux formes graves d'hépatite aiguë peut être réduite sous l'action d'une corticothérapie.

À ces mesures s'ajoutent les traitements spécifiques nécessaires en regard des complications présentes, comme l'encéphalopathie, l'ascite, les saignements de varices, la cirrhose alcoolique, etc.  

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