Guide des maladies

Arthrose

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Guide des maladies Photographe : iStock Auteur : Coup de Pouce

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Arthrose

Type d’arthrite qui se manifeste par des douleurs et de la raideur dans les articulations. (LMEA)

L'arthrose est une maladie qui atteint les articulations du corps. Elle peut toucher n'importe quelle articulation, mais ses cibles de prédilection sont habituellement les mains et les articulations portantes comme celles des hanches, des genoux, des pieds et de la colonne vertébrale. Toutefois, les articulations non portantes, par exemple celles des doigts et du pouce, peuvent aussi être atteintes.

Le cartilage est la matière élastique et résistante qui recouvre et protège l'extrémité des os. Dans les articulations saines, le cartilage joue le rôle d'amortisseur lorsqu'on met du poids sur l'articulation. La surface lisse du cartilage permet aux os de bouger avec aisance. Lorsqu'une articulation est atteinte d'arthrose, le cartilage devient graduellement rugueux et s'amincit, et l'os au-dessous s'épaissit.

L'arthrose est classée comme arthrite non inflammatoire, ce qui laisse entendre qu'elle ne s'accompagne pas d'inflammation (d'enflure). Des études récentes ont montré que ce n'est pas le cas. Bien qu'il n'y ait habituellement pas d'enflure au premier stade de la maladie, l'inflammation peut apparaître à mesure que l'arthrose progresse. De petits morceaux de cartilage peuvent se détacher et flotter dans l'articulation, ce qui perturbe les autres tissus mous à l'intérieur de l'articulation et peut causer de la douleur et de l'enflure entre les os. Il peut en résulter une difficulté à bouger l'articulation.

Avec le temps, à mesure que le cartilage s'use, des excroissances qu'on appelle éperons osseux peuvent se former à l'extrémité des os. Le cartilage peut aussi s'user entièrement, laissant les os frotter les uns contre les autres. L'arthrose était autrefois considérée comme le résultat inévitable de « l'usure » des articulations. Aujourd'hui, la recherche montre que l'usure normale n'entraîne pas de lésions. L'activité normale et l'exercice sont plus bénéfiques que néfastes pour les articulations et ne provoquent pas d'arthrose.

L'arthrose est la forme la plus courante d'arthrite. Elle touche un canadien sur dix pour un nombre égal d'hommes et de femmes. Dans la plupart des cas, l'arthrose survient après l'âge de 45 ans, mais peut se déclarer à n'importe quel âge.

Quelle est la cause de l'arthrose?
On ne connaît pas encore de façon certaine la cause de l'arthrose, bien que des chercheurs canadiens soient en bonne voie de comprendre les mécanismes qui aboutissent à la dégradation du cartilage. Selon eux, plusieurs facteurs peuvent accroître le risque d'arthrose. Les principaux facteurs de risque sont, notamment : l'hérédité, l'obésité, les traumatismes et les complications d'une autre forme d'arthrite.

Hérédité

La façon dont vos os s'adaptent les uns aux autres peut vous avoir été léguée par vos parents. Parfois, les articulations ne s'adaptent pas bien ou le coussinet entre vos os n'est pas normal. Cet héritage ne vous causera peut-être aucun problème avant que vous n'atteigniez un âge avancé.

Obésité

Une masse corporelle excessive augmente la charge que doivent porter les articulations, surtout celles du genou. Même si vous souffrez d'arthrose du genou, perdre du poids peut vous permettre de vous sentir mieux. Un poids plus léger réduit le stress imposé à vos genoux.

Les blessures aux articulations

Une blessure mal cicatrisée d'une articulation pourrait, plus tard, entraîner de l'arthrose dans cette articulation. Les personnes qui pratiquent certains métiers peuvent être prédisposées à l'arthrose. Par exemple, les gens qui doivent travailler en position accroupie pendant plusieurs années peuvent être plus susceptibles de souffrir d'arthrose du genou.

Les complications découlant d'un autre type d'arthrite

Parfois, l'arthrose est le résultat des lésions causées par un autre type de maladie des articulations survenue des années auparavant. Par exemple, des personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde peuvent être atteintes d'arthrose dans les articulations que l'inflammation rhumatoïde a en grande partie abîmées.

Quels sont les signes avant-coureurs de l'arthrose et la méthode diagnostique?

En général, les symptômes de l'arthrose apparaissent très progressivement, le plus souvent autour des articulations. Ainsi, si certaines de vos articulations sont douloureuses, raides ou enflées pendant plus de deux semaines, consultez votre médecin. Décrivez-lui votre douleur en détail, y compris l'endroit et le moment où elle se produit. La radiographie est le test le plus utile pour confirmer le diagnostic d'arthrose.

Les lésions causées par l'arthrose évoluent lentement et peuvent donner lieu à plusieurs problèmes. Vous éprouverez peut-être de la douleur surtout lorsque vous bougez l'articulation. Vous entendrez peut-être un bruit de raclement lorsque les cartilages rugueux qui recouvrent la surface des os frottent l'un sur l'autre. Vous constaterez peut-être aussi la présence de petites bosses ou nodules ou encore une déformation de l'articulation, surtout sur les doigts et les orteils. Vos articulations seront sensibles et manqueront de souplesse; la facilité et l'ampleur de leurs mouvements auront diminué. Une des raisons associée à ces changements consiste en l'affaiblissement des muscles qui tiennent ces articulations. Tous ces changements rendront les mouvements pénibles et les tâches quotidiennes plus difficiles à accomplir, par exemple ouvrir un pot de confitures ou monter l'escalier.

Il est très important de poser un diagnostic précis parce qu'il existe divers moyens de maîtriser la plupart des formes d'arthrite et parce que la plupart des traitements offrent une efficacité maximale lorsqu'ils sont institués au début de la maladie.

Votre médecin est probablement en mesure de poser le diagnostic d'arthrose en évaluant vos antécédents médicaux et en procédant à un examen physique. Parfois, le médecin demande certains tests pour aider à confirmer le diagnostic, pour déterminer la présence ou l'absence de lésions articulaires, ou encore pour faire la distinction entre diverses formes d'arthrite. Ces tests sont notamment la radiographie, les analyses de sang et les analyses du liquide articulaire.
 

Bien qu'à l'heure actuelle aucun traitement ne permet de guérir l'arthrose, la thérapeutique peut faire beaucoup pour atténuer la douleur et la raideur articulaires et pour faciliter les mouvements. Il est par ailleurs essentiel que vous preniez une part active au plan de traitement prescrit par votre médecin.


Médicaments : les analgésiques

Les médecins recommandent souvent l'acétaminophène (Tylenol®, Panadol®, Exdol®, etc.) pour l'arthrose légère à modérée. L'acétaminophène soulage la douleur, mais il ne réduit pas l'inflammation. On peut donc ordinairement le prendre sans danger en même temps que la plupart des médicaments d'ordonnance. Il y a cependant une limite quotidienne d'acétaminophène à ne pas dépasser. Il faut donc être prudent, en particulier lorsqu'on prend d'autres médicaments qui contiennent aussi de l'acétaminophène (l'acétaminophène entre par exemple dans la composition de bon nombre de remèdes contre le rhume). Une surdose grave d'acétaminophène peut entraîner une atteinte hépatique.


Médicaments : les crèmes et les gels

Les crèmes et les gels topiques vendus sans ordonnance peuvent procurer un soulagement temporaire de la douleur, mais seulement aux endroits où on les applique. Ces produits ne sont pas efficaces comme anti-inflammatoires. La majorité des crèmes et des gels utilisent la chaleur ou le froid pour vous distraire de votre douleur.

Médicaments : les préparations à la codéine

Si l'acétaminophène ne soulage pas suffisamment la douleur, votre médecin peut vous suggérer une combinaison d'acétaminophène et de codéine. La codéine est un narcotique qui agit sur le système nerveux central en réduisant la sensibilité à la douleur.

Médicaments : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Ces médicaments peuvent être utilisés pour réduire la douleur et l'enflure des articulations et diminuer la raideur. Cependant, ils ne préviennent pas l'apparition de nouvelles lésions articulaires. Pris à faibles doses, les AINS soulagent la douleur, tandis qu'à plus fortes doses, ils réduisent l'inflammation.

Des AINS comme l'acide acétylsalicylique ou ASA (Aspirine®, Anacine®, etc.) et l'ibuprofène (Motrin®, Advil®, etc.) sont vendus sans ordonnance. Si votre douleur est intense ou votre enflure très marquée, votre médecin peut vous prescrire un autre type d'AINS, comme Naprosyne®, Relafène®, Indocid®, Voltarène®, Feldène® ou Clinoril®. Il faut parfois prendre un AINS pendant plusieurs semaines avant qu'il ne fasse entièrement effet.

Parmi les effets secondaires courants des AINS, on compte les dérangements d'estomac, la diarrhée et les douleurs abdominales. Les personnes âgées, les personnes qui ont de l'hypertension ou une maladie du rein, les personnes qui ont déjà eu un ulcère d'estomac, les personnes qui ont une insuffisance cardiaque congestive ou ont déjà eu une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral doivent consulter leur médecin avant de prendre un AINS. Les AINS peuvent également interagir avec les anticoagulants comme la warfarine. À l'exception de petites doses d'ASA pour les troubles circulatoires, on ne doit jamais prendre deux AINS différents en même temps.

Les inhibiteurs spécifiques de la COX-2 (p. ex. Celebrex® et Prexige) forment une classe distincte d'AINS qui peuvent vous être prescrits si les AINS classiques irritent votre estomac ou si vous présentez un risque accru d'ulcère gastrique ou duodénal. Les personnes qui ont déjà eu une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral ou éprouvé des douleurs thoraciques intenses liées à une maladie cardiaque ne doivent prendre ni AINS classiques ni inhibiteurs de la COX-2. En cas de doute, consultez votre médecin pour savoir si ce type de traitement vous convient.

La douleur et l'inflammation peuvent également être traitées au moyen d'AINS topiques, solutions qu'on applique par friction sur les zones touchées.

Médicaments : corticostéroïdes

Lorsque l'arthrose progresse au point où se mouvoir devient difficile, on peut recourir aux injections de corticostéroïdes pour réduire la douleur et accroître la mobilité. La cortisone est un stéroïde qui soulage l'inflammation et réduit le gonflement. Il s'agit d'une hormone naturelle de l'organisme. Les corticostéroïdes sont des médicaments de synthèse très semblables à la cortisone. Ce sont des stéroïdes qui peuvent être injectés dans les articulations. L'injection de corticostéroïdes peut soulager immédiatement une articulation douloureuse, enflée et enflammée; cependant, cette forme de traitement ne peut être utilisée que rarement parce que les corticostéroïdes peuvent entraîner une déminéralisation osseuse et, par conséquent, affaiblir l'os, diminuant encore davantage la capacité fonctionnelle de l'articulation.

Exercice

Les muscles et les autres tissus qui assurent l'intégrité de l'articulation s'affaiblissent lorsqu'on ne les fait pas assez bouger et l'articulation finit par perdre sa souplesse et sa mobilité. L'exercice aide à atténuer les symptômes de l'arthrose et améliore le bien-être général. Des exercices d'étirement modérés contribueront à soulager la douleur et à conserver aux muscles et aux tendons leur souplesse et leur force. Les exercices à faible impact, comme la natation, la marche, l'aérobie aquatique et la bicyclette ergonomique peuvent atténuer la douleur tout en préservant la force et la souplesse des muscles et des articulations. Ces mesures n'empêcheront pas la progression de la maladie, mais elles peuvent aider à ralentir l'apparition des lésions articulaires. Associées à de bons soins médicaux, elles vous permettront de mieux prendre en charge vos symptômes.


Protégez vos articulations

Protéger vos articulations veut dire vous en servir de façon à éviter de les soumettre à un trop grand stress. L'un des avantages que vous en tirerez sera d'avoir moins de douleur et moins de difficulté à accomplir les tâches que vous entreprendrez. Il existe trois grands principes pour protéger vos muscles et vos articulations :

Faites alterner travaux légers et travaux exigeants ou répétitifs, afin de réduire le stress sur les articulations endolories et de donner aux muscles affaiblis une occasion de se reposer. 

Utilisez efficacement vos articulations en adoptant une position correcte pour éviter les efforts inutiles. Utilisez les articulations les plus grandes et les plus fortes pour porter de lourdes charges. Par exemple, utilisez une bandoulière au lieu d'un sac à main. Évitez de garder la même position trop longtemps. 

Utilisez des outils pratiques, comme les cannes, les chariots à bagages, les chariots à épicerie et les manches de rallonge, qui faciliteront l'exécution de vos tâches quotidiennes. Les petits appareils électroménagers, comme le four à micro-ondes, le robot culinaire ou le robot boulanger, vous seront utiles dans la cuisine. Dans la salle de bains, une main courante et un siège de toilette surélevé vous permettront d'économiser vos énergies et d'éviter les chutes.

Perdre du poids ou maintenir un poids santé contribuera à réduire le risque d'arthrose du genou et à soulager la douleur en réduisant le stress imposé aux articulations. Si vous avez décidé de perdre du poids, adressez-vous à votre médecin ou à votre diététicien pour savoir quel régime vous conviendra le mieux.

Chaud/froid

La chaleur appliquée sur une zone arthritique peut diminuer la douleur, la raideur et les spasmes musculaires. Elle favorise la circulation sanguine qui nourrit et détoxifie les fibres musculaires. Prendre une douche chaude peut vous aider à vous préparer à la séance de mise en forme. Vous ne devez pas appliquer de la chaleur sur une articulation enflammée. Le froid appliqué sur des articulations enflammées diminue la douleur et l'enflure en réduisant le débit sanguin.

La viscosuppléance 

La viscosuppléance est une modalité de traitement relativement nouvelle au Canada. Elle est destinée aux personnes qui souffrent d'arthrose du genou. Le médecin injecte dans le genou un gel transparent qui aide le liquide présent dans l'articulation à retrouver sa viscoélasticité - c'est-à-dire sa capacité de lubrifier le cartilage de l'articulation et d'absorber les chocs mécaniques subis dans les activités courantes. La viscosuppléance rétablit un mouvement sans friction dans l'articulation, ce qui soulage la douleur et favorise une plus grande mobilité. Pour obtenir d'autres renseignements sur cette forme de traitement, consultez votre médecin.

L'intervention chirurgicale

L'arthrose peut progresser au point où une intervention chirurgicale devient nécessaire. On peut procéder à une intervention chirurgicale mineure pour retirer les débris de cartilage des articulations, particulièrement au genou. Cette technique se nomme arthroscopie. Il s'agit d'une intervention effectuée en clinique externe qui habituellement n'exige pas de séjour à l'hôpital. Les articulations gravement endommagées peuvent être reconstruites ou remplacées par des prothèses articulaires. Le remplacement articulaire est une intervention majeure le plus souvent réservée aux articulations de la hanche ou du genou. Les remplacements de la hanche et du genou soulagent la douleur et peuvent rétablir votre capacité à bouger et à fonctionner normalement. Les prothèses articulaires ont une durée de vie de 10 à 20 ans, puis doivent être remplacées. C'est la raison pour laquelle on retarde ce type d'intervention jusqu'à ce qu'il devienne absolument nécessaire.

L'acupuncture

L'acupuncture est une technique orientale ancienne qui peut soulager temporairement la douleur. Selon un article publié récemment dans la revue The Lancet, l'acupuncture pourrait, à court terme, atténuer la douleur et améliorer le fonctionnement articulaire chez les personnes atteintes d'arthrose du genou. Selon Claudia Witt, chercheuse principale au Centre médical de l'Université Charité, à Berlin, en Allemagne : « Chez les personnes atteintes d'arthrose du genou, l'acupuncture a produit à court terme des effets cliniques plus marqués que ceux qui ont été observés chez les sujets traités par acupuncture factice et chez les sujets n'ayant pas reçu de traitements d'acupuncture. Nous devons maintenant évaluer les effets à long terme de l'acupuncture par rapport à ceux de l'acupuncture factice (ponctions superficielles dans des points sans lien avec l'acupuncture) et des traitements classiques ».

Le massage

Le massage est largement utilisé pour soulager la douleur, mais ses résultats sont discutables. Au mieux, le massage peut soulager la douleur ou la tension musculaire en augmentant le débit sanguin, mais ses bienfaits sont relativement passagers. Il faut éviter de vous faire masser lorsque vos articulations sont particulièrement sensibles ou enflammées parce qu'à ces moments, le massage peut aggraver votre état. Comme c'est un professionnel qui vous fait le massage, faites en sorte qu'il comprenne bien qu'en raison de votre arthrite, il ne devrait utiliser que la technique la plus douce.

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