Vie de famille

Noël sans les enfants

Noël sans les enfants

  Photographe : Anne Villeneuve

Vie de famille

Noël sans les enfants

Le matin du 25 décembre 2013, j’ai mis mon pyjama de Noël. Je me suis ensuite fait un mimosa que j’ai versé dans une belle coupe. Pas dans une coupe ordinaire: j’ai choisi ma plus belle flûte, celle en cristal.

J’ai finalement pris le temps d’admirer mon sapin décoré avant d’attaquer ma journée de popote des fêtes. Toute seule.

Je n’avais rien du tout au programme. Ni ce jour-là, ni la veille, ni le lendemain, car je n’avais pas mes enfants avec moi. Je venais de me séparer. Mère de cinq enfants, j’avais dû quitter la maison familiale juste avant le temps des fêtes. Je me souviens que, cette année-là, Noël est arrivé comme un tsunami. Tous mes repères avaient disparu. Je ne devais pas juste me reconstruire: je devais me reconstruire une vie.

Le matin de Noël, mon moral aurait pu être à plat. Et à vrai dire, j’avais la larme assez proche des cils, toujours prête à rouler et à se transformer en marée. Mais j’ai décidé de voir la vie en doré, en rubans et en flocons: c’était mon premier Noël sans les enfants et j’allais y survivre.

«Le plus difficile, dans ces moments-là, c’est effectivement la perte de repères, parce que les rituels et les traditions qu’on avait disparaissent d’un coup, reconnaît Sylvie Lévesque, directrice générale de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec. Et c’est sans compter les sentiments de tristesse, de solitude et de culpabilité avec lesquels on doit composer.» Au Québec, il y aurait 16 % de familles recomposées et de 25 à 28 % de familles monoparentales (Statistique Canada).

Moi qui avais l’habitude des Noëls festifs et grouillants (mes enfants avaient alors de 3 à 10 ans), je me suis retrouvée isolée... avec pas grand-chose à faire. Comme je n’avais ni l’énergie ni l’argent pour partir dans le Sud, je me suis demandé ce qui me ferait du bien. Et j’ai eu une idée: j’allais préparer Noël... le jour de Noël. Puisque je devais récupérer ma marmaille quelques jours plus tard, j’ai choisi de décorer, d’emballer et de cuisiner, les 24 et 25 décembre. J’avais reçu des invitations, mais ce n’était pas de ça dont j’avais envie.

Avec le recul, je me rends compte que de renouer avec mes plaisirs d’enfance liés à Noël a été une source de joie et de réconfort. Que ce soit d’aller voir les vitrines de grands magasins, de choisir un sapin, d’aller dehors lorsqu’il neige, peu importe. Je conseille aux mamans séparées de se créer de petits moments de bonheur en solo. Parce que, comme le dit l’adage, le bonheur, c’est comme du sucre à la crème: quand on en veut, on s’en fait. Idem pour la magie de Noël.

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