Vie de famille
Disputes entre cousins : que faire?
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Vie de famille
Disputes entre cousins : que faire?
Vous adorez votre petite sœur et la côtoyez régulièrement. Sauf que vos enfants respectifs ne s’entendent pas bien et que vos styles parentaux sont très différents. Comment assurer l’harmonie au cours des rencontres familiales?
«Les visites chez mon frère sont toujours une source potentielle de frictions, dit Nathalie, mère de trois enfants de 4, 7 et 13 ans. Mais nous réussissons à rester calmes, à en parler... et même à en rire!» Cette Lavalloise de 38 ans fréquente presque quotidiennement son frère aîné qui habite tout près. Les deux familles s'entendent généralement bien, même si leur façon d'élever leurs enfants est différente. «Je suis plus relaxe, moins stressée, nous confie-t-elle. Ça ne veut pas dire que je ne suis pas vigilante... mais je ne suis pas parano.»
Chez elle, les règles et consignes sont moins strictes que chez son frère, père de deux enfants. Évidemment, l'excitation fait parfois place à des débordements... que son frère s'empresse de tempérer. «Il intervient rapidement, souligne-t-elle, il avertit les enfants dès que le bruit monte ou qu'ils courent. Chez moi, les enfants peuvent courir à l'intérieur. Et les cris des enfants qui jouent ne me dérangent pas.»
À chacun son mode de vie. Et ses règlements à la maison. Une chose est certaine, il revient aux invités de s'adapter à la façon de faire des hôtes, dit Marie-Anne Valcourt, psychoéducatrice à la Clinique PsychoFamiliale Solution-Santé. Comme le dit le dicton: à Rome, on fait comme les Romains. «L'enfant doit apprendre l'importance de s'adapter au milieu dans lequel on se trouve, explique Mme Valcourt. Ce n'est pas la même culture d'une maison à l'autre, et les règlements changent. C'est normal et il faut en tenir compte.»
Comment réagir quand nos neveux et nièces dépassent les limites? Faut-il attendre que leurs parents (dont notre frère ou sœur) s'en mêlent? Pas nécessairement, dit Nathalie Parent, psychologue, auteure et mère de trois enfants.
«C'est toujours délicat, même quand notre relation est bonne avec notre frère ou notre sœur. On peut intervenir directement auprès de l'enfant en lui disant, par exemple: "Écoute, ça semble permis chez toi (de sauter sur les canapés, de courir, de lancer un ballon, etc.), mais ici, ce n'est pas permis. Ça ne me convient pas et je m'attends à ce que tu respectes ma demande". On peut aussi en parler à notre frère ou sœur, sans jugement, afin qu'il ou elle comprenne ce qui nous dérange. On en profite pour lui demander si ceci ou cela est permis sous son toit.»
Mélanie, 35 ans, mère de deux garçons de 10 et 3 ans, a une entente avec sa sœur cadette, mère de trois enfants: toutes les deux sont autorisées à intervenir auprès des cinq enfants. «Je suis un peu plus sévère qu'elle, dit-elle, mais je ne juge pas ma sœur. On choisit nos batailles... Je l'appuie et je lui donne mon opinion si elle me la demande. Bref, le respect et l'empathie sont à la base de cette relation «tricotée serrée», indique Mélanie.
Et si les cousins et cousines ne s'entendent pas bien, comment réagir? La clé est de préparer nos enfants, dit Marie-Anne Valcourt. «On ne peut pas les forcer à s'entendre, et il faut respecter nos enfants là-dedans, précise-t-elle. On peut toutefois leur demander d'être polis et courtois. Par exemple, ils savent qu'ils doivent partager leurs jeux et jouets.» Nathalie Parent suggère de faire le point après la rencontre des deux familles, afin de mieux comprendre ce qui agace notre enfant.
«Il ne faut pas oublier qu'on ne choisit pas ses cousins-cousines, résume-t-elle, mais ils font partie de nos vies!»