Laisser son enfant décider

«Une des caractéristiques principales d'une activité parascolaire est le fait qu'elle soit volontaire, choisie par l'enfant selon ses propres intérêts. Il est donc important de respecter ses désirs», souligne Anne-Sophie Denault, professeure agrégée au programme de psychoéducation de l'Université Laval. Bien sûr, on peut l'assister dans son choix en lui rappelant ses forces et ses intérêts, mais au final la décision lui revient. Ainsi, si une grande passionnée de danse veut s'inscrire à la natation pour suivre son groupe d'amies, encouragez-la, ce sera peut-être le début d'une nouvelle grande aventure. Vous trouvez qu'il est habile avec un ballon, mais il préfère le théâtre? Mettez vos aspirations de côté et laissez-le décider. «Si l'activité n'est pas choisie par l'enfant, il y a peu de chances qu'elle suscite chez lui de la motivation et du plaisir», note Madame Denault.

Le plaisir avant tout

L'activité parascolaire doit d'abord et avant tout être une source de plaisir pour l'enfant. Si celui-ci a des difficultés d'apprentissage, une activité physique pourrait lui permettre de mettre ses points forts en évidence et ainsi aller chercher la valorisation qu'il ne réussit pas à obtenir en classe. Il est d'ailleurs prouvé qu'un enfant qui a du plaisir dans l'apprentissage et qui se sent valorisé aura davantage de succès académique.

Les bénéfices des activités parascolaires sont nombreux (diminution des troubles de comportement, performance académique et capacités sociales meilleures, etc.), mais rien ne nous oblige à y inscrire nos enfants. La psychologue Grazyna Zemka, qui a travaillé pendant 15 ans en milieu scolaire, soulève d'importantes questions à prendre en considération. Est-ce que l'enfant vit dans une famille unie ou recomposée? Ses parents vivent-ils proches l'un de l'autre? «Il est important d'évaluer les aptitudes de l'enfant, qui doit déjà s'adapter à sa vie familiale. On ne peut pas exiger la même chose d'une famille unie, qui a une certaine facilité dans les transports, que d'une famille recomposée dans laquelle les parents ne résident pas dans la même ville.»

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Du temps et de l'argent

On doit également tenir compte de deux autres critères importants dans le choix de l'activité de l'enfant: le temps et l'argent. Si l'enfant est à l'école ou à la garderie de 8 h à 18 h, il ne lui reste que très peu de temps à consacrer à une activité parascolaire. «Un enfant de cinq ans a encore besoin de beaucoup de temps pour jouer, ainsi que d'un contact direct avec ses parents. L'adolescent, quant à lui, cherche davantage à être en contact avec ses amis, ce que l'activité parascolaire lui permet de faire», soutient Mme Zemka. Sur le plan de l'investissement financier, certaines activités, comme le hockey et le piano, peuvent entraîner de grandes dépenses. Il est important que les parents puissent absorber les coûts de telles activités sans nuire à l'équilibre budgétaire de la famille.

Trouver l'équilibre

En ce qui a trait à l'horaire, autant celui des parents que celui des enfants, l'important est de trouver l'équilibre. Des petits trucs pour vous faciliter la vie? Privilégier une activité près de la maison, afin d'éviter de perdre du temps dans le transport et choisir une case horaire qui se glisse bien dans l'agenda de la famille. Le cours de natation du mercredi, à 18 h 15, convient mieux aux familles qui aiment relaxer la fin de semaine que celui du samedi matin, à 9 h 15. Par contre, faites attention de ne pas choisir des activités qui se terminent trop tard, ce qui pourrait nuire au sommeil de votre enfant. Un calendrier familial accroché au mur est d'une grande aide: il vous permet d'avoir une vision d'ensemble de la semaine et de tout planifier en conséquence.