6-12 ans
Troubles d'apprentissage: conseils de professionnels et de parents
6-12 ans
Troubles d'apprentissage: conseils de professionnels et de parents
Les parents qui ont réussi à bien vivre avec les troubles d'apprentissage de leur enfant sont des parents comme les autres. Il n'y a pas eu de miracles, seulement des choix. Quels sont-ils?
Ne pas se mettre la tête dans le sable. Les troubles d'apprentissage (TA) sont réels et permanents, mais ils ne sont pas honteux! Jouer à l'autruche, entretenir une pensée magique ou tenter de cacher les TA de notre enfant à l'entourage n'apporterait que frustration et incompréhension.Se souvenir que notre enfant a des troubles d'apprentissage… mais qu'il n'est pas lui-même un trouble! Miser sur ses forces et ses talents, qu'il s'agisse de sport, d'art, de sociabilité, etc. Cette approche positive sera un moteur pour son avancement et nous, parents, bénéficieront également de cette façon plus joyeuse de voir les choses.
Mettre la culpabilité à la porte. Il est presque impossible de ne pas laisser s'insinuer la culpabilité quand on apprend que notre enfant éprouve une difficulté d'apprentissage. Mais comme le dit Diane, 40 ans: «En quoi cela aiderait ma fille que je me sente coupable?» Un mantra à se répéter pour en finir avec les remords et les questionnements inutiles!
Briser l'isolement. Même entouré, on peut se sentir bien seul dans notre situation. Discuter avec d'autres parents vivant la même chose que nous – par exemple, dans le cadre d'ateliers, de rencontres, de déjeuners-causeries, etc. – peut faire une différence.
S'offrir du temps pour soi. Quel beau cadeau à se faire… et à faire à son enfant! C'est un peu comme prendre l'avion: on vous dira qu'en cas d'accident, vous devrez mettre votre masque avant d'en mettre un à votre enfant. Car un parent en souffrance ne pourra pas aider son enfant. Alors prenez votre oxygène, ressourcez-vous!
Demander et accepter de l'aide. Si on a un conjoint, on conclut un partenariat avec lui basé sur l'entraide et le partage des responsabilités. Notre enfant a des frères ou des soeurs? On leur explique la situation et, selon leur âge et leur ouverture, on les met à contribution. Les grands-parents et les amis pourraient aussi offrir des «coupons gardiennage» ou de l'«aide aux devoirs» en cadeau! On vit loin de la famille, on ne sent pas de soutien? On demande de l'aide auprès de notre CLSC et on s'informe sur les ressources offertes dans notre quartier.
Faire du calendrier et de l'agenda nos amis. On y note chaque rendez-vous, que ce soit pour l'orthopédagogue de notre enfant, les scouts de sa soeur ou notre rendez-vous chez le dentiste qu'on a tendance à oublier parce qu'on est débordé. On peut aussi dresser un tableau de tâches pour la famille, qu'on met bien en évidence dans la maison.Fixer nos limites et exprimer nos besoins. Le professionnel qui doit rencontrer notre enfant change sans cesse la journée ou l'heure des rendez-vous? On lui explique calmement qu'on désire, dans la mesure du possible, que les rencontres soient fixes. Notre enfant doit voir quatre spécialistes par semaine? On vérifie auprès de chacun d'eux que le besoin est bien réel. Par exemple, peut-être que l'aide du psychologue était nécessaire au début, mais qu'elle ne le soit plus en cours de route.
Avoir foi en nos capacités parentales. Le piège dans lequel on peut tomber à force de dialoguer avec plusieurs intervenants des milieux scolaire, médical, psychologique, etc., est de ne plus écouter notre instinct de parent et de douter de nos raisonnements. Or, les professionnels sont là pour nous conseiller et nous orienter alors que le pouvoir de décision nous revient à nous, parents.
Balayer les jugements de l'entourage et tous les «tu devrais». Personne n'a à nous juger si notre enfant prend du Ritalin ou non, s'il va en classe spéciale ou non… On fait la sourde oreille à tous les commentaires désobligeants ou on exprime calmement le fait qu'on ne leur a pas demandé «leurs» conseils à ce sujet, donc encore moins des reproches!
Penser à s'amuser avec notre enfant. La vie avec notre enfant ne doit pas se résumer aux devoirs, à la discipline, aux salles d'attente des spécialistes, etc. Se réserver des moments pour pratiquer une activité, pour discuter, pour «délirer» ensemble ne peut que faire du bien à tout le monde.
Être proactive. On a des questions? On est insatisfait des services offerts à l'école? On veut solliciter les gouvernements? À petite ou à grande échelle, régulièrement ou à l'occasion, on peut tous agir pour faire changer des choses. Souvent d'ailleurs, les parents ayant reçu des services de la part d'organismes, comme PANDA ou l'AQETA, deviennent bénévoles à leur tour et en sont très valorisés.
Faire équipe. Avec le corps enseignant, la direction, les professionnels de la santé… Voir tous ces gens comme étant des alliés et communiquer avec eux tout en gardant confiance en soi sera plus enrichissant que de les percevoir comme une menace ou comme des «juges».
Éliminer les «zones d'ombre». Lorsque notre enfant est référé dans une classe spéciale, une école éloignée de la maison, etc., cela peut engendrer de l'inquiétude. On demande, avant la rentrée, à visiter les lieux et à rencontrer les membres de la direction ainsi que les enseignants. On se sentira certainement plus rassuré.
Cultiver l'humour. Que ce soit en attendant dans une salle trop grise, quand fiston met ses chaussures à l'envers, qu'on se trompe de date pour un rendez-vous ou quand notre conjoint tente de se sauver de l'heure des devoirs, pourquoi ne pas essayer de rire de la situation plutôt que d'en faire un drame?
S'informer. Plusieurs parents sont devenus des rats de bibliothèque ou des pros de la navigation sur le Web en apprenant que leur enfant avait un TA. La lecture leur a permis d'assimiler les informations à leur rythme, à la maison, sans stress. Un bémol toutefois: il ne faut pas non plus faire une surdose de théories ou paniquer devant certaines études glanées ici et là. Tout comme on ne doit pas se mettre à angoisser lorsqu'on lit tous les symptômes d'une maladie dans un dictionnaire médical, par exemple.
Un peu de foi, beaucoup d'amour. Selon Nadia Rousseau, docteure en pédopsychologie, les enfants qui «s'en sortent» tiennent tous le même discours: «Maman était là. Maman croyait en moi. Maman m'aimait malgré mon trouble d'apprentissage». Et comment ne pas les aimer ces enfants? Le mot de la fin appartient à Chantale: «Ces jeunes ne sont pas ordinaires, ils sont extraordinaires!»