6-12 ans

Devoirs: que faire quand ça se passe mal?

Devoirs: que faire quand ça se passe mal?

Devoirs: que faire quand ça se passe mal?

Photographe : Philippe Germain Auteur : Nathalie Vallerand Source : Coup de pouce, octobre 2016

Chaque jour, on appréhende l’heure des devoirs tant c’est pénible? Conseils et bonnes idées de pros pour que ça se passe mieux!

L’expéditif

Raphaël, 7 ans, 2e année

Il fait ses devoirs et ses leçons à la hâte pour passer à des activités plus agréables.

L’école, c’est facile pour lui. Les devoirs aussi. Alors, il cherche à les boucler à la vitesse de l’éclair pour avoir plus de temps pour lire et pratiquer son violon. Le hic, c’est qu’il bâcle ses travaux et escamote ses leçons. Cette manie de fournir l’effort minimum pourrait lui nuire plus tard, quand la matière deviendra plus difficile, craignent ses parents, qui souhaitent lui inculquer de bonnes habitudes de travail.

Ce qu’en dit Raphaël «Ce n’est pas grave si c’est mal écrit: on corrige les devoirs en classe, et la prof ne les regarde pas.»

L’avis de l’orthopédagogue «On fixe une durée obligatoire. En sachant qu’il ne peut y échapper, il s’appliquera davantage. S’il termine avant et que le travail est bien fait, il doit réviser ses leçons ou lire. Par contre, si les devoirs sont bâclés, on les lui fait recommencer.» — Stéphanie Côté, école du Nouveau-Monde

Les conseils de profs et de parents

« On énonce des consignes claires (écriture lisible, réponses complètes, propreté, etc.). Dès que l’enfant ne respecte pas l’une d’elles, on ajoute cinq minutes de travail. Avec de la constance, c’est possible d’inculquer l’habitude du travail bien accompli.» — Joyce Chambers, école Jonathan-Wilson

«On lui fait réaliser qu’à travers ses devoirs, c’est une image de lui qu’il donne. Et que ce sera ainsi sur le marché du travail. Si notre jeune est au secondaire, on n’hésite pas à faire des vérifications à l’improviste.» — Christian Véronneau, école secondaire Roger-Comtois

«Notre trésor bâcle-t-il vraiment son travail ou est-ce nos attentes qui sont trop élevées? On évite, par exemple, de le comparer à sa grande soeur, dont la calligraphie est digne de mention. Vaut mieux se concentrer sur le fond. En s’acharnant sur la forme, on peut le démotiver.» — Diane Manseau, école Alfred-DesRochers

«J’ai plastifié une liste de vérifications. Après ses devoirs, mon fils doit en cocher tous les éléments avec un crayon effaçable: “J’ai écrit mon nom”, “J’ai lu toutes les consignes”, “J’ai soigné mon écriture”, etc.» Michèle, maman de Lucas, 9 ans

 

La chialeuse

Ann-Charlotte, 8 ans, 3e année

Elle hait les devoirs, Et elle le fait savoir.

À l’heure des devoirs, Ann-Charlotte est fidèle à son rituel. Elle dit d’abord qu’elle ne veut pas les faire, puis elle tente de les remettre à plus tard. Comme ses parents ne lâchent pas le morceau, elle s’attelle à la tâche en bougonnant. À la moindre difficulté, elle recommence à se plaindre.

Ce qu’en dit Ann-Charlotte «Pourquoi il faut faire des devoirs? Je suis allée à l’école toute la journée. Je suis tannée.»

L’avis de l’orthopédagogue «On est ferme sur l’exécution des devoirs, mais souple sur la façon de les faire. Qu’importe si notre fille récite ses leçons debout ou en sautant! Avec un enfant qui chiale, la clé, c’est de rendre le tout amusant: additionner des cartes à jouer ou des dés, ou faire des redressements assis en pratiquant les multiplications. Une autre solution: entrecouper chaque devoir d’une courte période de jeu ou de détente. Évidemment, ce sera plus long. À nous de voir.»

Les conseils de profs et de parents

«On établit une routine quant à l’heure et à l’endroit. Il y a alors moins de place pour la négociation. On utilise aussi l’application ChoreMonster, qui s’emploie tant pour les devoirs que les corvées et qui permet d’accumuler des points en vue d’un privilège. C’est un système d’émulation très efficace.» — Mélanie Cormier, école Saint-Denys-Garneau

«On lui offre des choix: quel devoir faire en premier? Où? Assis ou debout? Avec papa ou maman? L’enfant a un sentiment de contrôle, si petit soit-il.» — Diane Manseau

«De nombreuses applications permettent d’apprendre tout en s’amusant: Spellosaur et This Week’s Words (en anglais, mais on peut créer des listes de mots en français), Netmaths, Nicoland, jeuxpolygone.com...» — Joyce Chambers

«Comme mon fils est un enfant du matin, nous nous levons 15 minutes plus tôt pour lui faire faire ses devoirs. Si c’est la solution, nous sommes prêts à sacrifier du temps de sommeil matinal!» — Véronique, maman de Noah, 6 ans

«On se souvient qu’on a un rapport affectif à préserver. Si rien ne fonctionne et que notre budget le permet, il est parfois préférable de recourir à un tuteur. L’enfant collabore souvent mieux avec une tierce personne.» — Manon Gignac, école des Deux-Ruisseaux

 

Le lunatique

Félix, 6 ans, 1re année

Il prend un temps fou à faire ses devoirs.

C’est loin, la lune. C’est sans doute pourquoi Félix peut passer jusqu’à 90 minutes sur des devoirs et des leçons qui devraient lui en prendre 20. Il écrit une lettre, il part pour la lune, il écrit une autre lettre, il refait un voyage. Il joue avec son crayon, il chante, il regarde le plafond. Mais quand il revient sur terre, il se plaint que ses devoirs sont longs.

Ce qu’en dit félix «J’aimerais ne pas avoir de devoirs. Mais comme j’en ai, je préférerais commencer par le plus difficile et finir par le plus facile.»

L’avis de l’orthopédagogue «Quand notre écolier a une bonne suggestion comme celle-là, on l’essaie! Cela dit, l’enfant lunatique a besoin de rappels pour se recentrer sur la tâche. Souvent, un simple mot ou un claquement de doigts suffit. Il faut aussi réduire les sources de distraction en fermant télévision, radio et tablette, et en envoyant le petit frère jouer dans une autre pièce. Par ailleurs, certains enfants perdent du temps parce qu’ils sont découragés par l’ampleur de la tâche. Si possible, on répartit alors le travail tout au long de la semaine.» — Stéphanie Côté

Les conseils de profs et de parents

«L’emploi d’un sablier ou d’une minuterie visuelle de type Time Timer permet à l’enfant de visualiser les minutes qu’il reste, ce qui l’aide à mieux gérer son temps.» — Diane Manseau

«Quand les devoirs s’éternisent, on les découpe en tranches de 10 ou de 15 minutes et on octroie une pause entre chacune pour permettre à l’enfant de bouger et de s’oxygéner le cerveau.» — Maryline Bouffard, école de l’Amitié

«En rentrant de l’école, l’enfant a besoin de se dégourdir avant de plonger dans ses devoirs. Sa concentration sera ensuite meilleure.» Roxanne Harvey, école secondaire du Rocher

«Mes enfants font les tâches qui exigent plus de concentration pendant la période des devoirs, mais la lecture se fait en famille avant le coucher et la révision des mots de vocabulaire, pendant le trajet vers l’école.» — Emmanuelle, maman d’Alexis, 12 ans, et de Matisse, 9 ans

 

La dépendante

Léonie, 10 ans, 5e année

Elle appelle constamment sa mère à l’aide en prétextant qu’elle ne comprend rien.

Chaque jour, ça recommence. Sitôt installée pour ses devoirs, Léonie appelle sa mère à la rescousse, prétextant que l’enseignante n’a pas expliqué la matière. La mère de Léonie est sceptique, mais elle se lance quand même dans des explications sur les additions avec des fractions. À la fin, mère et fille sont plus mêlées qu’avant.

Ce qu’en dit léonie «Je ne me souviens plus de ce que la prof a dit. Je ne comprends pas toujours ce que ma mère dit, mais au moins, elle me donne des réponses.»

L’avis de l’orthopédagogue «Normalement, les notions qui font l’objet des devoirs ont été vues en classe. Comme parent, on n’a donc pas à se transformer en professeur. La meilleure tactique, c’est de demander à notre enfant de reformuler ce qu’elle a compris et ce dont elle se souvient. Partant de là, elle peut sûrement faire un bout de chemin. De plus, on l’encourage et on la félicite chaque fois qu’elle fait un devoir seule.» — Stéphanie Côté

Les conseils de profs et de parents

«Certains parents insistent pour que tout soit su dès le début. Mais c’est à force de revoir les notions soir après soir que l’enfant les retiendra. Les jeunes n’apprennent pas tous au même rythme. Certains débloquent après un certain temps... et on n’y peut rien.» — Roxanne Harvey

«Si une notion ne semble pas comprise, on écrit un mot à l’enseignante pour qu’elle apporte son aide. C’est d’ailleurs la chose à faire dans toutes les situations problématiques concernant l’école. Si c’est une question de mauvaise volonté de la part de l’enfant, il arrive même que celui-ci corrige son attitude dès qu’il sait que ses parents et son prof se parlent.» — Claudine Gagné, école du Geai-Bleu

«J’incite ma fille à utiliser le service Allô prof, qui offre de l’aide en ligne ou au téléphone. Cela l’aide à devenir plus autonome.» — Nadia, maman de Laurie, 12 ans

«On lui donne trois jetons qui représentent le nombre de fois où elle pourra réclamer de l’aide. Si elle n’a pas complété son devoir après les avoir utilisés, elle devra demander plus d’explications à son enseignante.» — Maryline Bouffard

«Le rôle du parent est de soutenir son enfant, pas de faire le travail à sa place. L’idéal est de l’aider à mettre en place des stratégies pour réussir: découper les problèmes, les gros travaux et l’étude en étapes, se fixer un échéancier, prendre l’habitude de relire ses notes, etc.» — Christian Véronneau

 

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