13 ans et plus

Notre ado regarde du porno: On fait quoi?

Notre ado regarde du porno: On fait quoi?

  Photographe : Anne Villeneuve

13 ans et plus

Notre ado regarde du porno: On fait quoi?

Ouille! Comment gérer le malaise et en sortir tous grandis? D’abord en discutant, puis en guidant sainement notre progéniture dans l’épanouissement de sa sexualité.

Aussi fâcheuse puisse-t-elle paraître, cette situation a de fortes probabilités de se produire dans un foyer où il y a des ados.

Selon HabiloMédias, le centre canadien d’éducation aux médias et de littératie numérique, 35 % des Canadiens de 15 ans admettent rechercher du contenu pornographique en ligne. Parmi eux, un tiers s’y adonne quotidiennement. Avec l’explosion de l’Internet mobile, il y a fort à parier que nos enfants seront exposés plus tôt que tard à des images très crues, notamment par les fenêtres surgissantes qui pullulent sur les sites de diffusion en continu.

S’il faut redoubler de vigilance pour protéger les yeux des petits, avec les ados, il vaut mieux les accompagner avec bienveillance dans leurs explorations. Cécile Rousseau, pédopsychiatre, recommande d’éviter les discours moralisateurs: «Leur intérêt est légitime, ça fait partie de leur développement normal. Il ne faut ni paniquer, ni fermer les yeux, ni banaliser, et encore moins les sermonner.»

Pas facile à faire lorsqu’on est sous le choc! «Ma première réaction a été de capoter», reconnaît Amélie, maman d’un ado de 13 ans. Se doutant que celui-ci avait utilisé l’ordinateur familial en dehors des horaires convenus, elle a consulté l’historique de navigation, qui a affiché plusieurs sites pornographiques. «J’étais dans tous mes états, poursuit-elle. J’ai eu des mots durs. Et puis, rapidement, je suis retournée voir mon fils.»

 

ado

© Unsplash | Jesús Rodríguez

 

Avant de faire quoi que ce soit, Cécile Rousseau conseille de s’assurer de la nature des contenus regardés: des vidéos érotiques? Crues? Ou de la pornographie violente, incluant de la bestialité ou de la pédophilie? On peut ensuite poser des questions ouvertes sur la façon dont notre ado reçoit ces images, en respectant notre zone de confort et la sienne. Les trouve-t-il plaisantes? Dégoûtantes? C’est une bonne occasion de le guider dans la découverte de sa propre sexualité, en lui rappelant que ces films sont des mises en scène déconnectées de la vraie vie.

Cela a été l’argument d’Amélie, soucieuse de faire le lien avec ses valeurs féministes sans culpabiliser son fils pour autant. «On souhaite développer la sensibilité de nos enfants aux questions d’égalité, explique la mère. C’est l’angle que mon conjoint et moi avons choisi pour parler de sexualité, un sujet qu’on trouve difficile à aborder de front.»

Cécile Rousseau suggère de jouer pleinement notre rôle de guide en accueillant le ressenti de notre enfant. L’idée est d’ouvrir délicatement la porte: «Il y a des choses qu’on aime bien dans ces films, mais d’autres qui peuvent nous inquiéter. N’hésite pas à m’en parler si tu en ressens le besoin.» Pour la pédopsychiatre, la sexualité ne doit pas être taboue. Par contre, si notre ado éprouve de la fascination pour des contenus violents ou déviants, il faut consulter.

Malgré l’émoi engendré par la découverte, Amélie admet que l’incident s’est vite transformé en «une occasion comme bien d’autres de réfléchir aux enjeux des relations saines entre hommes et femmes».

 

 

Partage X
13 ans et plus

Notre ado regarde du porno: On fait quoi?

Se connecter

S'inscrire