13 ans et plus
Est-ce que mon ado a un trouble alimentaire?
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13 ans et plus
Est-ce que mon ado a un trouble alimentaire?
C’est souvent durant l’adolescence qu’apparaissent les troubles de l’alimentation. Quels sont les signes qui devraient nous inquiéter?
Les troubles alimentaires peuvent se développer lorsqu’une personne utilise systématiquement la nourriture — le fait de manger ou de ne pas manger — pour gérer des situations difficiles. L’anorexie et la boulimie sont parmi les troubles les plus connus. L’hyperphagie boulimique (qui se caractérise par des compulsions alimentaires) en fait aussi partie, tout comme la bigorexie (l’impression d’être trop mince et jamais assez musclé) et l’orthorexie (l’obsession de manger sainement).
Les troubles alimentaires sont des problèmes de santé mentale complexes. «Il y a beaucoup de souffrance qui se cache derrière ces problèmes, indique Cassandra Radeschi, intervenante au volet éducation et prévention pour Anorexie et boulimie Québec (ANEB). La personne s’accroche à ces comportements pour gérer des émotions difficiles et pour reprendre un certain contrôle dans sa vie.» Les causes sont multiples. Un ensemble de facteurs peuvent entraîner un trouble alimentaire, par exemple une personnalité perfectionniste et rigide, une faible estime de soi, des relations familiales difficiles, des exigences de performance, un événement traumatisant, etc.
Des chiffres et des signes
Il est normal que notre ado mange un peu plus qu’à sa faim de temps à autre ou qu’il utilise parfois un aliment qu’il aime pour calmer une peine. Il ne faut pas conclure trop vite au trouble alimentaire. Il est vrai que ces problèmes sont en hausse depuis quelques années, mais ils ne touchent pas la majorité des adolescents. Selon ANEB, entre 1 et 4% des adolescents répondent aux critères de l’anorexie ou de la boulimie, et environ 5% aux troubles de la conduite alimentaire non spécifiés, comme la bigorexie ou l’orthorexie. La prévalence des troubles de l’alimentation est plus forte dans le monde de la danse et du sport. L’organisme signale par exemple que les troubles alimentaires touchent près de 50% des jeunes filles qui pratiquent un sport nécessitant un contrôle du poids.
«Le fait de se mettre au régime est un facteur de risque important dans le développement d’un trouble alimentaire, avertit Mme Radeschi. Cela peut entraîner des obsessions chez notre ado (par exemple à l’égard des calories), un sentiment de culpabilité lorsqu’il mange, de même que des restrictions alimentaires qui amènent des compulsions. Rapidement, le jeune peut se trouver pris dans un cercle vicieux.» Voici d’autres comportements qui devraient nous inquiéter:
- Notre ado évite le moment des repas et préfère manger seul;
- Il a subi une perte de poids drastique;
- Il critique constamment son apparence, par exemple notre fille dit qu’elle est grosse alors qu’elle a un poids normal;
- Notre ado se met à faire de l’exercice de manière excessive sans y trouver de plaisir;
- Il compte ses calories et se pèse régulièrement;
- Il se sent coupable après avoir mangé;
- Il s’isole, il est irritable et il a de la difficulté à se concentrer.
Ces signes ne veulent pas nécessairement dire que notre ado a un trouble alimentaire, mais ils nous informent qu’il pourrait être à risque d’en développer un.
Quoi faire?
Il faut parler de nos inquiétudes à notre jeune. «L’idéal, c’est de parler au “je”, signale Cassandra Radeschi. On peut dire, par exemple: «Je m’inquiète, car tu es souvent seul, tu vois moins tes amis et tu fais vraiment beaucoup de sport ces temps-ci. Est-ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas? Il est préférable de ne pas faire de commentaires sur son poids ou sur ses comportements alimentaires. L’important est d’essayer de comprendre ce qui se cache derrière ses comportements. Il faut lui montrer qu’on veut l’aider et qu’on est là pour lui.» On peut aussi imprimer des informations sur les troubles alimentaires et laisser traîner les documents dans la maison. «Si notre jeune se sent interpellé, il y a de bonnes chances qu’il les lise, mentionne l’intervenante. Le site d’ANEB présente une section pour les ados. Nous avons une ligne d’écoute et les jeunes peuvent aussi poser des questions par courriel ou par clavardage.»
Il faut consulter un médecin, un psychiatre ou un psychologue pour confirmer un diagnostic de trouble alimentaire. Ce problème peut se guérir grâce à l’aide de professionnels (médecin, psychologue et nutritionniste).
Pour aller plus loin
ANEB Ados, 1 800 630-0907