On veut favoriser le développement intellectuel de notre enfant et c'est très bien. Mais il ne faudrait pas que nos jeux et nos interactions avec lui se transforment tous en activités éducatives.

«Si l'enfant doit toujours accomplir une tâche pour faire plaisir à son parent, il en déduit qu'il est aimé sur la base de ce qu'il fait et non de ce qu'il est», dit Carl Lacharité, professeur de psychologie et directeur du Centre d'études interdisciplinaires sur le développement de l'enfant et de la famille de l'Université du Québec à Trois-Rivières. L'enfant pourrait même en arriver à ressentir une anxiété de la performance et voir son estime de soi diminuer quand il ne répond pas à nos attentes.

Il est donc préférable de trouver un juste milieu entre les activités éducatives et celles juste pour le plaisir de jouer ou d'être ensemble. Surtout que notre petit apprendra quand même, car les relations interpersonnelles constituent la source de stimulation la plus bénéfique pour lui. «Ce dont le jeune enfant a le plus besoin pour se développer, c'est d'interagir avec son entourage, d'observer et de s'amuser librement», rappelle le spécialiste. S'il est vrai que le jeu favorise l'apprentissage, les jeux et jouets dits éducatifs n'y contribuent pas davantage que les autres, selon le Conseil canadien sur l'apprentissage. Tous les jeux ont un potentiel éducatif, car l'enfant en retire toujours quelque chose.