0-5 ans
Mon enfant parle tout le temps!
iStock Photographe : iStock
0-5 ans
Mon enfant parle tout le temps!
Notre enfant est un moulin à paroles et on ne sait pas comment poser des limites sans briser son élan? Une psychologue nous conseille.
Alors que certains enfants exploitent leurs aptitudes physiques, chez d'autres, le langage prime. Il faut garder en tête que les jeunes comme les adultes ont un besoin naturel de partager. La parole se veut un moyen de communication que les tout-petits utilisent de plus en plus à partir de trois ans. Mais si le flot de paroles de notre enfant nous irrite, il peut être bon de se pencher sur ce qui le pousse à tant parler.
Pourquoi parle-t-il autant?
Selon la psychologue Nathalie Parent, en plus de l'envie de communiquer, certains enfants ont un grand désir d'attention les poussant à la discussion. Si un nouveau-né fait son entrée dans la maison, il se peut que l'aîné se mette tout à coup à parler beaucoup plus. Un enfant bavard peut aussi cacher des émotions telles l'agressivité, la colère ou l'anxiété. Ce dernier parle sans cesse, n'arrivant pas à exprimer ses émotions concrètement.
Écouter tout en imposant des limites
Certes, on écoute nos petits verbomoteurs, mais on impose aussi des limites tout en veillant à ne pas briser leur élan. «Si, lors du repas, l'enfant se met à parler beaucoup sans laisser de place aux autres, on verra à établir des règles. On peut procéder à des tours de parole par exemple», explique la psychologue. Quand on soupçonne une émotion cachée, on lui demande comment il se sent. Pour rendre l'exercice plus concret, Nathalie Parent propose de le réaliser à l'aide de fiches d'émotions illustrées.
L'envie de discuter avec notre conjoint l'emporte sur celle d'écouter le nom des dinosaures à cornes? On exprime les choses. «On dit à notre tout-petit qu'on voit bien qu'il a un grand besoin de parler, que c'est correct, mais qu'on ne peut pas être disponible en tout temps pour écouter», souligne la psychologue. On lui indique à quel moment on sera libre, lui apprenant ainsi à attendre son tour. Si on n'établit pas de règles avec l'enfant, on l'écoutera d'une oreille distraite, ce qui pourrait le faire se sentir inintéressant et heurter sa propre estime.
À lire aussi : Aider notre enfant à gérer ses émotions
La maison: lieu d'apprentissage
Quand notre trésor est le centre de notre attention et qu'on arrête tout pour l'écouter dès qu'il ouvre la bouche, il peut penser que ce sera ainsi à l'extérieur de la maison. «Lorsque ce petit si précieux pour sa mère arrive à la garderie ou à l'école, il tombe de haut, car il doit parfois mettre de côté ses besoins pour laisser de la place aux autres», affirme la psychologue. Comme le foyer familial est le lieu des premiers apprentissages, on répond à son besoin d'être écouté, mais on impose aussi des limites pour le confronter à la réalité. «Les parents ne sont pas une grosse oreille ambulante», dit Nathalie Parent pour blaguer.
L'importance d'écouter les autres
Pour avoir du succès dans la vie en société, il faut apprendre à écouter. En développant son écoute, notre petit élargira son réseau social. «Les enfants qui n'écoutent pas et sont centrés sur eux-mêmes sont beaucoup moins populaires que ceux qui tendent vers autrui. Si tu as le goût qu'on s'intéresse à toi, tu dois aussi t'intéresser aux autres», conclut la psychologue.