0-5 ans
Mon enfant est timide, comment l'aider?
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0-5 ans
Mon enfant est timide, comment l'aider?
Notre enfant se cache systématiquement derrière nous en présence d’étrangers? Il ne veut pas parler en public ni participer aux activités de groupe? Une psychoéducatrice nous donne des trucs pour désamorcer cette timidité.
Conséquence d'un manque de confiance en soi ou tout simplement trait de personnalité, la timidité comporte son lot de défis. Selon la psychoéducatrice et auteure Solène Bourque, notre réaction à l'égard de la timidité de notre enfant peut avoir un impact, favorable ou non, sur sa manière d'être.
Parents: comportements à proscrire
Gare aux parents surprotecteurs qui seraient tentés de répondre à la place de leur petit, paralysé par la gêne! «Le message qu'on envoie alors à notre enfant est: tu n'es pas capable de faire ça seul, alors je le fais à ta place, signale-t-elle, ce qui aura pour effet de cristalliser sa timidité.»
À l'opposé, exaspérés par cette gêne envahissante, certains parents pourraient avoir tendance à trop repousser les limites de leur enfant, pensant l'aider à sortir de sa coquille. Mais l'inscrire à un cours de karaté alors qu'il peine à se détacher de nous ou l'astreindre à embrasser grand-maman bien qu'il n'en ait pas envie risque plutôt de produire l'effet contraire, prévient la psychoéducatrice.
Respecter son rythme
Selon elle, la clé du succès consiste à trouver un équilibre entre respecter le rythme de notre enfant et lui présenter de petits défis çà et là. Pour briser la glace, on peut commencer par inviter les enfants de nos amis à venir jouer à la maison. L'environnement familier et connu contribuera à aider notre petit timide à entrer en contact avec ses pairs. «Il connaît ses jouets et sait se repérer dans les pièces de la maison», fait valoir la psychoéducatrice.
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Faire des jeux de rôle
Par la suite, pour le préparer à affronter des situations nouvelles, elle nous conseille de faire des mises en situation sous forme de jeu. Par exemple, on peut jouer le rôle de la caissière à l'épicerie qui l'aborde, et lui fournir quelques pistes de réponses, verbales et non verbales.
Il adresse un sourire à un étranger ou prête sa pelle à un ami au parc? On prend alors soin de souligner ses efforts et ses progrès. Et s'il échoue? Le mot d'ordre de la psychoéducatrice: éviter à tout prix d'excuser sa timidité ou de le disputer devant autrui. Elle suggère plutôt de revenir sur cet épisode une fois à la maison. Pourquoi a-t-il agi ainsi? Comment s'est-il senti? «Il est important, ajoute-t-elle, de lui faire prendre conscience de l'impact que ses comportements ont sur les autres, que ces derniers peuvent se sentir blessés par son refus de socialiser.»
Agir avant l'entrée à l'école
Les deux années précédant la maternelle constituent la période idéale pour travailler les aptitudes sociales de notre bambin. «L'entrée à l'école demande une grande énergie d'adaptation. Le milieu scolaire représente un monde plus grand, plus imposant et plus intimidant que la maison ou la garderie», fait-elle remarquer. On donnera donc un coup de pouce à notre enfant en l'aidant à acquérir de l'assurance avant cette étape.
Bien qu'un jeune timide puisse éprouver plus de difficultés à interagir en groupe, ce trait de personnalité comporte aussi ses forces. «Ce sont des enfants très observateurs et qui ont la capacité d'évaluer les comportements et d'écouter les autres», rappelle la psychoéducatrice. De belles qualités qu'on s'efforcera de valoriser dans nos interventions.