Jardinage

10 mythes sur le jardinage

10 mythes sur le jardinage

  Photographe : Getty Images

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10 mythes sur le jardinage

Certaines croyances qui courent depuis des générations nous font gaspiller notre temps. Elles peuvent même nuire à nos plantes.

On fait la lumière sur les mythes populaires.

 

1. Appliquer du marc de café autour des plantes pour chasser les limaces et les insectes indésirables, acidifier ou enrichir le sol, servir de paillis, etc.

En fait, le marc de café n’a aucun effet bénéfique. C’est un déchet compostable comme tout autre déchet de cuisine ou de jardin, voilà tout. Il contient même des substances toxiques qui peuvent nuire à la croissance de certains végétaux. Il ne repousse aucun insecte — et encore moins les limaces —, il n’est pas acide (son pH à la fin de la décomposition se situe généralement aux environs de 6,8, soit près du neutre) et il se compacte trop pour être un bon paillis.

Peut-il enrichir le sol? Oui, en théorie, mais seulement lorsqu’il est décomposé. Pendant la décomposition, il vole l’azote aux plantes à proximité! Vous pourriez en appliquer en petites quantités autour de vos plantes sans trop nuire, mais la vraie place du marc de café est dans le composteur.

 

2. Pour rendre l’hydrangée bleue ou l’épinette bleue encore plus bleues, on enterre des clous rouillés à leur pied.

Le fer ainsi produit ne change pas la couleur des plantes. Il n’est pas soluble, donc même si une plante avait besoin de fer, elle n’en recevrait pas. Il faut savoir que la couleur de l’hydrangée vire au rose dans les sols alcalins. Pour assurer une belle coloration bleue, l’application au sol d’un produit acidifiant, comme le soufre, le sulfate d’aluminium ou un engrais pour rhododendrons, pourrait aider.

Quant à l’épinette bleue, la seule façon d’en avoir une très bleue est d’acheter le spécimen le plus bleu possible, car sa coloration est déterminée par sa génétique.

 

3. Il ne faut pas mettre des feuilles de rhubarbe dans le composteur, car le compost produit serait toxique.

Il est vrai que les feuilles de rhubarbe sont un peu toxiques. C’est pourquoi on ne consomme que les pétioles, moins riches en acide oxalique que le feuillage. Quand les feuilles sont coupées, l’acide oxalique qu’elles contiennent se décompose rapidement en eau, carbone et oxygène. Et le compost fini n’en contient aucune trace.

D’ailleurs, on peut mettre presque n’importe quelle feuille toxique dans le compost, sauf celles de l’herbe à la puce (Toxicodendron radicans) et de ses parents, car la substance toxique qui recouvre cette plante, l’urushiol, ne se décompose pas facilement.

 

Arrosage

© Shutterstock

 

4. Il ne faut pas arroser les plantes en plein soleil, car les gouttes d’eau qui se fixent sur le feuillage attirent les rayons, qui le brûlent.

C’est le mythe le plus facile à déboulonner, car si des gouttes d’eau mettaient vraiment le feu aux feuilles, il y aurait des incendies partout chaque fois que le soleil sort après une pluie. Une goutte située directement sur la feuille n’aura aucun effet dommageable. Ce n’est quand même pas une bonne idée d’arroser lorsque le soleil brille, parce qu’il fait chaud et qu’une bonne partie de l’eau s’évaporera sans aider les plantes. Mieux vaut alors arroser en matinée ou en soirée, quand le soleil est moins intense.

 

5. Lorsqu’on empote une plante, il est important de poser une couche de tessons, de gravier ou de billes d’argile au fond du pot pour assurer un drainage adéquat.

Cette vieille croyance n’est même pas logique. S’il y a des trous de drainage dans le pot, tout surplus d’eau versé dans le terreau s’en écoulera sans difficulté. La couche de drainage ne fait qu’occuper un espace qui aurait pu servir au développement des racines. Pour empêcher le terreau de sortir par les trous de drainage sans nuire à l’écoulement du surplus d’eau, on peut placer un filtre au fond du pot (essuie-tout, feuille de papier journal, filtre à café, etc.).

Si l’on met une couche de drainage dans un pot sans trous de drainage, l’eau s’y accumulera et montera aux racines par capillarité, menant au pourrissement de celles-ci, ce qui sera probablement fatal à la plante. De toute façon, ce n’est jamais une bonne idée de cultiver une plante dans un pot sans trous de drainage. 

 

Rempotage

© Stocksy

 

6. Il faut enduire les blessures des arbres de peinture ou de pâte d’émondage pour prévenir le pourrissement.

De tels produits sont offerts en magasin, mais cela fait longtemps que leur utilisation est déconseillée. En fait, lorsqu’on applique un produit imperméabilisant sur une blessure d’arbre, cela coupe la circulation d’air et crée un milieu humide où les champignons peuvent proliférer. Autrement dit, les peintures et pâtes d’émondage ne préviennent pas le pourrissement, mais elles aident à le provoquer!

 

7. Pour protéger les plantes des limaces, on les entoure de coquilles d’œufs broyées.

Selon ce mythe, les limaces ne peuvent pas traverser une barrière de coquilles broyées, car les arêtes coupantes déchireraient leur corps. Sauf que... le bord des coquilles d’œufs n’est pas coupant. Et, de toute façon, le corps des limaces est couvert d’une bave qui leur permet de traverser les surfaces réellement coupantes, comme les éclats de verre. Au contraire, l’odeur des coquilles attire les limaces!

 

8. On applique de la chaux sur notre gazon pour contrer la mousse.

La croyance populaire veut que la mousse ne pousse que sur les sols acides. En fait, elle pousse sur tous les types de sols, qu’ils soient acides, neutres ou alcalins. Si elle prolifère quelque part, c’est que les conditions ne sont pas appropriées pour les graminées de gazon. Cinq facteurs peuvent expliquer pourquoi la mousse envahit la pelouse: le terrain est trop ombragé, le sol est détrempé, la terre est compactée, le sol est très acide (un pH inférieur à 5,5) ou trop pauvre.

 

Arbre

© Shutterstock

 

9. Pour protéger les plantes des limaces, on place un bol de bière dans le jardin. Attirées par l’odeur de cette boisson, les limaces tomberont dans le liquide et s'y noieront.

Cette croyance semble légitime, car au petit matin, on trouve souvent une ou deux limaces dans le fond du plat. C’est que pendant la nuit, de nombreuses limaces (elles sont surtout actives à la noirceur) ont visité le secteur, attirées par l’odeur de malt. Résultat: il y a plus de limaces au jardin! Cette technique peut toutefois fonctionner si l’on place le bol loin des plantes que l’on désire protéger. 

 

10. Les plantes à l’odeur de citron, comme le géranium citron, le thym citron ou la citronnelle, éloignent les moustiques.

Si seulement c’était si facile! Le pouvoir répulsif des plantes est fort limité. On peut frotter notre peau avec leurs feuilles et ainsi obtenir une certaine protection... pendant quelques minutes. Les feuilles intactes d’une plante placées à proximité n’ont aucun effet répulsif. 

 

 

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