Vacances et voyage
(Re)tomber amoureux de la Virginie
Quand toute cette période difficile sera chose du passé et que céderont les barrières aux frontières, les vacanciers pourront aller là où bon leur semble. Et à cet égard, la Virginie, que les gens du coin surnomment l’État des amoureux, s’avérera de nouveau une valeur sûre.
À une journée de route du Québec, des expériences inoubliables nous attendent. En Virginie, où pullulent les découvertes, les collines ondoyantes et les plages ensoleillées, les épicuriens avides de grand air seront choyés. Cet État a beaucoup à offrir, qu’on s’y dirige avec des vélos ou un kayak sur le toit, des bottines aux pieds ou en vue d’aller expérimenter la van life. Récit d’une virée dont les attraits et activités satisferont autant les couples en quête de romantisme que les familles dégourdies.
Débuter dans les terres
Bien qu’il soit difficile de choisir parmi les 22 parcs nationaux qui parsèment le territoire de la Virginie, l’un des arrêts à prévoir pour le début du voyage est assurément le parc national de Shenandoah, le premier à avoir été créé dans l’État (et l’un des plus visités au pays). Direction Front Royal, l’entrée la plus au nord de ce joyau des Blue Ridge Mountains.
En pénétrant dans ce jalon des Appalaches, le paysage à couper le souffle charme autant les contemplatifs que les hyperactifs. Juchée à ses sommets, la réputée Skyline Drive est la route panoramique la plus prisée des États-Unis, y compris à vélo. Les cyclistes y trouveront des défis de dénivelés accessibles, avec la présence sécuritaire d’un accotement sur la totalité de l’itinéraire. En voiture ou à moto, le trajet n’y est pas non plus piqué des vers, puisque les nombreux et vastes belvédères offrent des points de vue spectaculaires qui comptent parmi les plus époustouflants de la côte est.
La quantité et la qualité de sentiers de randonnée qui sillonnent le parc national de Shenandoah (dont le mythique sentier des Appalaches) valent aussi la peine qu’on y consacre plusieurs jours. Entre autres coups de cœur, la courte et spectaculaire Dark Hollow Falls Trail permet de s’imprégner de la magnificence de l’endroit, riche de cascades, de panoramas et de faune. Caractéristiques qui s’appliquent d’ailleurs à la grande majorité des possibilités de rando dans le parc.
De nombreux campings (où la qualité du service et des infrastructures impressionne) bordent la route et valent la peine d’y établir son camp de base. Pour une expérience de prêt-à-camper de luxe hors du commun, on se tourne vers le Sandy River Outdoor Adventures, qui offre de l'hébergement en tipi pas piqué des vers. Il convient aussi de se gâter en s’offrant un séjour avec plus de commodités au Big Meadows Lodge. Ce manoir permet une incursion dans la vie luxueuse en complexe forestier d’un autre siècle et constitue un point de départ de choix vers une foule d’activités de plein air.
Mouliner, sur toute monture
Après avoir sillonné le lacet de bitume coiffant le parc national de Shenandoah, il ne faut pas croire qu’on a pédalé partout. La région est réputée pour ses sentiers de vélo de montagne, qui allient la foisonnante flore aux paysages montagnards uniques. La Virginie est l’un des quatre seuls États américains à bénéficier de la certification de l’International Mountain Bicycling Association (IMBA), à Roanoke, à la fois pour la qualité de ses installations et pour le dynamisme de sa communauté de vélo.
En Virginie, nombreux sont les endroits où il fait bon pédaler, à commencer par le réseau traversant le parc naturel Carvins Cove (deuxième parc municipal en importance aux États-Unis), près de Roanoke. Les quelque 86 kilomètres accessibles sont divisés en 34 sentiers, au plaisir des débutants et des familles.
La popularité indéniable du vélo de gravelle trouve aussi sa résonnance en Virginie, eldorado des chemins de traverse et autres routes forestières. Il faut sans aucun doute emprunter le trajet de la Blue Ridge Wrangler, petite sœur rurale de la Blue Ridge Parkway (pavée), qui traverse la Virginie. Truffé de possibilités de cyclotourisme léger sur près de 254 kilomètres, ce chemin permet une incursion dans la George Washington National Forest, joyau appalachien à ne pas manquer.
Jouer dans l’eau près de la côte
L’intérieur des terres regorge d’attraits, mais nul n’échappera au magnétisme de la côte est de la Virginie, dont les voies d’eau permettent toutes les activités nautiques imaginables.
Avant de jeter son dévolu sur l’océan, les novices désireront peut-être demander conseil à l’un des nombreux pourvoyeurs expérimentés de services de location d’équipement. Du canot au kayak en passant par la planche à pagaie ou l’eau vive, les possibilités sont infinies.
Sur la côte, la James River, soit le plus long fleuve de la Virginie, mène à la baie de Chesapeake, qui côtoie la ravissante ville coloniale de Williamsburg. S’offrir une balade sur ses flots est gage de quiétude et d’épanouissement. Comme la vie marine et ailée y est importante, on y fera sans doute de belles rencontres! Pour explorer ce riche écosystème sur quelques journées, il est possible de réserver des séjours en kayak-camping ou en planche à pagaie-camping.
Au fil de la progression vers l’est et l’océan Atlantique se dévoile peu à peu le plus grand estuaire du pays de l’oncle Sam: la charmante baie de Chesapeake. Sa mer intérieure et ses occasions nautiques s’ajoutent à ses splendides littoraux, qui méritent qu’on s’y échoue de façon prolongée. D’innombrables occasions de sports nautiques qui plairont autant aux néophytes qu’aux plus aguerris y sont à l’honneur. L’endroit est tout indiqué pour s’initier au kitesurf, louer un catamaran, promener la famille en kayak de plaisance ou, pourquoi pas, surfer (location à proximité).
Une virée qui fait sensation auprès des petits et grands est l’observation des dauphins sauvages dans la baie lors de leurs parcours migratoires (ils sont près de 400) au lever et au coucher du soleil. À bord de kayaks et accompagnés de guides-interprètes, tous seront émerveillés par l’itinéraire offert au départ de Virginia Beach. Non loin de là, à Sandbridge, il est aussi possible de vivre l’éblouissante expérience de la bioluminescence, quand un foisonnement de micro-organismes donne aux eaux une lumineuse teinte bleutée, la nuit.
Aux abords de la plus populeuse ville de Virginie se trouvent aussi bon nombre d’occasions aquatiques, surtout à partir de ses innombrables plages. Il ne faudrait pas négliger l’exploration en kayak ou en planche à pagaie des marais salés, habitat qui garantit un apaisement certain dans une spectaculaire nature à proximité des grands centres. Permettez qu’on vous livre un secret bien gardé: le parc d’État de False Cape, emprisonné sur une péninsule entre l’Atlantique et les eaux intérieures du Back Bay National Wildlife Refuge, offre du camping sauvage à l’état pur, puisque les sites ne sont pas accessibles en voiture.
De passage dans l’agglomération riveraine à l’océan, il faut faire un détour vers l’époustouflant First Landing State Park. Sur cette bande de terre exceptionnelle au confluent de l’océan Atlantique et de la baie de Chesapeake, il convient de disposer de plusieurs jours pour s’immerger dans l’atmosphère tout à fait particulière des lieux, qui offrent des couchers de soleil mémorables et où il est possible de monter sa tente au bord de l’eau.
Camp de base aussi photogénique que stratégique (le réseau cyclable y est vaste et permet de faciles connexions vers la ville), ses paysages passent de la plage aux marais bordés de cyprès centenaires et peuplés de tortues marines. L’apéro au crépuscule, le regard tourné vers les navires en mouillage à l’entrée de la baie, procure un sentiment indescriptible. Excursions nautiques en forêt ou dans les marécages, vers la ville et les marchés de fruits de mer: cette pointe naturelle est une fabrique à souvenirs impérissables.
L’eau à la bouche
Forte d’une vie gastronomique variée et d’une longue tradition vinicole et brassicole, la Virginie se visite aussi par les papilles. Bien évidemment, les produits de la mer font honneur à la mémoire et à la tradition de l’endroit: à ce titre, on dit des huîtres de la Virginie qu’elles racontent une histoire à chaque ouverture de coquille. Véritable chef-lieu de ce délicieux mollusque sur la côte est, la Virginie brille aussi par ses succulents fruits de mer, qu’on déguste partout sur le littoral.
En filigrane, ce n’est pas une coïncidence si l’État est l’un des plus grands producteurs de vin chez nos voisins du Sud. Il suffit de choisir, puisque le territoire est jonché de plus de 300 vignobles. Une virée à vélo de vinerie en vinerie est donc fortement à considérer lors d’un séjour là-bas, car les cépages y sont aussi nombreux que répartis dans des décors bucoliques. Mieux: on s’offre une tournée des vignobles à cheval (autour de Charlottesville) ou en kayak (aux Chatham Vineyards)!
Bouger, ça donne soif: fort heureusement, les microbrasseries de Virginie se développent à vitesse grand V (17 routes des bières artisanales sillonnent la région, notamment), autant à la campagne qu’à la ville. Tout le monde y trouve son compte, puisque les distilleries et cidreries (une trentaine) se dénichent aussi à flanc de colline ou à un jet de pierre d’événements festifs ou sportifs, comme le Shenandoah Valley Music Festival, de juillet à septembre, ou les East Coast Surfing Championships, en août.
Il ne faut pas se demander par quoi commencer. Il faut plutôt se donner le temps de s’offrir la Virginie dans son ensemble, tout simplement. Ce n’est pas un hasard si ce chaleureux État du centre-est des États- Unis a autant la cote: il dispose d’atouts qui le placent au sommet des destinations plein air au pays.