7 livres québécois à dévorer d’un coup


Mélodie Lamoureux
Il n’y a rien de plus électrisant qu’ouvrir un livre et s’y sentir transporté d’un coup. Prenez quelques minutes pour redécouvrir les plumes magnifiques des auteurs d’ici grâce à ces 7 lectures.
Une fois votre lecture commencée, vous ne voudrez plus arrêter! Voici donc 7 livres québécois à dévorer d’un coup!
1- 7 livres québécois à dévorer d’un coup

2- Autopsie d’une femme plate par Marie-Renée Lavoie

«J'aime quelqu'un d'autre.» Ma tête s'est remplie de sang. Mes yeux, sous la poussée, ont vibré dans leur orbite; quelques millilitres de plus et ils s'exorbitaient. Ça m'a paru tellement insensé que j'ai jeté un œil à la télé en souhaitant que les mots viennent d'ailleurs. Mais les deux vedettes qui essayaient de fourrer un poulet au prosciutto riaient à gorge déployée. Elles ne parlaient pas de désamour. «Diane... je voulais pas... c'est pas toi, mais... ouffff...»
Ainsi débute Autopsie d'une femme plate. Quelques jours avant les festivités marquant leur vingt-cinquième anniversaire de mariage, Diane Delaunais, quarante-huit ans, est délaissée par son mari, parti vivre une histoire d'amour avec «quelqu'un d'autre (sexe non déterminé, mais prévisible)», assurément plus jeune. Une histoire banale? Pas vraiment... puisqu'elle est racontée par Marie-Renée Lavoie avec le sens de l'observation et la grande vivacité d'esprit qu'on lui connaît, le tout agrémenté d'une bonne dose d'humour et de tendresse.
Éditions XYZ, 248 pages, 24,95$
3- Ma Peau: le livre par Sarahmée Ouellet et Niti Marcelle Mueth

Lancée en 2019, Ma peau est une chanson de l'artiste hip-hop Sarahmée Ouellet où la fierté de ses origines est mise de l'avant. L'œuvre papier souligne ce processus de réappropriation du corps en valorisant la multiplicité des couleurs de peau, des styles de cheveux, des types de corps, et en plongeant la lectrice ou le lecteur dans les facettes qui nous composent et qui font de nous des êtres uniques.
La transformation des quatre personnages et l'affirmation de leur corps leur permettront de mieux se soutenir, de défendre leur identité et d’être empowered à défendre leurs droits.
Éditeur KATA, 42 pages, 23,95$
4- Mélasse de fantaisie de Francis Ouellette

Rue Poupart, Centre-Sud, décembre 1976. Un nouveau-né échappe aux bras inexpérimentés de sa mère et déboule les marches du bloc-appartement. Au moment de se fracasser le crâne, le temps s’arrête et se déplie tout à la fois: Francis entrevoit toute sa vie et entreprend de nous la raconter. Guidé par Frigo, le sans-abri bien connu du boutte, l’auteur arpente les recoins et les souterrains de sa mémoire et d’un quartier infecté par la gangrène de feu le Faubourg à m’lasse.
Fresque tour à tour hilarante et troublante, Mélasse de fantaisie est constellé de personnages (réels) plus grands que nature, dont Ti-Crisse la blonde à Josette, Lil’ Mike le saxophoniste déchu et Raymonde, championne indisputée de berce-o-thon. Or, si la faune exotique du quartier fascine, elle menace également. Laissé à lui-même, Francis tentera d’embrasser et d’esquiver la vie comme il peut. Énéwé, comme il dit.
Quelque part entre La vie devant soi, la psycho-magie d’Alejandro Jodorowski et le cinéma opulent d’André Forcier, Mélasse de fantaisie est un récit gargantuesque truffé de morceaux de bravoure inoubliables.
Édition La Mèche, 216 pages, 23,95$
5- Au pays du désespoir tranquille par Marie-Pierre Duval

Marie a de la chance. Elle a tout. Du moins en apparence. Un jour, l'effervescence des studios de télévision et sa situation enviable ne lui suffisent plus. Elle ne peut plus supporter cette existence. Cette incorrigible recherchiste s'attaque alors à son dossier d'enquête le plus important: sa chute, et peut-être celle de tant de femmes de sa génération.
La famille, la vie professionnelle, toute cette technologie qui la submerge; pour comprendre, Marie ne ménage aucune strate de sa réalité, allant même jusqu'à fouiller dans les fibres du Québec, pays où elle est née. Portée par ses découvertes, elle tente d'apprivoiser la vraie vie. Sa vraie vie. Libre de ses domestications.
Les éditions Stanké, 304 pages, 29,95$
6- Femme forêt par Anaïs Barbeau-Lavalette

Deux familles sont réunies dans une maison centenaire pendant trop longtemps. L'hiver perce les murs, la tapisserie s'épluche et les souris font leur nid dans le piano. Alors on se penche sur l'extérieur, comme pour la première fois.
Dehors, une nouvelle langue se déploie. Celle des lucioles, des pins blancs et du mélilot. Dehors, une cueilleuse d'asclépiades sauve la vie de soldats, un superhéros dompte les peurs à bord de son tracteur, un peintre japonais trace ses tableaux avec la sueur des amants. Dehors, tout redevient possible.
Marchand de feuilles, 296 pages, 26,95$
7- Kukum par Michel Jean

Ce roman retrace le parcours d'Almanda Siméon, une orpheline qui va partager sa vie avec les Innus de Pekuakami. Amoureuse d'un jeune Innu, elle réussira à se faire accepter. Elle apprendra l'existence nomade et la langue, et brisera les barrières imposées aux femmes autochtones. Almanda et sa famille seront face à la perte de leurs terres et subiront l'enfermement des réserves et la violence des pensionnats.
Racontée sur un ton intimiste, l'histoire de cette femme, qui se déroule sur un siècle, exprime l'attachement aux valeurs ancestrales des Innus et au besoin de liberté qu'éprouvent les peuples nomades, encore aujourd'hui.
Libre Expression, 224 pages, 24,95$
8- Une femme extraordinaire par Catherine Éthier

En anglais, on appelle une particule de paillettes une «scintilla», un mot qui se traduit aussi par «étincelle», mais c'est moins joli. Une femme extraordinaire porte le récit de scintillas, hors glitter. Des abîmées. Des qui brillent trop. Des écartées, qui se sont prises entre les craques du bois franc et que la balayeuse n'embrassera pas, même si, vu de haut, ça brille. Ces choses-là arrivent.
What a time to be alive.
Stanké, 304 pages, 27,95$