Loisirs et culture

Mon jour 2 à Rio

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La maman de Roseline Filion et la maman de Meaghan Benfeito, en pleine finale du plongeon 10 mètres. Photographe : Annie-France Charbonneau Auteur : Annie-France Charbonneau

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J’attendais ce jour avec excitation. Mais la frénésie que j’ai vécue à l’épreuve de plongeon a été au delà-de mes attentes!
 

J’avais très hâte de découvrir le Parc olympique et d’y passer la journée. Surtout que je savais que ça pourrait se terminer sur la remise d’une médaille pour Roseline et Meaghan au plongeon… et je ne m’étais pas trompée. Deux remises de médailles en deux jours en direct!

Je suis donc entrée sur le Parc olympique un peu avant 10 h hier matin. C’était vaste et tranquille. Les files d’attentes pour se faire prendre en photo devant les anneaux olympiques étaient beaucoup plus raisonnables que celles que j’avais vu la veille sur le site de Deodoro. Étonnamment, tout le monde est patient devant ces symboles et attend respectueusement son tour. Pas de bousculade et des files bien droites!

La journée s’annonçait chaude et ensoleillée et les endroits ombragés se limitent presque au long des clôtures. On se sent dans une maquette tellement c’est beau et propre. Les passages entre les bâtiments sont larges comme des autoroutes. Ceux qui avaient peur que ça ait l’air d’un site en construction ont été trompés. Les employés semblent avoir beaucoup de plaisir et crient dans leur porte-voix des «Bom dia!» à tous les passants, lançant des blagues aux petits comme aux grands. L’ambiance est vraiment agréable.

J’avais accès au tournoi de tennis pour la journée à partir de 11 h. Le site comprend une dizaine de courts dont le central pour lequel il faut payer un extra. C’est là par exemple que jouent les plus grands. Andy Murray et Rafael Nadal par exemple. On a repéré où allait jouer Eugénie Bouchard et Gaby Dabrowski en double. Court 4. On a pu regardé d’autres matchs en attendant. Le plus trippant sur les courts secondaires, c’est qu’il y a à peine trois rangées de sièges de chaque côté. On a l’impression d’être sur le terrain avec les joueurs. Comme si on pouvait leur toucher!

Alors vers 14 h, j’ai vu Eugénie et Gaby à trois mètres de moi, souriantes et complices toutes les deux, c’était très beau à voir. Et quel match! J’ai rarement vu des matchs en double et c’est vraiment très excitant! Il y avait un groupe de fans canadiens venu voir Génie : ils chantaient l’hymne national dans leur pyjama une pièce aux couleurs du Canada. Elle riait et les a salué. Le match était très chaud contre les filles de la Tchécoslovaquie. Un point, un point. Plein de fébrilité. Eugénie souriait, avait du plaisir, la chimie entre les deux filles était là. Malheureusement, j’ai dû quitté le match vers 15h30 parce qu’il n’était pas question que je manque la finale de plongeon au 10 M et je devais prévoir au moins 20 minutes de marche entre les deux installations. Quand j’ai quitté, c’était 2 contre 2 au deuxième set. Elles avaient déjà remporté le premier. Malheureusement j’ai appris plus tard qu’elles avaient perdu… Ça doit être parce que je suis partie...

En me dirigeant vers la piscine de plongeon, j’ai vu une énorme différence quant à la foule qui déambulait sur le site par rapport au petit matin. Couples, familles, groupes, costumés ou pas, ça circule paisiblement.

Moi je me sentais pressée. Je ne voulais pas arriver en retard! J’allais rencontrer également les mères de Meaghan et de Roseline, à qui j’avais parlé avant leur départ. C’est donc 5 minutes avant le début de l’épreuve que j’arrive, qu’on me présente aux familles Filion et Benfeito. J’aperçois un peu plus haut Sylvie Danis et son mari, les parents de Jennifer Abel et ceux de Pamela. Ah! Les parents de Maxim Bouchard sont là aussi. Ça sent l’esprit de famille ici. Ils se connaissent tous depuis tellement d’années…

Alors les filles prennent place, ça commence, je suis nerveuse. Je n’ose pas imaginer ce que leurs mères ressentent. J’entends les papas calculer les points entre chaque plongeon, commenter chaque saut des autres participantes. Mais les mamans restent plutôt silencieuses, les points serrés. À leur quatrième plongeon, elles passent en 5e position. J’ai peur de devoir vivre la déception de leur famille et trop d’émotion. Le père de Meaghan reste positif et semble être contagieux : «C’est pas fini! It’s not over until the last one!» Il avait raison… 3e place avec leur meilleur plongeon pour la fin. C’est le suspens jusqu’au plongeon des Britanniques et puis enfin, on peut crier et célébrer!

Je dois avouer que j’ai versé quelques larmes… C’était fascinant de vivre ça avec leur famille. Je suis fière de vous les filles! C’était magnifique et tout un spectacle! Je vais me souvenir de ce moment toute ma vie. Merci aux Filion et au Benfeito de m’avoir laissé partager cette intimité. Je me sens vraiment privilégiée.

Ce soir je revois tout ce beau monde à la maison du Canada pour un souper avec les mamans d’athlètes et une cérémonie des médaillés. Le temps est gris et humide. Mais je profite de tout ce que je vis.

 

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La vue du Parc olympique vers 18h, en quittant l'épreuve de plongeon. Le soleil se couche tôt! C'est l'hiver! (Même s'il a fait près de 30 degrés!)

Crédits: Annie-France Charbonneau

À revoir: La force des mamans

 

 

 

 

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