Loisirs et culture
10 livres qui m'ont marquée (à mon tour!)
Loisirs et culture
10 livres qui m'ont marquée (à mon tour!)
Mon collègue Michael m'a lancé ce
défi qui consiste à faire la liste de 10 livres nous ayant marqué, et de poser en même temps un geste pour contribuer à l'alphabétisation. Comme j'adore dresser des listes de romans (même si chaque fois c'est loin d'être facile) et que c'est une cause qui m'apparaît essentielle, voici ma contribution.
1. Le Sexe des étoiles, de Monique Proulx. Ce roman à plusieurs voix tourne autour de Marie-Pierre, qui s'appelait auparavant Pierre. J'avais 18 ans quand je l'ai lu, alors je me suis surtout identifiée au personnage de Camille, 13 ans, qui traverse une passe difficile et qui vit évidemment très mal le fait que son père soit devenu une femme. C'est bouleversant et, comme chaque livre de cette auteure, c'est magnifiquement écrit.
2. Maryse, de Francine Noël. J'ai aimé d'amour cette grande fresque à la fois réaliste et fantaisiste, qui se passe à Montréal dans les années 70. Je me suis sentie proche de son héroïne, qui se sent encore mal à l'aise dans son milieu de poètes et d'intellectuels, elle qui vient d'une famille plutôt pauvre. J'ai trippé à l'évocation de ces soirées de poésie, de ces spectacles complètement flyés, de ces aventures urbaines que je rêvais de vivre, moi aussi. Bref, moi qui avais alors à peu près l'âge des personnages principaux, j'aurais voulu être leur amie! Depuis, Maryse figure toujours dans le top 5 de mes romans préférés à vie. J'ai tout autant aimé les deux romans qui font suite à Maryse, Myriam Première et La Conjuration des bâtards.
3. Les Filles, de Lori Lansen. J'ai tellement aimé ce livre que j'en parle chaque fois que j'en ai la chance. L'histoire de ces sœurs siamoises qui grandissent dans une petite ville ontarienne et tentent du mieux qu'elles peuvent d'avoir une vie normale est incroyablement touchante. C'est le livre qui m'a le plus le plus marquée dans les cinq dernières années.
4. Tout est illuminé, de Jonathan Safran Soer. Un livre que j'ai lu en voyage, et qui m'a donné l'illusion de voyager doublement. L'histoire est celle d'un jeune écrivain juif américain en quête de ses origines, qui se rend en Ukraine pour retrouver un village détruit par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est accompagné par un Ukrainien de son âge, fasciné par la culture américaine, qui s'exprime dans un anglais plus qu'approximatif. Il y a dans ce roman un mélange unique d'humour et de tragique, de passé et de présent, de haine et de fraternité, qui m'est longuement resté en tête.
5. Les Racines du ciel, de Romain Gary. J'ai lu par la suite que ce roman est considéré comme le premier «roman écologique» (il est paru en 1956). Mais quand je l'ai lu, c'est la dimension humaniste qui m'a fortement marquée. Cette histoire d'un rescapé des camps de concentration qui se retrouve en Afrique et se bat pour la protection des éléphants (alors massacrés en grand nombre pour servir de trophées de chasse) est pour moi l'illustration de ce qui cloche dans notre monde — et de ce qu'il faudrait pour y ramener la paix et la justice.
6. Aimer, materner, jubiler, d'Annie Cloutier. Je ne suis pas une grande lectrice d'essais, mais celui-ci m'a beaucoup fait réfléchir cette année. Sur mon rapport à la maternité, mais aussi sur l'importance qu'on accorde au travail, sur les discours féministes, sur la place de la famille dans notre société. J'en ai beaucoup parlé avec mes amies, j'ai écrit
un article sur le sujet, et il continue de me trotter en tête. Je le recommande à toutes les mères, qui travaillent ou qui sont à la maison.
7. La Constellation du lynx, de Louis Hamelin. Un autre auteur dont chacun des romans m'a marquée. Je choisis celui-ci parce que c'est le plus frais à ma mémoire (il est paru en 2010) et que j'ai été jetée par terre par son ambitieux projet, remporté haut la main: raconter la crise d'Octobre de façon romanesque. C'est captivant comme un thriller et ça jette un éclairage vraiment intéressant sur des événements historiques pas si lointains et pourtant méconnus.
8. La Petite Poule d'eau, de Gabrielle Roy. J'aurais pu choisir n'importe quel titre de la plus grande écrivaine canadienne. J'ai tout lu ce qu'elle a écrit, avec autant de bonheur. Mais c'est celui-ci qui m'est spontanément revenu en tête, parce que je l'ai lu et relu plusieurs fois. J'ai une fascination personnelle pour les gens qui habitent dans des coins complètement isolés, et j'aime retrouver la famille Tousignant, vivant dans un coin perdu au nord du Manitoba, presque complètement coupée du reste du monde. Chaque phrase est un bijou, et quand j'ai besoin d'un petit moment de lecture réconfortante, je ressors ce roman.
9. Borderline, de Marie-Sissi Labrèche. J'ai connu Marie-Sissi Labrèche au journal étudiant de l'université où nous écrivions toutes les deux. L'image que j'avais gardée d'elle était celle d'une belle blonde timide, qui trippait sur la musique et la littérature. Quel choc ce fut de lire son premier roman! Difficile de ne pas être marquée par le récit de cette fille «poquée» et trop intense qui se bat pour s'en sortir autant qu'elle s'autosabote. À mon avis, c'est dans ce roman que le style unique de Marie-Sissi Labrèche est à son meilleur.
10. Le Romancier portatif, de Nicolas Dickner. J'aurais pu mettre Nikolski, son premier roman qui m'a fait tomber en amour avec cet auteur. Ou Tarmac, son deuxième que j'ai autant aimé. Mais j'ai choisi celui-ci, un recueil de chroniques portant de façon très large sur la littérature, pour deux raisons: 1) Il est sur ma table de chevet et je ne me lasse pas d'en relire une ou deux, parce que j'adore la façon de raconter et la vision du monde de Nicolas Dickner; et 2) parce que pour chaque livre vendu, 7$ sont remis à la Fondation pour l’alphabétisation. 5$ à l’achat de la version électronique (PDF et ePub). Ce qui est tout à fait dans l'esprit de cette chaîne de listes. Bon, j'aurais pu en nommer 10 autres, mais je pourrais y passer la semaine et toujours avoir le sentiment d'en avoir oublié plein! Je vais donc plutôt passer le flambeau à ma collègue Andrée-Anne Guénette. Et je vais participer au programme
La lecture en cadeau de la Fondation pour l'alphabétisation, en plus d'amener une grosse boîte de livres à notre CPE, dont les étagères auraient bien besoin de quelques nouveautés.