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Adopter un animal adulte: ce qu'il faut savoir

Ce qu'il faut savoir avant d'adopter un animal adulte

  Photographe : Shutterstock

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Adopter un animal adulte: ce qu'il faut savoir

Quand on décide d’adopter un chat ou un chien, il faut aussi se demander si l’on souhaite accueillir un mignon bébé ou se tourner vers un gentil animal plus âgé. 

Et si on donnait une seconde chance à une bête déjà adulte?

 

Il arrive qu’une connaissance souhaite se départir de son animal pour diverses raisons. Il se peut aussi qu’un éleveur désire mettre à la retraite un de ses reproducteurs. Ou alors des animaux abandonnés ou maltraités se retrouvent aux portes de l’adoption dans un refuge. Quelles que soient les circonstances, acquérir un chien ou un chat adulte peut s’avérer un excellent choix.

 

Majeurs et vaccinés: les avantages

Adopter un jeune animal n’est pas de tout repos. Apprentissage de la propreté, enseignement des comportements adéquats, visites chez le vétérinaire: toutes ces tâches s’accumulent et nécessitent rigueur, temps et argent, et ce, durant les deux premières années de sa vie.

Par contre, dans le cas d’un chat ou d’un chien plus âgé, les choses diffèrent. «C’est beaucoup plus simple d’avoir un animal adulte, estime Isabelle Borremans, intervenante en comportement canin chez Accès
Vet. On ne peut jamais prédire le tempérament ou la personnalité d’un animal tant qu’il n’est pas adulte, c’est-à-dire vers l’âge de deux ans environ.» Ainsi, lorsque nous adoptons un chiot par exemple, nous
ne savons pas s’il sera anxieux ou s’il aboiera, tandis que pour un compagnon canin plus âgé, nous savons mieux à quoi nous attendre, car nous en connaissons davantage sur son comportement, sa personnalité et ses travers.

 

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© Shutterstock

 

L’animal adulte demande moins de temps en ce qui a trait à l'éducation, et il est plutôt question d'ajustements. «Il y a peu de surprises, car l'animal est généralement vu par des spécialistes qui font une évaluation de son comportement», explique Leattytia Badibanga, fondatrices des Pattes Jaunes, un catalogue virtuel qui fait le lien entre les refuges éthiques et les adoptants.

À cela, Josée Girard, vétérinaire à la clinique Rue Ontario et présidente de la SPA mobile du Québec, ajoute qu’un animal plus âgé a souvent appris les règles de vie et quelques commandes de base. «Attention, je ne dis pas qu’il n’y aura pas de travail à faire, précise-t-elle. Certains animaux n’ont rien appris dans leur vie antérieure. Il est donc possible qu’on ait à leur enseigner la base d’un bon comportement.»

Il faut savoir également que la bête adulte est plus calme et tolère mieux notre absence. «Si on a un chiot ou un chaton de quelques mois, on ne peut pas s’absenter plus de quatre heures environ, sinon il fera ses besoins dans la maison. De plus, ce sera stressant pour l’animal de se retrouver seul pour une longue période», soutient la Dre Girard.

En ce qui concerne la santé, l’investissement est moins élevé lorsque les animaux sont plus âgés. Dans les refuges, ils sont vus par des vétérinaires avant l’adoption, ils sont vermifugés, vaccinés et stérilisés. Pour un animal de quelques mois, tout est à faire. Et la facture est susceptible de grimper rapidement!

 

Une adaptation tout en douceur

Une fois l’animal à la maison, la vétérinaire Josée Girard rappelle que la première chose à faire, c’est d’être patient; il faut laisser l’animal venir à nous et apprendre aux enfants et aux autres animaux à laisser de l’espace au nouveau venu. «Notre présence est aussi importante. L’idéal est donc de procéder à l’adoption durant une période de vacances ou juste avant un weekend, pour éviter que le stress envahisse l’animal s’il est seul trop longtemps.»

De son côté, l’intervenante Isabelle Borremans utilise la règle du «3-3-3» pour les chiens. «Les trois premiers jours, l’animal cherche ses repères dans sa nouvelle famille. Il ne connaît pas l’environnement, ne sait pas quand il mange, quand il sort. C’est une période super importante, voire critique, où il faut laisser le chien s’adapter tout en douceur.»

Ensuite, les trois premières semaines sont consacrées au développement d’une certaine forme de routine: l’heure des repas, le moment des sorties à l’extérieur, les temps où il sera seul à la maison, etc. C’est à ce moment que nous constatons si le nouveau venu aura des rapports plus sociaux avec les autres animaux. Il va se créer un attachement avec tous les membres de la famille, y compris ses partenaires poilus.

Enfin, durant les trois premiers mois, Mme Borremans soutient que le chien se définit comme faisant partie à part entière de cette nouvelle famille. «L’important, c’est de respecter le rythme de l’animal, estime l’experte en comportement canin. Il faut grappiller un maximum d’informations sur son passé: ses habitudes, ses préférences, ses objets fétiches (un coussin, un jouet) que l’on pourrait récupérer pour que l’animal ait des repères. Et il faut de la régularité.» Elle souligne qu’il ne serait pas opportun d’intégrer un chien adulte dans une nouvelle maison pour ensuite déménager quelques jours après son arrivée.

 

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© Jessica Giguère

 

Minou, Pitou: à chacun sa façon

Dans le cas des chats, l’adaptation se fait plus lentement. Ils prennent souvent des semaines avant de trouver des repères dans une nouvelle maison.

«Tant et aussi longtemps que le chat n’est pas à l’aise dans sa nouvelle vie, il n’aura pas la capacité d’avoir des actions sociales», explique Isabelle Borremans.

Il convient donc de lui réserver une pièce fermée dans laquelle il aura tout ce dont il a besoin: litière, nourriture, jouets. Après une semaine ou plus (tout dépend de l’animal), nous pourrons commencer à ouvrir la porte pour lui donner plus d’espace et le laisser graduellement découvrir son nouvel environnement, sentir les odeurs, etc.

S’il y a d’autres animaux à la maison, il faut éviter les rencontres le temps que le chat s’acclimate. Quand il sera parfaitement à l’aise, il sera en mesure de vivre avec les autres animaux. Mais soyons clairs: nous
ne devons pas nous attendre à ce que deux chats adultes jouent ensemble. Ce n’est pas nécessaire pour qu’ils soient bien. Ce sont des êtres plus solitaires et ils vont simplement établir une routine respective qui leur permettra de cohabiter. 

C’est différent pour le chien qui, lui, est un être instinctivement sociable. Ainsi, Pitou aura tout de suite envie de rencontrer un autre chien, voire un chat, de le renifler, de jouer avec lui. «L’avantage avec un animal adulte, c’est qu’on a souvent des informations quant à sa capacité à interagir avec ses congénères», affirme Mme Borremans.

Une chose importante à ne pas négliger: il faut s’assurer que le chien de la famille ne se sent pas mis de côté lors de l’arrivée du nouveau venu. En même temps, le dernier arrivé doit sentir qu’il a sa place au sein de sa famille d’adoption.

Si, dans sa vie antérieure, un chien a manqué de socialisation, les choses ne seront pas faciles, mais il n’est pas trop tard, souligne Mme Badibanga. «La clé est de rencontrer un spécialiste en comportement canin qui va nous outiller et nous donner des conseils et des ressources pour mesurer l’évolution.» À cela, Josée Girard ajoute qu’il faut être prêt à faire des efforts et à être patient. «Il est possible de diminuer l’anxiété causée par les choses auxquelles il n’aurait pas été habitué, mais c’est un travail de longue haleine. Et la peur peut malgré tout demeurer.»

 

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© Jessica Giguère

 

Troubles de comportement

Nous avons souvent tendance à croire, à tort, qu’il n’y a rien à faire pour un animal adulte qui présente un dysfonctionnement. «Le problème, observe Mme Borremans, c’est que les gens ne vont pas à la rencontre de ressources fiables. Le vétérinaire peut facilement gérer l’anxiété de séparation à l’aide d’une médication, par exemple.» Un intervenant en comportement canin pourra aussi nous aiguiller sur les bons gestes à pratiquer.

Toujours dans le cas d’anxiété de séparation, la vétérinaire explique que c’est le maître qui, parfois, encourage cette peur de rester seul. «Lorsqu’on rentre à la maison après une longue absence, si on fait une fête au chien, il associera notre absence à de la tristesse et notre retour à de la joie. La clé pour éviter cela, c’est de lui laisser son indépendance à notre retour; on évite de lui donner toute notre attention dès qu’on met le pied dans la maison.» Elle précise également qu’il n’est pas recommandé d’être constamment avec l’animal ou de l’avoir toujours au bras. Cela ne fera que renforcer le problème d’anxiété.

Si nous adoptons un chat âgé et que d’autres minous vivent dans la maison, il faut s’assurer qu’il y a suffisamment de litières. Il est recommandé de mettre à disposition une litière de plus que le nombre de chats présents. Quant aux troubles anxieux chez le chat, la Dre Girard confirme qu’ils peuvent être traités, notamment à l’aide de Feliway, un diffuseur à brancher dans une prise électrique et duquel se dégagent des phéromones calmantes. Les phéromones sont un moyen naturel pour les chats de communiquer et elles servent, notamment, à réduire les comportements liés au stress.

 

Santé: quoi vérifier

Si l’animal adulte souffre d’un problème de santé héréditaire ou génétique (souffle au cœur, problèmes aux hanches, surdité), ce sera diagnostiqué tout de suite lors d’un examen vétérinaire, contrairement à un chiot chez qui ces maladies pourraient se développer avec le temps.

Dans le cas d’une adoption dans un refuge, les vaccins de base sont généralement administrés et un bilan vétérinaire devrait avoir été fait avant que l’animal quitte les lieux avec sa nouvelle famille. En outre, Josée Girard ajoute qu’il serait important que les vaccins contre la leucémie féline et le sida félin (FIC et FELV) soient administrés chez le chat. Pour le chien, une vaccination contre les vers du cœur et les maladies transmises par les tiques serait appropriée.

Évidemment, plus l’animal est âgé, plus il y a de risques que des maladies chroniques se pointent. La Dre Girard mentionne que pour les animaux de plus de 10 ans, il serait opportun de faire un bilan sanguin ainsi qu’une analyse d’urine afin d’éviter les mauvaises surprises.

Si nous souhaitons adopter l’animal d’un particulier, Isabelle Borremans conseille de demander l’accès au dossier vétérinaire avant de prendre une décision. C’est la meilleure façon d’avoir une réelle confirmation de l’état de santé de l’animal.

En général, Il faut compter de 300$ à 500$ pour l’adoption d’un chien et de 250$ à 400$ pour un chat. Ces prix incluent les examens vétérinaires, les vaccins, les vermifuges et la stérilisation.

Adopter un animal adulte présente de nombreux avantages. Mais le plus important, c’est d’offrir une nouvelle vie à un être vivant. Permettre à un chien ou un chat de bien finir ses jours dans une famille aimante, ça n’a pas de prix!

 

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© Shutterstock

 

Refuges: Les étapes à suivre pour adopter 

Il faut d’abord contacter le refuge qui accueille l’animal afin de remplir un formulaire d’adoption. «Ce questionnaire permet, dans un premier temps, de savoir si l’animal est fait pour notre famille», explique Leattytia Badibanga.

Pour la première rencontre au refuge, l’idéal est de venir seul (sans enfants ni animaux) et de discuter avec le personnel. C’est le moment de faire connaissance avec la bête et avec l’organisme. S’il s’agit d’un bon refuge, l’adoption ne sera pas systématique. «Ce n’est pas “premier arrivé, premier servi”, soutient la fondatrice des Pattes Jaunes. Le refuge cherche toujours la meilleure combinaison famille-animal possible.»

Après une première rencontre concluante, une deuxième visite est organisée, cette fois avec tous les membres de la famille, y compris les animaux. Si tout se passe bien, nous pourrons procéder à l’adoption.

Dans les jours suivants, le refuge devrait faire un suivi pour en savoir plus sur l’adaptation de l’animal dans son nouveau chez-soi. Il est alors possible de verbaliser nos inquiétudes afin que les spécialistes nous rassurent et nous informent sur les bons gestes à adopter. Si tout se passe bien, ce sera notre animal pour le reste de sa vie.

Et si, au contraire, l’adaptation se déroule mal, l’animal devra alors être retourné au refuge.

 

 

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