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La santé urinaire du chat

La santé urinaire du chat: une question d'alimentation

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La santé urinaire du chat

Les maladies des voies urinaires inférieures félines sont monnaie courante; leurs causes, multiples.

Prédispositions individuelles ou familiales, perturbations des défenses locales, autres maladies... Toutes influencées par l’alimentation. La vilaine ou l’héroïne? Coup d’œil sur le paradoxe du régime alimentaire.

 

Pourquoi les chats urinent-ils parfois en dehors de leur litière? Pour se venger d’avoir été «abandonnés» durant un weekend ou de passer après le nouveau conjoint? Eh bien non, les chats ne sont pas animés d’un tel esprit vengeur. Les félins adoptent souvent ce comportement indésirable parce qu’ils souffrent d’une maladie des voies urinaires inférieures, c’est-à- dire dans la vessie ou l’urètre. Et l’alimentation joue un rôle clé dans le développement de ces maladies.

Les maladies urinaires sont douloureuses. En plus d’inciter les chats à uriner à des endroits inappropriés, la douleur les pousse à produire de petites flaques d’urine, sanguinolentes ou non, et à multiplier les allers-retours dans leur litière.

La cystite idiopathique compte pour 54 à 64 % des cas. Elle résulte d’une combinaison de stress, d’une concentration urinaire élevée, d’un déséquilibre hormonal et d’une hypersensibilité neurologique vésicale. Elle affecte typiquement les chats d’intérieur inactifs qui ne chassent pas. Ces félins sont nerveux et vivent des conflits avec leurs congénères. Par ailleurs, ils présentent généralement un surplus de poids.

 

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Calculs urinaires en formation

L’obésité constitue un facteur de risque dans l’apparition de pierres d’oxalate de calcium. Ces calculs qui se forment lorsque l’urine contient beaucoup d’oxalate, et le sang beaucoup de calcium, sont aussi favorisés par l’acidité de l’urine, à l’inverse des pierres de struvite, l’autre type de calculs dont souffrent régulièrement les chats.

Les struvites apparaissent surtout quand le pH urinaire est élevé. En plus d’être alcaline, cette urine est généralement très concentrée et contient beaucoup de magnésium, de phosphore, de calcium et de fibres. On dit alors qu’elle est sursaturée de ces éléments, c’est-à-dire qu’ils s’y trouvent en trop grande quantité pour y demeurer dissous. Ils se cristallisent, puis s’agglomèrent et forment des pierres. Celles-ci sont stériles la plupart du temps, quoique leur présence facilite la multiplication bactérienne.

Contrairement à la croyance populaire, les infections urinaires sont plutôt rares chez les chats. Leurs mécanismes de défense locaux doivent être défectueux pour que les bactéries puissent adhérer à la paroi du tractus urinaire, se multiplier et y persister. Toutefois, l’incidence des infections augmente avec le diabète, l’insuffisance rénale, l’hyperthyroïdie et le cancer, bref, avec l’âge. Et avec un régime alimentaire inadéquat aussi.

 

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Alimentation inappropriée, urine souillée

Une alimentation déficiente est un facteur de risque pour toutes les maladies des voies urinaires inférieures. La plupart du temps, les chats souffrant de cystite idiopathique boivent peu d’eau et consomment une nourriture exclusivement sèche ou presque, ce qui concentre énormément leur urine. Les nombreux débris inflammatoires présents entrent en contact alors plus facilement avec les cellules nerveuses hypersensibles de la paroi vésicale, causant ainsi des spasmes et de la douleur. Ce type de régime, dont la densité calorique dépasse généralement celle de la nourriture humide, contribue de plus à faire engraisser les chats.

 

Surplus de protéines et de minéraux à surveiller

Les chats courent le risque de devenir obèses et de développer des pierres d’oxalate de calcium s’ils ingèrent trop de protéines. L’excès qu’ils n’utilisent pas pour exécuter leurs fonctions métaboliques est transformé en gras, puis entreposé. En outre, les protéines contenues dans la nourriture fournissent des acides aminés que le foie transforme en oxalate qui emprunte la circulation sanguine pour se retrouver ensuite dans l’urine.

 

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En plus d’augmenter l’excrétion urinaire de calcium, les protéines en excès dans l’alimentation contribuent aussi à réduire l’excrétion de citrate dans l’urine, qui devient alors acide. Et si, en plus, l’équilibre du calcium et du phosphore alimentaires est inadéquat, cela signifie que davantage de calcium peut se retrouver dans l’urine.

En somme, les régimes trop riches en magnésium, en calcium et en fibres, et qui contiennent aussi trop de phosphore, entraînent une sursaturation de l’urine et favorisent le développement de calculs de struvite. De même que les régimes qui font augmenter le pH urinaire ou qui concentrent beaucoup l’urine, telles les nourritures sèches. Le risque qu’une infection s’installe est également plus grand lorsque l’urine est très concentrée. Les diètes exclusivement sèches augmentent donc le risque qu’une infection se développe de deux façons plutôt qu’une: en concentrant l’urine et en favorisant l’obésité qui, par ailleurs, prédispose les chats à développer du diabète, lui-même un facteur de risque d’infection urinaire. Un vrai cercle vicieux!

Heureusement, toute une gamme de nourritures thérapeutiques urinaires existe pour aider à gérer les infections et les autres maladies des voies urinaires inférieures.

 

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Infections: L'obésité montrée du doigt

Les bactéries en cause dans les cas d’infection proviennent généralement des parties génitales et de l’urètre. En remontant les voies urinaires, les microorganismes contaminent l’urine normalement stérile contenue dans la vessie. Le risque de contamination est d’autant plus élevé chez les chats obèses, en particulier les femelles. Leur excès de gras corporel entraîne la formation de replis de peau autour de leur vulve dans lesquels s’infiltrent l’urine et les selles. Parce que leur corpulence les empêche de se toiletter adéquatement, la peau devient irritée, puis infectée.

En temps normal, la production d’un fort jet d’urine évacue les bactéries qui adhèrent faiblement à la paroi du tractus urinaire. Toutefois, lorsque l’urine est très concentrée, le chat ressent moins souvent le besoin d’uriner, ce qui permet aux bactéries de demeurer plus longtemps dans l’urine et de se multiplier.

 

Les nourritures urinaires: un traitement en soi

On utilise les nourritures thérapeutiques urinaires seules ou combinées à une intervention chirurgicale ou à des médicaments. Toutes dissolvent les calculs de struvite, aident à contrôler l’inflammation dans la vessie et minimisent le risque d’infection. Par ailleurs, elles créent un environnement défavorable aux calculs d’oxalate de calcium et de struvite.

Ces nourritures modifient le pH de l’urine de façon à ce qu’il dissolve les calculs de struvite et les empêche de se former. Elles contiennent des quantités contrôlées de magnésium, de calcium et de phosphore, ce qui évite la sursaturation urinaire. Elles aident à contrôler l’inflammation grâce à des taux élevés d’antioxydants et d’acides gras essentiels oméga-3.

L’ajout de citrate de potassium à certaines alcalinise l’urine et inhibe la formation de cristaux et de pierres d’oxalate de calcium. D’autres contiennent des quantités modérées de sel qui stimulent les chats à boire davantage d’eau; leur urine est ainsi diluée et produite en plus grande quantité, et la fréquence des mictions est plus élevée.

Des suppléments de L-tryptophane et de caséine hydrolysée présents dans les formulations prescrites lors de cystite idiopathique apaisent l’anxiété des chats. Par ailleurs, la plupart de ces aliments thérapeutiques procurent des bienfaits supplémentaires qui contribuent eux aussi, indirectement, à traiter les maladies urinaires et à empêcher qu’elles récidivent.

 

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Des options sur mesure pour les chats

Les formules thérapeutiques vétérinaires procurent plusieurs bienfaits que les nourritures ordinaires n’offrent pas. En ce qui a trait aux nourritures amaigrissantes, elles contiennent des nutriments tels que des fibres et de la L-carnitine qui régularisent l’appétit et activent le métabolisme. Certaines d’entre elles sont conçues pour favoriser le maintien d’un poids santé chez les animaux ayant tendance à l’embonpoint grâce à leur contenu modéré en calories et en matières grasses.

D’autres nourritures, enrichies de suppléments mais réduites en phosphore, sont particulièrement indiquées pour le soutien des fonctions des organes vieillissants. Elles aident à garder le cerveau en santé, à préserver une bonne masse musculaire et favorisent une bonne santé rénale.

Comme toujours, l’alimentation joue un rôle clé dans le maintien de la santé des chats. Celle du tractus urinaire ne fait pas exception. Un régime alimentaire de maintien de bonne qualité, complet et équilibré, offert en quantité qui comble les besoins caloriques des félins sans les dépasser, sans trop concentrer l’urine non plus, aide à éviter bien des problèmes.

Toutefois, si la prévention ne suffit pas, on peut toujours compter sur les nourritures thérapeutiques urinaires pour nous donner un coup de main et remettre Minou sur ses pattes!

 

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