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Le phénomène des vidéos de cruauté animale

Le phénomène des vidéos de cruauté animale

  Photographe : Shutterstock

Les vidéos de sauvetages d’animaux ont toujours eu la cote sur les réseaux sociaux. 

C’est pourquoi certains esprits tordus ont eu l’idée de mettre de faux sauvetages en scène dans des vidéos barbares, qui récoltent, hélas, des millions de visionnements.

Sur YouTube, Facebook et les autres médias sociaux, les créateurs de contenu sont toujours à la recherche de nouvelles façons d’attirer notre attention afin de mousser leur popularité.

Depuis quelques années, le Web a ainsi permis la prolifération des faux sauveteurs d’animaux, qui mettent volontairement de pauvres bêtes en danger afin de se filmer en train de les sauver.

«Je pense que la compassion est un réflexe totalement naturel devant des vidéos présentant des situations aussi dramatiques qu’un chiot qui semble être sur le point de se faire étouffer par un serpent. Mais il faut que la raison prenne le dessus à un moment donné...» souligne Félix Tremblay, directeur général de la SPA de Québec.

 

Vidéos animaux

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Un phénomène grandissant

Révoltés par ces vidéos dans lesquelles on peut voir des chatons et des chiots placés dans des situations précaires, plusieurs défenseurs des droits des animaux se sont mobilisés afin de faire cesser cette pratique.

C’est le cas de Nina Jackel, fondatrice et présidente de Lady Freethinker, organisme à but non lucratif de Los Angeles, qui a réalisé une étude sur ce phénomène en 2020 afin de forcer les dirigeants de YouTube à intervenir. 

«Depuis que nous avons commencé à pister ces vidéos voilà environ un an et demi, nous en avons trouvé des centaines. Malgré les signalements qui ont été faits, elles continuent d’être visionnées, et certaines ont des millions de vues, voire des centaines de millions», déplore Mme Jackel.

Cette dernière ajoute que la couverture médiatique accordée à son étude a amené YouTube à annoncer l’interdiction des fausses vidéos de sauvetages en mars 2021. Cependant, le géant de la Silicon Valley tarde à agir...

 

Vidéos animaux

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La sensibilisation d’abord

En attendant que les grandes plateformes du Web s’attaquent sérieusement au problème, les citoyens peuvent tout de même contribuer en mettant leur esprit critique à l’épreuve. «Il faut se demander si la vidéo est crédible, si le sauveteur travaille pour une organisation connue et si on peut la joindre par téléphone», explique Félix Tremblay.

«À la SPA, 99,9% des cas de sauvetages d’animaux sont des situations très banales, donc le fait qu’une vidéo soit complètement extrême devrait nous alarmer.»

«Les sauvetages sont des événements très isolés, alors si on voit plusieurs vidéos sur un même profil, on devrait se méfier, poursuit Nina Jackel. S’il y a de la musique et du montage vidéo ou si on voit quelqu’un qui se promène tranquillement dans la forêt et qui tombe sur un animal en détresse, ça aussi, c’est louche: les chances que ça arrive pendant que tu as une caméra haute définition braquée sur toi sont très faibles.»

 

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Résister au clic

Les dirigeants de la SPA de Québec et de Lady Freethinker nous invitent à signaler ces vidéos — et leurs créateurs — par l’entremise des formulaires offerts sur leurs plateformes. Par-dessus tout, il faut éviter de partager ce genre de contenu, par crainte d’offrir encore plus de visionnements et de revenus aux coupables.

«Plus ces vidéos sont vues et partagées, plus leurs créateurs gagnent de l’argent, dit Mme Jackel. De plus, cela risque d’amener d’autres personnes à faire la même chose, ce qui dévalue la vie des animaux aux yeux du public. Si on fait la promotion de la maltraitance animale à des fins de divertissement ou de profit, plus de gens vont penser que c’est correct de le faire.»

 

Agir en vrai héros

Si le hasard nous met sur le chemin d’un animal en détresse, on évite de jouer les héros pour la caméra et on utilise plutôt notre téléphone cellulaire pour appeler de véritables sauveteurs animaliers.

«Les animaux blessés peuvent être porteurs de maladies ou réagir de façon imprévue sous l’effet du stress, souligne Félix Tremblay. Ils risquent de se débattre et d’aggraver leurs blessures, alors la bonne chose à faire est de contacter des professionnels.»

 

 

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