Psychologie

Qui sont les «Tanguy» d'aujourd'hui?

Qui sont les «Tanguy» d'aujourd'hui?

Auteur : Coup de Pouce

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Qui sont les «Tanguy» d'aujourd'hui?


Vie de famille et économies

David, 26 ans
Les raisons qui motivent David à demeurer chez ses parents sont multiples. Tout d'abord, l'emploi qu'il occupe est saisonnier, ce qui ne lui permet pas d'établir un budget fixe. De plus, il n'est pas question pour lui de partir seul en appartement puisque la situation ne lui paraît pas avantageuse. Comme tous ses amis sont déjà établis avec leur partenaire, il préfère attendre plutôt que de vivre avec un colocataire qu'il n'apprécierait pas. David n'avait pas prévu que les choses se passent ainsi, mais il admet que cette situation comporte de nombreux avantages. «Je paye un loyer à mes parents pour rester ici, mais c'est minime. Ça me permet de faire des économies», explique-t-il.

David affirme que ce mode de vie lui donne aussi l'occasion de développer sa relation avec ses parents, «une relation qui évolue lorsqu'on devient adulte et qui permet de se connaître davantage en tant que famille». Sa mère, Johanne, abonde dans le même sens. «C'est un enfant généreux qui s'occupe de nous, qui s'intéresse à ce qu'on fait et à ce qu'on vit. On sent que c'est profitable pour lui de vivre avec ses parents, mais on n'a pas l'impression qu'il profite de nous», soutient-elle. Johanne constate que cette situation peut paraître étrange pour les autres même si, pour sa part, elle ne comprend pas pourquoi on devrait fixer l'âge où les enfants doivent partir de la maison familiale. Par contre, à sa retraite, elle aimerait tout de même se retrouver seule avec son conjoint.

Une transition nécessaire

Mathieu, 30 ans
Mathieu, père de deux enfants, a quitté la maison à l'âge de 18 ans, mais a dû faire un retour transitoire chez ses parents, il y a quatre ans, en raison d'une réorientation professionnelle. Il reconnaît qu'avec ses enfants et son changement de carrière, les ressources financières ont pesé lourdement dans sa décision. Mais Mathieu tire profit de cette situation qui lui permet d'offrir une meilleure qualité de vie à son fils et sa fille. La vie de famille se passe plus facilement qu'à l'adolescence. «On apprécie davantage la présence de chacun autour de nous malgré les quelques frictions auxquelles aucune famille n'échappe», dit-il.

Les parents de Mathieu, Gilles et Jeannette, ont un sens de la famille très développé et ils lui sont reconnaissants de pouvoir profiter ainsi pleinement de leur rôle de grands-parents. Mathieu soutient qu' «en vieillissant, les priorités changent et pour eux, aider leurs enfants ne s'arrête pas au moment où ceux-ci deviennent majeurs». Mathieu s'estime chanceux puisqu'à travers cette expérience d'entraide, il a appris à voir ses parents d'un œil nouveau. Il est convaincu qu'à son départ, ses parents trouveront la maison très vide. Le seul désavantage, qui est loin d'être négligeable pour Mathieu, est le manque d'intimité. «Avoir 30 ans et habiter chez ses parents, ce n'est pas l'idéal pour rencontrer une fille», rigole-t-il. Il est réaliste et, même si Mathieu ne regrette pas son retour à la maison, il aurait préféré ne pas avoir à passer par là et demeurer pleinement autonome. Il a fait ce choix par obligation familiale en espérant que son passage chez ses parents lui permettra de mieux repartir sa vie d'adulte et de voler à nouveau de ses propres ailes d'ici un an ou deux.


Rupture amoureuse

Amélie, 26 ans
Amélie a dû retourner vivre chez ses parents, il y a près d'un an, après une rupture amoureuse. Elle refuse d'être associée aux «Tanguy» étant donné que cette situation n'est, pour elle, qu'un tremplin pour passer à autre chose. Le but ultime de son retour est de s'acheter une maison. «Je peux aspirer à une certaine indépendance, car je n'ai pas à faire plusieurs paiements», explique-t-elle. Amélie apprécie le fait de vivre entre adultes. «Ça change la dynamique et le respect demeure la base de nos relations», dit-elle. Elle doit cependant composer avec un sentiment de retour en arrière. «Je me retrouve dans ma petite chambre de fillette où je dors dans mon petit lit simple. De plus, ayant une mère à l'instinct maternel très développé, je manque parfois de moments de solitude», confie-t-elle. Mais, règle générale, la mère et la fille apprécient cette situation temporaire qui leur permet de se rapprocher.

Voyages et autres avantages

Mylène, 25 ans
Mylène vient tout juste de compléter son baccalauréat et elle n'a pas l'intention de quitter le domicile familial avant de se trouver un emploi dans son domaine. Elle ne voit pas pourquoi, en tant que célibataire, elle irait habiter seule. «Habiter chez mes parents me coûte pas mal moins cher. Ça me permet de faire des voyages, mais surtout de ramasser de l'argent», affirme-t-elle. Ses parents apprécient grandement sa présence et ils sont rassurés de savoir qu'elle économise pour ses projets futurs. Étant eux-mêmes de grands voyageurs, la maison est souvent libre, ce qui rend la cohabitation plus facile. Mylène admet tout de même qu'elle ne se sent pas à l'aise d'amener qui elle veut à la maison ou de dormir très tard le matin quand ses parents sont là. Mais ces petits inconvénients n'entachent pas les avantages qu'elle retire de cette situation.

Une «Tanguy» affranchie

Geneviève, 26 ans
Geneviève a quitté la maison de ses parents il y a moins d'un an. Cette actuaire a préféré économiser son argent afin de s'acheter une maison avec son copain. Geneviève n'a jamais envié les personnes qui quittaient la maison après leurs études même si elle a dû faire face à certains préjugés. «J'ai entendu quelques commentaires comme quoi ça n'avait pas de bon sens de rester chez ses parents lorsqu'on fait un bon salaire, que c'est éviter de prendre ses responsabilités». Pourtant, depuis qu'elle a son propre toit, Geneviève ne se sent pas nécessairement plus épanouie ou responsable. «Je trouve que les commentaires sur les «Tanguy» sont plus ou moins fondés. Je ne comprends pas pourquoi ils ont si mauvaise réputation », s'interroge-t-elle.

Geneviève admet que malgré les avantages qu'elle retirait de cette situation, il était parfois difficile de se concentrer sur ses études et ses examens professionnels. «Je trouvais ça parfois compliqué d'avoir le silence complet dans la maison afin de me concentrer et d'optimiser mes périodes d'étude», dit-elle. Geneviève et son copain, qui dormait toujours à la maison avant leur déménagement, n'ont jamais été un poids pour la famille. C'est plutôt le jeune couple qui préférait sortir un peu du clan familial pour se retrouver seuls. «Pour les souper en tête-à-tête et les discussions  sérieuses ou intimes, on préférait aller au restaurant», se rappelle-t-elle.

La mère de Geneviève, Sylvie, a trouvé leur départ un peu difficile. «Quand mes filles ont déménagé, ainsi que leur copain, on est passé d'une famille de six individus à deux. C'était assez vide dans la maison. Au début, on était contents d'être seuls et d'avoir moins de dépenses. Par la suite, la routine de vieux couple a recommencé, c'est pourquoi on apprécie beaucoup lorsque nos filles viennent nous visiter», explique-t-elle.

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