0-5 ans

Les bienfaits de l'allaitement pour la mère et l'enfant

Les bienfaits de l'allaitement pour la mère et l'enfant

iStockphoto.com Photographe : iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

0-5 ans

Les bienfaits de l'allaitement pour la mère et l'enfant

Recommandé pendant les six premiers mois de bébé, l’allaitement maternel comporte des bienfaits pour la santé de la mère et de l’enfant.

Le lait maternel possède bien d'autres vertus. Jusqu'à maintenant, on y a découvert plus de 200 composants qui jouent un rôle important dans la santé de l'enfant. Extrêmement complet d'un point de vue nutritif - il est très riche en protéines, vitamines et minéraux -, le lait maternel fournit tout ce dont le nouveau-né a besoin au cours de ses premiers mois de croissance en plus de contenir des anticorps qui l'aideront à combattre les infections. Le lait maternel continue de couvrir la moitié ou plus des besoins nutritionnels de l'enfant après six mois et jusqu'au tiers pendant sa deuxième année.

L'allaitement maternel favorise le développement sensoriel et cognitif, réduit le risque de mortalité infantile imputable aux maladies courantes de l'enfance et accélère la guérison en cas de maladie. De plus, il contribue à la santé et au bien-être des mères et réduit le risque de cancers ovarien et mammaire, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Des chercheurs de l'Université de Grenade, en Espagne, ont même découvert un lien entre l'allaitement maternel et la condition physique à l'adolescence. L'étude, dont les résultats ont été publiés dans l'édition de novembre 2010 du Journal of Nutrition, montre que les enfants ayant été allaités ont à l'adolescence une force musculaire aux jambes plus développée que ceux qui ne l'ont pas été.

De puissants anticorps

Le lait maternel joue un rôle important dans le développement global de l'enfant ainsi que dans celui de ses systèmes immunitaire et nerveux. «Le lait maternel contient de puissants anticorps qui ne peuvent être recréés dans les préparations commerciales pour nourrissons, explique Sophie Lesiège, directrice de la ligue La Leche, organisme pour l'allaitement maternel. De plus, chez l'enfant allaité par sa mère, la concentration des anticorps demeure constante ou s'accroît légèrement, même si la quantité de lait donnée diminue, par exemple pendant le sevrage.»

Ces anticorps rendent le bébé plus résistant aux infections comme la diarrhée, l'otite et la pneumonie. Et plus longtemps l'enfant est allaité, mieux il est protégé contre elles. C'est pourquoi la Société canadienne de pédiatrie et Santé Canada préconisent désormais un allaitement maternel exclusif au sein jusqu'à six mois et la poursuite de l'allaitement combinée à l'introduction d'aliments jusqu'à l'âge de deux ans, ce qui correspond aux recommandations de l'OMS.

Les acides gras contenus dans le lait maternel contribuent au bon développement du cerveau et du système nerveux du bébé et favorisent le développement intellectuel du jeune enfant. Par contre, l'allaitement maternel exclusif prolongé ne prévient pas l'asthme ou les allergies, selon une étude menée en 2007 par le Dr Michael Kramer, titulaire de la chaire James-McGill de pédiatrie, d'épidémiologie et de biostatistique à l'Université McGill. Les résultats publiés dans le British Medical Journal ne permettent pas de conclure à un effet protecteur et semblent même indiquer qu'il y aurait un risque accru de tests d'allergies cutanées positifs.

Une alimentation sécuritaire

Un autre argument en faveur du lait maternel est lié à la sécurité, d'après Sophie Lesiège. «Les préparations commerciales pour nourrissons contiennent beaucoup d'ingrédients composés artificiellement. C'est une alimentation industrielle, et on n'est pas à l'abri des erreurs lors de leur élaboration en usine. On n'a qu'à penser au cas du lait frelaté en Chine qui contenait des traces de mélamine. Au Canada, il arrive aussi qu'il y ait des rappels pour ces préparations. Et si la mère ne consulte pas le site de Santé Canada, peut-être ne sera-t-elle même pas au courant.» Six bébés chinois ont trouvé la mort en 2008 après avoir consommé des laits pour nourrissons frelatés, et quelque 300 000 autres ont été malades.

Moins d'intolérance

Le lait maternel est facile à digérer et à absorber, et il contient des enzymes qui contribuent à la digestion des gras. De plus, il diminue le risque d'intolérance, alors que le lait de vache ou les préparations lactées qui en sont composées renferment des protéines qui peuvent occasionner des problèmes au bébé. Certains nourrissons exposés à ces dernières se retrouvent avec une sensibilité et une réaction allergique qui peuvent se traduire par une infection du système respiratoire ou des intestins et en présenter les mêmes types de symptômes graves.

En tétant, le bébé apprend aussi à maîtriser son appétit, car c'est lui-même qui choisit de cesser de boire quand il n'a plus faim. Cet apprentissage l'aidera à éviter l'excès de poids au cours de sa vie.

Les bienfaits de l'allaitement pour la mère

L'allaitement comporte aussi des avantages pour la mère. En provoquant des contractions de l'utérus, il aide celui-ci à reprendre sa place plus vite après l'accouchement. Autre point positif: il aide la femme à retrouver sa taille en puisant dans les réserves de graisse stockées durant la grossesse. Une personne qui allaite doit absorber 500 calories de plus par jour, alors que le corps en brûle 940 pour chaque litre de lait qu'il fabrique.

L'allaitement réduirait par ailleurs le risque de cancer du sein, selon les résultats d'une méta-analyse regroupant 47 études réalisées dans 30 pays auprès d'environ 150 000 femmes. L'étude, publiée en 2002 dans la revue Lancet, révèle que plus une femme a allaité longtemps, mieux elle est protégée contre le cancer du sein. Le risque relatif de le contracter baisse de 4,3 % pour chaque 12 mois d'allaitement, en plus de diminuer de 7 % pour chaque naissance.

Allaiter apporte par ailleurs un bien-être psychique. Lorsque le bébé tète le sein, l'action de ses mâchoires, de sa langue et de sa bouche transmet des impulsions nerveuses à l'hypophyse de la mère. La prolactine, une hormone reconnue pour son effet antistress, est alors libérée.

Bébé allaité, enfant plus intelligent?

L'allaitement maternel a-t-il une influence sur la personnalité de l'enfant? Le contact direct avec la mère fera-t-il de lui un être plus confiant? Selon la psychologue Renée Landry, de la Clinique de psychologie Saint-Lambert, la réponse est non. «Je ne pense pas qu'un enfant allaité sera plus extraverti ou fonceur qu'un autre qu'on aura nourri au biberon. Par contre, je crois que l'allaitement maternel peut donner un sérieux coup de main au développement de la relation d'attachement entre la mère et l'enfant, bien que ce ne soit pas suffisant.»

Une étude publiée en 1987 dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry a montré que les enfants allaités longtemps étaient considérés plus tard comme ayant la meilleure capacité d'adaptation sociale. Le Dr Michael Kramer et son équipe ont quant à eux constaté que les enfants qu'on avait nourris au sein possédaient un quotient intellectuel supérieur à celui de ceux à qui on avait donné des préparations commerciales.

Leur étude, parue dans la revue Archives of General Psychiatry de mai 2008, a porté sur 7 108 enfants biélorusses nourris exclusivement au sein et 6 781 enfants ayant reçu, en alternance, un allaitement maternel et du lait commercial. À l'âge de six ans et demi, les sujets ont été soumis à un test de QI standard. Résultat: ceux nourris exclusivement au sein ont obtenu, en moyenne, 7,5 points de QI de plus pour l'intelligence verbale et 5,9 points de plus pour le savoir en général. En outre, ces enfants obtiennent de meilleurs résultats scolaires que ceux ayant reçu une alimentation mixte.

  

Lire aussi: Choisir de ne pas allaiter et «Amis des bébés»: soutenir l'allaitement maternel.

  

Références

Kramer MS, Aboud F, Mironova E, et coll. Breastfeeding and child cognitive development: new evidence from a large randomized trial, Archives of General Psychiatry, mai 2008, 65(5):578-84.

 

Collaborative group on hormonal factors in breast cancer. Breast cancer and breastfeeding: collaborative reanalysis of individual data from 47 epidemiological studies in 30 countries, including 50 302 women with breast cancer and 96 973 women without the disease, Lancet, 20 juillet 2002, 360(9328):187-95.

 

Artero EG, Ortega FB, España-Romero V, et coll. Longer breastfeeding is associated with increased lower body explosive strength during adolescence, Journal of Nutrition, novembre 2010, 140(11):1989-95. ePub 22 septembre 2010.

 

Fergusson DM, Horwood LJ, Shannon FT. Breastfeeding and subsequent social adjustment in six- to eight-year-old children, Journal of Child Psychology and Psychiatry, mai 1987, 28(3):379-86.

 

Kramer MS, Matush L, Vanilovich I, et coll. Effect of prolonged and exclusive breast feeding on risk of allergy and asthma: cluster randomised trial, British Medical Journal, 20 octobre 2007, 335(7624):815-820. ePub 11 septembre 2007.

 

Ligue La Leche

 

Allaitement maternel, Organisation mondiale de la santé

 

Fédération québécoise Nourri-Source

 

Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants, (CEDJE)

 

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