Sexualité

Toujours taboue, la masturbation?

Toujours taboue, la masturbation?

Auteur : Coup de Pouce

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Toujours taboue, la masturbation?

Malgré ses nombreux bienfaits, la masturbation demeure un sujet gênant pour bien des gens. Sachez l'apprivoiser pour mieux l'apprécier en solo ou en duo.


On ne doit pas se le cacher, parler de la masturbation, ou la pratiquer, semble encore gênant de nos jours. Mais pourquoi en est-il ainsi?Pourquoi sommes-nous si mal à l'aise face à la masturbation?

Certaines réponses se trouvent dans le passé. Au cours de l'histoire, ce sujet a intrigué et fait parler bien des gens. Certaines théories, élaborées dans le passé, ont même encore des répercussions dans notre société actuelle. Plusieurs mythes entourant la masturbation prennent leurs racines dans l'histoire de la société occidentale. Un médecin nommé Tissot la condamnait au 18e siècle. Il présumait que le sperme jouait un rôle important dans le fonctionnement normal de l'organisme et que le gaspillage de ce liquide pouvait affaiblir les individus et provoquer des maladies. À l'époque, elle fut en fait rendue responsable de plusieurs maux tels que la tuberculose, l'impuissance, l'épilepsie, les troubles de vision et de l'ouïe, la perte de mémoire et les maladies mentales (la folie!).

Cependant, bien avant cette époque et jusqu'au début du 20e siècle, toutes les activités sexuelles ne visant pas la reproduction, tant d'un point de vue moral que médical, étaient perçues comme déviantes et malsaines. La masturbation était ainsi vue comme un vice pouvant affecter la santé physique, psychologique et morale de l'individu qui la pratiquait.

Ce n'est donc qu'au début du 20e siècle, par le biais de nouvelles théories sur la sexualité apportées par des auteurs comme Ellis et Freud, que la masturbation est devenue un sujet de débat public et scientifique. Ainsi, la masturbation au cours de l'histoire est passée d'un statut d'anomalie à celui d'une pratique acceptable et «normale». Malgré le fait que les scientifiques sont, depuis plus d'une vingtaine d'années, tous d'accord pour dire que la masturbation n'est ni dangereuse physiquement ni psychologiquement, elle demeure tout de même un sujet délicat à aborder.Vous arrive-t-il de vous poser la question suivante: «Est-ce normal que mon partenaire se masturbe même si nous sommes en couple?» Si oui, peut-être que ce fait vous dérange, ou vous laisse tout simplement indifférente, ou même vous excite! À vous de répondre. Différentes réactions sont possibles.

Certaines femmes peuvent avoir le sentiment que leur conjoint les trompe lorsqu'il se masturbe à l'occasion. D'autres se demandent si c'est un signe qu'il n'est pas satisfait, d'autres encore ont le sentiment d'avoir le droit de se masturber, tout comme leur partenaire parce que leur corps leur appartient et que la masturbation est un moment de plaisir qu'elles se donnent. Finalement, certaines voient la masturbation comme un jeu sexuel qui est agréable à intégrer dans la relation sexuelle. Plusieurs de ces réflexions vous ont peut-être déjà traversé l'esprit? Si oui, comme vous le voyez, vous n'êtes pas les seules.

De la vie utérine à l'âge adulte
Grâce à la technologie, on a pu observer l'être humain dans sa vie utérine. Et même ce petit être, à quelques mois de vie, touche son corps et ses organes génitaux. Par la suite, tout au long de l'enfance, on peut voir les enfants s'amuser à toucher leur pénis ou leur vulve. Ces caresses leur procurent des sensations agréables. Il est tout à fait normal qu'un enfant explore et touche son corps pour favoriser son développement psycho-sexuel.

Ce n'est que plus tard, à l'adolescence, que les jeunes commenceront à attribuer à la masturbation une connotation davantage sexuelle et cela en conformité ou à l'encontre des valeurs morales, religieuses, sociales et familiales. Ils intègrent des scénarios érotiques qui leur apporteront du plaisir, la chance de connaître leur corps et de se familiariser avec celui-ci.

La masturbation demeure une des premières expériences sexuelles vécues par la plupart d'entre nous. Elle est notre premier contact intime avec notre corps et notre sexualité. Elle apparaît ainsi comme un prototype de la sexualité, comme une expérience primaire fondamentale, comme une étape maturative nécessaire. Elle est parfois utilisée comme outil thérapeutique lorsqu'une personne consulte pour une difficulté sexuelle.

Maintenant, devenu adulte et partageant notre vie avec notre amoureux, pourquoi ce plaisir, ce «besoin» même, devrait-il s'étouffer? Certains pensent peut-être encore que notre partenaire doit être en mesure de combler tous nos besoins sexuels? Cependant, il est important de se rappeler que malgré le fait que nous formons un couple, nous sommes toujours uniques et nous avons nos besoins propres.

Parmi les croyances véhiculées dans la société, certains individus croient que l'autre est entièrement responsable de leur plaisir. Toutefois, chaque personne détient la responsabilité de son propre plaisir sans quoi des frustrations et des insatisfactions peuvent être ressenties. C'est pourquoi certaines personnes utilisent la masturbation lors des relations sexuelles afin d'augmenter le plaisir vécu.

Les bienfaits de la masturbation
Ce petit geste intime peut répondre à différents besoins. Voici huit bienfaits de la masturbation pratiquée seule ou en l'intégrant à notre sexualité de couple:
  1. Elle procure des sensations agréables qui permettent d'éprouver du plaisir et de se retrouver en intimité avec soi-même.
  2. Elle constitue une méthode de relaxation ou de détente.
  3. Elle sert d'alternative, de «soupape sexuelle» lorsqu'un partenaire n'est pas disponible ou inaccessible.
  4. Elle permet une meilleure connaissance de soi-même. Par la suite, il est ainsi plus facile de faire partager à son partenaire ses préférences et cela tout en favorisant l'intimité dans le couple.
  5. Elle peut remplacer temporairement ou à long terme la pénétration ou d'autres caresses lorsqu'un des deux partenaires ou les deux sont incommodés physiquement ou psychologiquement par une maladie, une grossesse ou la fatigue.
  6. Elle peut introduire graduellement une personne traumatisée sexuellement, craintive des relations sexuelles ou souffrant de certaines dysfonctions sexuelles à apprécier les caresses et la sensualité qui s'en dégage dans un climat de confiance.
  7. Elle peut être un bon substitut lorsqu'une personne souhaite obtenir l'orgasme et qu'elle n'est pas disposée à déployer l'énergie qu'implique une relation sexuelle.
  8. Elle est une des variantes de l'amour, un jeu sexuel et un complément du coït.

Qu'y-a-t-il de mal à se faire du bien?
Où est le mal dans cette pratique très répandue qui nous permet de prendre du temps pour soi et de nous donner du plaisir? En nous rappelant que nous sommes responsable de notre plaisir, que notre partenaire n'est pas acquis et qu'il ne nous appartient pas, il sera certainement plus facile de respecter nos besoins et ceux de notre partenaire. En intégrant ces quelques pensées dans votre vie sexuelle, vous en sortirez assurément mieux avec vous-mêmes et dans votre couple.

Cependant, il est important de se rappeler que la masturbation, tout comme d'autres activités sexuelles, est avant tout une question de respect de ses propres besoins. Certains individus ne désirent pas certaines pratiques et il est primordial de se sentir bien avec les activités sexuelles que nous pratiquons seul ou en couple. Ainsi, nous serons plus en harmonie avec nos besoins et nos valeurs, ce qui facilitera une sexualité plus épanouissante.
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