Couple
Non, ce n'est pas du ghosting, mais simplement un manque de dopamine

Photographe : Photo de Bruno Gomiero sur Unsplash
Réponses tardives, angoisse, attente… Comment nos émotions amoureuses peuvent être dictées par la dopamine plus que par l’autre.
On a toutes connu ce moment de flottement: on guette notre téléphone, on rafraîchit la conversation, on relit le dernier message pour vérifier qu’il n’a pas mal été interprété. Et puis on commence à douter. Est-ce qu’il me ghoste? Est-ce que j’ai dit quelque chose de travers? Pourtant, derrière cette montée d’angoisse, il y a parfois autre chose que du rejet: une montée de dopamine et une vraie dépendance au notification du message qui arrive.
Quand l’attente devient obsession: l’effet dopamine
Dès les débuts d’une relation, notre cerveau carbure aux hormones: dopamine, cortisol, adrénaline… Ce cocktail chimique peut créer une forme d’euphorie et de fixation sur l’autre. Ainsi, chaque réponse devient une mini-récompense, chaque silence un vide insupportable.
Comme l’explique pour le HuffPost l'experte en relations Monica Berg, cette attente fébrile n’a parfois rien à voir avec l’autre. Elle est souvent le reflet d’une blessure plus ancienne: celle de l’abandon ou du manque de reconnaissance. Si l’on a un schéma d’attachement anxieux, le silence peut réveiller des souvenirs inconscients, et faire plus mal qu’il ne devrait.
Ghosting ou juste… absence de message?
Avec les applis de rencontre et les textos instantanés, on s’attend à des réponses rapides. Pourtant, l’autre a peut-être une vie bien remplie. Et ce n’est pas parce qu’il ne répond pas dans l’heure qu’il n’est pas intéressé. Mais notre cerveau, lui, ne fait pas toujours la différence. Comme l’explique Monica Berg, le simple fait de recevoir une notification déclenche une poussée de dopamine. Et cette poussée devient vite une addiction. On ne cherche plus à créer une connexion sincère, on attend juste la prochaine dose de validation extérieure.
Recevoir une réponse, un like ou un match active dans notre cerveau les mêmes circuits que ceux liés à la récompense. Plus on en reçoit, plus on en veut. Et quand ça s’arrête? On panique. Pour sortir de cette boucle, la première étape consiste à prendre du recul. Observer les habitudes globales de l’autre, plutôt que de surinterpréter un moment isolé. Était-il habituellement réactif? Ou moins bavard dès le départ? Le ghosting se caractérise par une rupture nette, sans explication, qui dure plusieurs jours, voire semaines.
Ensuite, il est essentiel de se recentrer sur soi. Plutôt que de nourrir l’attente, on peut remplir son emploi du temps d’activités qui nous nourrissent émotionnellement: sport, amitiés, projets créatifs, dîners solo… Enfin, si le doute persiste, rien n’empêche de poser une question claire. Pas de relance insistante, juste une fois, pour clarifier. L’absence de réponse en dira alors suffisamment.