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Le «floodlighting», quand trop de vulnérabilité au début d'une relation amoureuse tue la connexion

Le «floodlighting», quand trop de vulnérabilité au début d'une relation amoureuse tue la connexion

  Photographe : Photo de Jonathan Borba sur Unsplash

Une nouvelle tendance relationnelle alerte les spécialistes: partager trop, trop vite peut nuire à l’intimité naissante.

Dans le monde des rencontres modernes, certaines pratiques bien intentionnées peuvent finir par saboter les débuts d’une relation. C’est le cas du floodlighting, une tendance en croissance qui consiste à trop se livrer, trop rapidement. Si l’authenticité est essentielle, les spécialistes rappellent que l’intimité ne se force pas.

 

Une nouvelle forme de vulnérabilité… pas si sincère

On connaissait le ghosting, le breadcrumbing ou encore le love bombing. Voici désormais le floodlighting, littéralement «éclairage par projecteur». Le terme, emprunté à la coach et chercheuse Brené Brown, désigne le fait de partager énormément d’informations personnelles dès les premiers échanges amoureux — souvent dans l’intention inconsciente d’accélérer l’intimité.

Dans son ouvrage The Power of Vulnerability, Brené Brown explique que ce comportement est une forme de «fausse vulnérabilité», une manière de se protéger, paradoxalement, de l’intimité réelle.

 

Le problème du partage précipité

À première vue, se livrer pourrait sembler honnête et touchant. Mais pour plusieurs experts en relations, cette transparence hâtive cache souvent un besoin profond d’être rassuré. «Le floodlighting consiste à balancer d’un coup des confidences très intimes, comme un test pour voir si l’autre tiendra le choc», explique Jessica Alderson, cofondatrice de l’application de rencontres So Synced, au magazine Glamour. Néanmoins, au lieu de créer un lien, le flot d’informations peut mettre l'autre mal à l’aise et le faire fuir.

Ce comportement est souvent lié à un attachement anxieux. Autrement dit, la peur d’être rejeté pousse certaines personnes à dévoiler immédiatement leurs fragilités, pour savoir si elles seront acceptées malgré tout. Comme une sorte de test maladroit, on parle alors de traumatismes, d’une enfance difficile ou de blessures passées dès le premier rendez-vous, espérant être accueilli avec bienveillance. Mais la construction d’une relation demande du temps, et la véritable intimité se crée quand les deux personnes s’ouvrent l’une à l’autre à un rythme naturel, en s’adaptant au degré de confiance établi. 

 

Comment éviter de tomber dans le piège?

Si vous vous reconnaissez dans ce comportement, pas de panique: il n’est pas ici question de se blâmer, mais plutôt d’apprendre à mieux gérer ses émotions. La première étape est de s’interroger sur ses intentions: «Est-ce que je partage pour connecter à l'autre, ou est-ce que je cherche à être rassuré?» Par la suite, certaines approches thérapeutiques peuvent aider à apaiser les blessures anciennes et à renforcer la sécurité intérieure. Et si vous êtes de l’autre côté, c’est-à-dire face à une personne qui se livre beaucoup trop tôt, sachez que vous avez le droit de poser vos limites. Une conversation bienveillante peut permettre de redéfinir un rythme plus respectueux pour chacun.

 

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