Psychologie
Choisissez bien votre partenaire amoureux, car cela pourrait influencer votre santé mentale
Photographe : Priscilla du Preez sur Unsplash
Selon une étude menée sur près de 15 millions de répondants, les personnes vivant avec un trouble psychiatrique ont une forte probabilité d’être en couple avec quelqu’un souffrant du même diagnostic.
Un constat surprenant qui révèle à quel point nos choix amoureux sont influencés par des facteurs invisibles.
Les chercheurs qui ont réalisé l'étude publiée dans Nature Human Behaviour ont basé leurs conclusions sur les données de 14,8 millions de personnes vivant à Taïwan, au Danemark et en Suède.
Ils ont mesuré la proportion de gens à qui on avait diagnostiqué un ou plusieurs des troubles mentaux suivants: schizophrénie, trouble bipolaire, dépression, anxiété, trouble obsessionnel compulsif, anorexie et troubles liés à l’usage de substances ainsi que des neurodivergences comme l’autisme ou le TDAH.
Selon leurs observations, une personne vivant avec une de ces conditions a plus de probabilités d’être en couple avec quelqu'un qui souffre d’un trouble psychiatrique qu’avec quelqu’un qui n’en souffre pas. Ces personnes ont encore plus de chances de sortir avec quelqu’un avec qui elles partagent un même diagnostic qu’avec quelqu’un qui a un diagnostic différent.
Comme l’étude avait d’abord été menée dans les pays nordiques, l’ajout des données provenant de Taïwan a permis aux chercheurs d’affirmer que cette tendance se retrouve dans plusieurs cultures.
Les millions de participants étaient séparés selon leur décennie de naissance. La tendance, en plus d’être présente dans chaque cohorte, s’intensifie légèrement d’une décennie à l’autre.
Même les grands changements qui ont bouleversé la psychiatrie et notre compréhension de ces conditions ne semblent pas avoir ébranlé cette association, souligne Chun Chieh Fan, co-auteur de l’étude.
Comment ça s’explique?
L’étude ne portait pas sur les facteurs qui pourraient expliquer le choix de partenaire des répondants, mais les chercheurs ont émis trois hypothèses.
La première est que nous avons tendance à fréquenter quelqu’un qui nous ressemble et avec qui nous partageons des expériences.
«Peut-être qu’ils se comprennent mieux grâce à une souffrance partagée, donc ils sont attirés l’un par l’autre», propose Chun Chieh Fan.
La deuxième suggère que l’influence d’un environnement similaire sur les deux partenaires pourrait aussi expliquer la similitude de leur état de santé mentale.
Selon la troisième hypothèse, il se pourrait que le fait de vivre avec un trouble psychiatrique réduise le nombre d’options lors d'un choix de partenaire.
La psychiatre-généticienne Jan Fullerton, de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney, a confié à Nature qu’il se pourrait également que des stresseurs sociaux et environnementaux contribuent au fait qu’un partenaire qui n’était pas diagnostiqué ou dont les symptômes étaient moins sévères reçoive un nouveau diagnostic après s’être mis en couple.
Elle ajoute que la génétique joue un rôle dans l’apparition des troubles psychiatriques et que cette tendance augmente les probabilités que ces troubles soient transmis à la prochaine génération.
L’étude a aussi démontré que les enfants d’une union où les parents partagent un diagnostic psychiatrique ont deux fois plus de risues de développer la même condition que les enfants dont un seul parent est affecté.
Les causes de l’apparition de ces troubles psychiatriques ne sont pas encore totalement comprises par la communauté scientifique, bien qu’on sache que la génétique et l’environnement en sont des facteurs importants.
– Avec les informations de Nature
