Couple
Votre guide pour recommencer à dater après une longue relation

Photographe : Unsplash | Priscilla Du Preez
Après de nombreuses années passées en couple, se retrouver seul constitue un bouleversement profond, tant sur le plan émotionnel que dans les repères du quotidien.
Ce passage, souvent empreint d’incertitude, peut néanmoins ouvrir la voie à une nouvelle étape de vie, riche en opportunités. Voici nos conseils pour aborder sereinement cette transition et envisager, le moment venu, une nouvelle aventure à deux.
Redevenir célibataire peut, pour certains, avoir des airs d’une grande liberté retrouvée. Pour d’autres, c’est synonyme de rêves déçus ou de solitude. Si chaque situation est unique, un point reste commun à tous: ce nouveau statut cause une perte de repères. On tombe dans une zone floue où on ne sait plus ce qu’on veut ni qui on est.
Julie, 47 ans, en sait quelque chose. Après 26 ans avec Martin — et 23 ans de mariage! —, la séparation devient inévitable. Maintenant seule dans la maison familiale, Julie a commencé par se réapproprier les lieux pour ensuite renouer avec... elle! «Étrangement, j’ai commencé par changer les meubles de place et peindre les murs. J’avais besoin de “marquer” mon espace!», raconte-t-elle.
Prendre son temps est une façon saine de se retrouver. «Se redécouvrir, c’est une belle aventure. Il y a de très fortes chances qu’on ne soit plus la même personne que celle qu’on était la dernière fois qu’on a été seule. J’encourage les gens à être curieux et à faire de nouvelles expériences», suggère Pascale Hubert, qui a écrit Le dating pleine conscience.
Solitude c. liberté
Être célibataire n’est pas synonyme d’être seul. «On n’a plus de partenaire au quotidien, mais il y a plusieurs autres relations nourrissantes qu’on peut entretenir!», mentionne Pascale Hubert. Certains tolèrent difficilement d’être seuls et peuvent précipiter une remise en couple. D’autres prennent le temps de se retrouver. «Pour la première fois de ma vie, j’avais du temps à me consacrer. Ça donne un peu le vertige, mais c’est aussi une grande liberté», confie Julie. Fini les compromis de la vie de couple, bienvenue à la liberté du célibat!
À chacun son rythme
«Rencontrer à nouveau, ça m’a fait peur. Bâtir une nouvelle intimité, raconter ma vie et m’ouvrir... bof! Ce n’est que six mois plus tard que j’ai senti que j’étais prête. C’était clair que je cherchais quelqu’un avec qui sortir et faire des activités, mais pas pour partager mon quotidien», dit-elle.
Ce temps de recul pour réfléchir sur ce qui a bien — ou moins bien — fonctionné et pour faire la paix avec la rupture varie selon la personne. Mais suivre son rythme n’est pas si simple, car la société met beaucoup de pression pour qu’on soit en couple. «L’entourage peut même insister fortement, comme si c’était impossible d’être des célibataires épanouis!», souligne Pascale Hubert.
«Dater» en 2025
Dater ne veut pas dire échanger nos clés et déménager nos brosses à dents. «On a le droit de dater de manière plus casual, si on en a envie, mais il faut être honnête avec les autres. Le dating peut aussi nous aider à guérir certaines blessures et à mieux connaître qui on est, ce qu’on veut, avec quel type de personne on veut être, etc. On a le droit de vouloir explorer, tant qu’on est dans la transparence», explique l’autrice.
Julie a exploré les différentes applications en ligne, en solo et loin des conseils saupoudrés de pression de ses amies et de ses sœurs. «Les applis n’existaient pas il y a 26 ans. Alors j’ai dû me familiariser avec elles, mais ce n’est pas compliqué. Je vois ça comme des rencontres dans un bar. Des fois, ça clique, d’autres fois, non», précise-t-elle.
Pascale Hubert abonde dans son sens. «Les applications permettent de sortir de notre réseau habituel. Mais quand on s’y lance, il faut avoir un bon moral, car cela reste une game de rejet. On a besoin d’avoir un certain détachement pour ne pas prendre le tout trop personnellement.» Un swipe à gauche ne détermine en rien notre valeur.
Un bon conseil pour les rencontres en ligne est de ne pas les transformer en fast-food relationnel. On limite le nombre de conversations à trois ou quatre, autrement on reste trop en surface.
On peut aussi multiplier les occasions de rencontrer des gens, comme suivre un cours, accepter les soupers avec les «amis de nos amis», sortir au restaurant, même seul, ou participer à des activités de célibataires.
Et quand on rencontre?
«J’ai eu de belles rencontres et des anecdotes que je raconte pour faire rire mes amies. Certaines se sont étirées jusque tard dans la nuit — parfois même jusqu’au lendemain matin — et d’autres n’ont même pas vu le café à la fin du repas. Une fois, j’étais prête à m’engager plus sérieusement, mais pas lui. On a mis ça au clair et on a tout arrêté. Je commence présentement, tout doucement, une nouvelle relation exclusive et sérieuse. Je sens que je suis rendue là», conclut Julie.
Le temps et un certain lâcher-prise sont donc des alliés. «Notre vie n’est pas en jeu. On peut respirer! On se met le moins de pression possible: ce n’est qu’un moment sympathique entre deux personnes. On apprend sur nous et sur ce qu’on veut», estime Pascale Hubert. Les rencontres nous amènent même à mieux nous connaître. Et on n’oublie pas qu’une relation, ça se bâtit à deux, tranquillement!
SUIS-JE PRÊTE? Voici les 9 questions à se poser avant de recommencer à dater!
- Qu’est-ce qui a bien fonctionné dans mes précédentes relations?
- Qu’est-ce qui a moins bien fonctionné?
- Quels sont les points (valeurs, situations de vie, etc.) non négociables?
- Sur quoi suis-je prêt à faire des compromis?
- Quel genre de partenaire suis-je?
- Quel genre de personne ai-je envie de fréquenter?
- Est-ce que j’ai fait la paix avec ma précédente relation?
- Quel niveau d’énergie et de temps suis-je prêt à investir?
- Est-ce que je cherche à combler un manque?
LES 3 RÈGLES D’OR
1. Tourner la page, vraiment
Être célibataire, c’est une chose. Être célibataire et bien dans ses baskets, c’en est une autre. Si les souvenirs de notre ancienne relation sont encore trop présents ou douloureux, mieux vaut s'accorder un temps de pause. Se reconstruire à son rythme, c’est essentiel avant de se lancer dans une nouvelle histoire, même légère.
2. Savoir ce qu’on cherche (ou pas)
Se laisser porter par l’imprévu, c’est grisant. Mais avoir une idée, même vague, de ce qu’on veut — une vraie histoire ou juste une parenthèse complice — permet d’éviter bien des déceptions.
3. Être clair, pour soi et pour l’autre
Si on est plutôt dans une phase «plaisir sans lendemain», autant l’assumer et l’annoncer. L’idée, ce n’est pas de tout contrôler, mais d’éviter de blesser. Quand tout le monde est sur la même longueur d’onde, les choses sont plus simples — et souvent plus saines. L’important, au fond, c’est de rester honnête et respectueux, envers soi comme envers l’autre.