Sexualité
L’orgasme prématuré féminin, quel est ce trouble sexuel méconnu?

Photographe : Photo de Claudia Love sur Unsplash
On parle souvent des femmes qui peinent à avoir un orgasme, mais bien plus rarement de celles qui en ont un trop vite.
Si l’éjaculation précoce chez les hommes est un sujet fréquemment abordé, son équivalent féminin reste largement ignoré. Cependant, certaines femmes vivent une jouissance si rapide qu’elle survient dès les premières minutes de l’acte sexuel, même avant toute pénétration. Résultat: un orgasme qui peut leur sembler précipité, peu intense, et loin de l’explosion de plaisir espérée.
Dans une étude intitulée L’orgasme prématuré existe-t-il ?, publiée en 2011 dans la revue Sexologies, une équipe de chercheurs portugais a interrogé 510 femmes âgées de 18 à 45 ans. 4 femmes sur 10 affirmaient avoir occasionnellement ou rarement un orgasme trop rapide, et 16,9 % souvent ou toujours. Près de 14 % se plaignaient également d’un manque de contrôle sur leur orgasme, souvent ou toujours. Ces chiffres révèlent un phénomène bien plus courant qu’on ne l’imagine.
Un orgasme trop rapide
Ce phénomène porte un nom, l’orgasme prématuré féminin (OPF). Il est considéré comme une dysfonction sexuelle non spécifique (DSNS), à ne pas confondre avec le syndrome d’excitation sexuelle persistante, qui se manifeste par des orgasmes incontrôlables et répétés, souvent sans désir.
Malgré les rares recherches sur le sujet, l’étude de 2011 souligne que 3,3 % des femmes répondent aux critères d’un vrai OPF. Les causes peuvent être multiples: pression mentale pour atteindre l’orgasme, hypersensibilité des zones érogènes, méconnaissance de son propre corps ou encore excitation trop rapide liée au contexte.
Comment reprendre le contrôle sur ses orgasmes?
Si cette jouissance rapide devient gênante ou impacte le plaisir à deux, plusieurs approches peuvent aider à ralentir le rythme. En solo, les caresses permettent d’identifier les zones les plus sensibles, de reconnaître les signaux qui précèdent l’orgasme et, à terme, de mieux gérer la montée du plaisir.
Pendant l’acte, il peut être judicieux de moduler les stimulations: si le clitoris est particulièrement réactif, évitez une masturbation trop précoce ou un cunnilingus dès les préliminaires. L’idée n’est pas de supprimer le plaisir, mais de le répartir dans le temps… et d’en faire une explosion finale.
Travailler son périnée peut aussi s’avérer utile. Comme pour les exercices de Kegel, renforcer cette zone permet d’avoir une meilleure conscience des sensations et d’en moduler l’intensité.