L’activité des retraités qui séduit désormais les jeunes femmes

Juliette de Lamberterie
Qui a dit que l’observation d’oiseaux était un passe-temps de grands-parents?
La génération Z l’a remis au goût du jour et en a fait un hobby tendance et apaisant.
Un hobby qui fait jaser
Avez-vous parfois le sentiment d'être hyperstimulée par vos écrans? Dépassée par les affaires mondiales et les difficultés du quotidien? Vous n'êtes certainement pas la seule, et c'est d'ailleurs pourquoi le birding, la recherche, l'observation et l'écoute des oiseaux, devient une activité plus populaire chez toutes les tranches de la population depuis la pandémie.
Ce passe-temps gagne du terrain chez les jeunes. Un sondage réalisé par US Fish & Wildlife Service indique qu'en 2016, ce n'était que 11% de la population des 16-17 ans qui s'adonnait à l'observation de la nature. Aujourd'hui, ce nombre serait proche de 30%!
Pour Bonner Black, musicienne et férue d'observation d'oiseaux, cette activité lui «a redonné l'étincelle» après une période de déprime et de burn-out, a-t-elle confié à Pop Sugar . Le moment de contemplation d'un oiseau est toujours ephémère, et c'est ce qu'elle et bien d'autres apprécient: ce hobby aide à s'ancrer dans le moment présent. «Je l'ai pendant une seconde, une seconde parfaite», dit-elle. «C'est comme ça que le temps fonctionne. On absorbe la vie telle qu'elle est, puis on la laisse filer.»
D'ailleurs, le contenu sur les oiseaux – et sur les animaux en général – est extrêmement populaire sur TikTok. Bonner Black, aussi créatrice de contenu, y cumule plus de 70 000 abonnés. Et plus de 120 000 vidéos sur l'application sont associées au hashtag #birding. Ce n'est pas surprenant: selon l'expert en cute studies Joshua Dale, voir des animaux mignons libère des substances chimiques dans le cerveau qui nous font nous sentir mieux, disait-il à CBC en 2017. «La mignonnerie nous guérit», dit-il.
Le birding, qui nous oblige à aller réellement dehors, loin d'un téléphone et au contact des oiseaux, ne peut donc qu'être plus thérapeutique.
Comment on fait?
Le birding est très accessible, puisque les oiseaux sont partout. Pas besoin d'habiter dans un endroit particulier ou de se procurer un matériel spécial: pour commencer, il faut simplement décider de s'intéresser aux espèces qui nous entourent et commencer à y porter attention, en débutant par sa rue, son jardin, le parc près de chez soi ou son point d'eau environnant.
Ensuite, le défi est d'identifier l'espèce selon les caractéristiques de l'oiseau: la couleur, la taille, le chant... On peut utiliser une des nombreuses applications mobiles existantes, comme l'application Merlin, développée par l'Université Cornell. Les bons vieux guides d'identification sont aussi des ressources précieuses, tout comme les sites internet québécois oiseauxparlacouleur.com ou quebecoiseaux.org.
Bien qu'on s'imagine un look particulier pour aller observer les oiseaux, comme une tenue camouflage ou de l'équipement de pointe, tout vêtement confortable convient, et on peut même faire l'activité sans jumelles. Toutefois, une bonne paire de celles-ci aidera à passer au niveau supérieur.
L'activité se pratique bien seule, mais est très populaire en groupe. S'entourer de gens expérimentés peut permettre de rendre la recherche plus efficace et de faire des rencontres. Pourquoi ne pas rejoindre un groupe d'observation près de chez soi?
Six espèces extraordinaires à chercher
Au Québec, il y a environ 470 espèces d'oiseaux, plus uniques et colorées les unes que les autres. Voici six oiseaux de la province qui vous donneront envie de commencer à chercher.
1. Le roitelet à couronne dorée
Puisque cet adorable spécimen à la tuque jaune migre vers le sud, l'automne est une des meilleures saisons pour l'observer, particulièrement lorsqu'ils sont en bande. Les parcs et les boisés sont leurs lieux de prédilection partout au Québec. On a de bonnes chances de les croiser pendant une marche!
2. Le passerin indigo
Il est difficile à trouver, mais se démarque bien de son environnement. Il se niche dans les forêts, les clairières, les parcs et même les banlieues québécoises. C'est dans le sud du Québec qu'on a le plus de chances de le voir.
3. L'oriole de Baltimore
Cet oiseau à la superbe couleur jaune peut être observé dans les forêts à grands feuillus, dans les bosquets au bord de l'eau et même parfois en banlieue. On le retrouve rarement au nord de la ville de Québec.
4. L'hirondelle bicolore
Cette hirondelle aux beaux reflets métalliques est présente à travers la province. On la trouve dans les champs, les forêts et les banlieues, mais c'est dans les milieux humides, comme les marécages et les marais, qu'on risque le plus d'en croiser! Cependant, elle part passer ses hivers dans le sud.
5. Le jaseur boréal
Très présent au Québec pendant l'hiver, on peut l'y voir un peu partout à la recherche de petits fruits. Selon le photographe Daniel Dupont, on en voit particulièrement à l'Arboretum du Domaine de Maizerets, dans la région de Québec, ainsi qu'au parc de la Frayère, sur la rive sud de Montréal, et au Jardin botanique, à Montréal.
6. Harfang des neiges
Emblème aviaire du Québec, cet oiseau majestueux demeure dans le nord du Québec pendant l'été. Pour la majorité d'entre nous, l'hiver est donc le meilleur moment pour apercevoir un harfang, puisqu'il descend dans le sud de la province. Les meilleurs endroits pour le voir? Les grands espaces ouverts où il peut chasser les petits mammifères, comme les terres agricoles, les alentours d'aéroports, les rives, et même les bordures d'autoroutes. Ouvrez les yeux!