7 conseils pour chasser le blues du dimanche

Véronique Quirion et Annie Turcotte
Le dimanche devrait être consacré au repos et aux plaisirs simples.
Pourtant, bien des personnes se lèvent avec une boule au ventre, un malaise qui grandit et engendre la mélancolie.
Cette angoisse à l’approche du lundi a un nom: le blues du dimanche. Pourquoi survient-il? Et surtout, comment s’en débarrasser?
Qu'est-ce que le blues du dimanche?
Le dimanche n’est pas toujours un jour apprécié des gens. Dans l’après-midi, tristesse, irritabilité, peur et inquiétude s’installent peu à peu: c’est le blues du dimanche.
Ce sentiment peut refléter un surmenage ou un manque de satisfaction au travail. Mais il est souvent lié à une vision polarisée de la semaine, comme l’explique une experte: «Le week-end est synonyme de repos et de plaisir, tandis que les jours de travail sont synonymes de stress. Le dimanche après-midi, on ressent fortement le retour aux choses sérieuses. On n’a pas envie des cinq jours à venir.»
Souvent, on a le sentiment que notre dimanche est mal utilisé. Le vendredi soir et le samedi sont bien remplis, tandis que le dimanche devient une journée de récupération. Grasse matinée, moments passés à la maison...
Ces activités peuvent sembler moins joyeuses ou moins porteuses de sens que celles du samedi. Et quand on reste chez soi toute la journée, les pensées ont plus d’espace pour s’épanouir. L’esprit vagabonde, et les inquiétudes liées à la semaine à venir s’invitent d’elles-mêmes. «Le blues du dimanche soir, c’est comme un deuil: le deuil de la bonne journée, du week-end», explique Florian Ferreri, psychiatre et coauteur du livre Vaincre le blues du dimanche soir. «Ce blues est assez fréquent. Ce n’est pas alarmant, mais désagréable, surtout s’il revient régulièrement.»
Si le blues du dimanche est la plupart du temps un sentiment passager, quelque chose de plus profond se cache parfois derrière cette déprime hebdomadaire. À noter qu’il est important de distinguer le blues du dimanche du trouble anxieux ou dépressif qui, lui, aurait lieu tous les jours de la semaine; si c’est le cas, on peut consulter un psychothérapeute ou suivre un traitement prescrit par un professionnel de la santé.
Plus répandu qu’on le pense
Qu’on l’appelle le blues du dimanche ou le syndrome du lundi matin, une grande majorité de salariés est touchée par cette triste réalité. Selon une enquête réalisée par le site d’emploi Monster, plus de 60 % des travailleurs souffrent à l’idée que demain soit déjà lundi! Une statistique qui a gonflé depuis la pandémie. Voilà qui gâche solidement la seconde journée de la trop courte fin de semaine! Car oui, chez certaines personnes, ce phénomène s’empare d’elles très tôt dans la journée.
Chez d’autres, ce malaise surgit après le souper, au moment de planifier les repas du lendemain ou de sortir les vêtements d’école pour les plus jeunes. Les gens qui n’ont pas ou plus d’enfants à leur charge voient plutôt ce syndrome les envahir une fois la tête sur l’oreiller, ce qui occasionne souvent de l’insomnie. Même les retraités peuvent vivre la déprime du dimanche, car pour eux, le début de la semaine signifie le retour à la solitude. Cette mélancolie survient également chez les gens qui voient beaucoup de monde le week-end et se retrouvent seuls le lundi, en télétravail. Cependant, il importe de ne pas confondre le syndrome du lundi matin et le désir de prolonger une belle fin de semaine remplie d’activités. Cette deuxième option est tout à fait normale. Tous, à quelques exceptions près, préfèrent la liberté des week-ends aux horaires chargés des jours de semaine.
Quels sont les symptômes du blues du dimanche?
Baisse d’énergie, irritabilité, moral à zéro, manque de motivation, insomnie, anxiété: voilà les principaux symptômes qui affectent les gens qui appréhendent la venue du lundi matin.
- Baisse de moral et perte de motivation. Difficulté à apprécier le dimanche après-midi ou soir, envie de ne rien faire, sentiment de vide.
- Anxiété et appréhension. Inquiétude concernant la semaine à venir, la charge de travail, les relations au travail, ou la peur de l’échec.
- Manifestations physiques. Fatigue inhabituelle, troubles digestifs, maux de tête, palpitations cardiaques, tensions musculaires.
- Troubles du sommeil. Difficulté à s’endormir, réveils nocturnes ou sommeil non réparateur.
- Évitement. Tendance à repousser les activités du dimanche soir, à chercher des distractions pour éviter de penser à la semaine à venir ou à s’isoler.

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7 conseils pour le chasser
1. Recharger suffisamment ses batteries
Lorsque nous avons bien dormi, nous sommes de meilleure humeur, nous sommes plus concentrés et nous pensons plus souvent de manière positive. Cela dit, pour éloigner le blues du dimanche, on évite de se coucher au petit matin toute la fin de semaine.
2. Identifier les causes de son angoisse
Une des premières étapes vers la guérison est d’identifier les causes de cet état. Ce sentiment de stress intense devant le début de la semaine qui arrive pourrait s’expliquer par une inquiétude face aux tâches inachevées de la semaine précédente, un syndrome de l’imposteur (manque de confiance en soi), une surcharge de travail...
Pour y parvenir, on peut, par exemple, se demander si nos conditions de travail nous conviennent toujours et si notre emploi correspond encore à nos valeurs. On peut aussi se demander si on se voit faire ce boulot pendant des années encore. En fonction des réponses qu’on a données aux questions précédentes, on se penche ensuite sur ce qui pourrait être fait pour améliorer notre situation.
3. Boire avec modération
Faire la fête tout le week-end, c’est souvent le meilleur moyen de décrocher... sur le moment. Mais une fois le dimanche arrivé, une autre invitée se glisse parfois dans la tête: l’hangxiety ou «l’anxiété du lendemain de veille».
Ce phénomène, de plus en plus reconnu, mêle symptômes physiques et malaise émotionnel. En cause? Les bouleversements chimiques provoqués par l’alcool dans le cerveau. Si une sensation de détente s’installe après quelques verres, l’effet inverse peut survenir une fois l’alcool éliminé. Le cerveau, en quête d’équilibre, réagit en augmentant les niveaux d’adrénaline et de cortisol, ce qui peut engendrer nervosité, irritabilité, voire une vraie anxiété. Un cocktail peu festif, mais heureusement évitable en dosant mieux les soirées.
4. Réorganiser son agenda
On allège son horaire autant que possible, et on partage certaines tâches avec des collègues, un proche ou son partenaire. Dania Ramirez nous suggère d’ailleurs de ne pas surcharger nos lundis. «Si on commence la semaine en douceur, le retour sera plus facile.» Elle recommande en outre à ceux qui le peuvent de faire du télétravail le lundi.
5. Réserver le dimanche à la détente (et pas au ménage!)
Afin de diminuer au maximum le stress qui nous habite, le meilleur moyen est de prendre une journée du week-end pour relaxer et décrocher complètement. On laisse les courriels de côté et on profite pleinement de ce moment en famille. Idéalement, les tâches ménagères et autres devraient avoir été faites avant le dimanche. Ainsi, cette journée nous appartiendra complètement.
On essaie de faire, tous les dimanches, une activité qui nous anime et, surtout, qui occupe notre esprit de façon positive. Pourquoi pas un brunch avec des amis, suivi d’une marche ou d’une séance de cinéma?
6. Ajouter une activité qui nous fait plaisir le lundi
Il peut également être bénéfique de changer notre attitude, notre regard sur le lundi, en débutant la semaine du bon pied avec une activité qui nous rend heureux. Ça peut être un cours de yoga après le bureau, une manucure, aller se chercher un café avant de commencer à travailler, partager son dîner avec des collègues que l’on aime... Peu importe, tant que ça nous fait plaisir! Au boulot, on prévoit des tâches sur lesquelles on aime travailler. Par exemple, il peut s’agir d’un appel vidéo avec notre équipe.
7. Organiser sa semaine
Et si le dimanche devenait notre meilleur allié de la semaine? Pourquoi ne pas en profiter pour planifier les repas en famille, façon meal prep? Même sans être adepte de cette tendance, prendre un moment pour organiser les menus permet de se libérer l’esprit — tout en créant des instants complices autour de la table. Moins d’imprévus, plus de sérénité: voilà une charge mentale allégée dès le lundi matin.
Côté organisation, la matrice d’Eisenhower peut aussi faire des merveilles. Cette méthode de tri des priorités aide à distinguer l’essentiel de l’accessoire. En répartissant les tâches dans quatre catégories (urgent et important, urgent mais pas important, important mais pas urgent, ni urgent ni important), il devient plus facile de savoir quoi faire tout de suite, quoi planifier, quoi déléguer... et quoi laisser tomber sans culpabilité. Avec une vision claire des priorités et un peu d’anticipation, l’esprit se sent plus léger. De quoi faire reculer l’angoisse du dimanche soir et entamer la semaine avec plus de douceur.
* L’angoisse du dimanche est un phénomène bien réel. Si ce sentiment ne fait qu’empirer avec le temps, il est recommandé de consulter.