Psychologie
Vieillir avec son tatouage ou son perçage
IStock Photographe : IStock
Psychologie
Vieillir avec son tatouage ou son perçage
Vieillir avec son tatouage ou son perçage peut se révéler difficile si l’on n’a pas choisi le bon dessin ou la bonne partie du corps – dos, bras, cheville, ventre – au départ.
«J'avais 16 ans quand je me suis fait tatouer une tête de panthère sur l'avant-bras gauche», confie Jocelyn Thibault, 64 ans. Quelques années plus tard, il a ajouté une ancre de bateau sur l'autre bras, puis le nom de sa nouvelle amoureuse, maintenant sa femme depuis plus de 40 ans. «Aujourd'hui, mes tatouages font partie de moi. Je les accepte complètement.»
Tout dépend du dessin et de l'emplacement du tatouage
La majorité des tatoués choisissent de le rester en vieillissant. Pour Safwan, tatoueur chez Imago, à Montréal, et diplômé en anthropologie, «vieillir avec un tatouage n'est pas un problème. La question, c'est d'apprendre à vieillir, point.»
Tout dépend du dessin et de l'emplacement. Un symbole fort sur une partie exposée du corps (cou, visage, main) portera plus à conséquence qu'un petit dessin neutre sur une zone peu visible. Pour éviter les déformations, l'idéal est de privilégier les endroits où la peau reste tendue au fil des ans et s'affaisse peu, comme le haut de l'omoplate.
Les tatoueurs sérieux prennent le temps de s'asseoir avec leurs clients pour les informer sur l'engagement qu'ils s'apprêtent à prendre et les guident dans le choix tant du dessin que de l'emplacement. «Plus tu es jeune, plus tu risques de regretter ton geste», avertit Valérie Emond, cogérante de TattooMania, à Montréal. J'ai moi-même attendu jusqu'à 33 ans avant de me faire tatouer le bras complet.» Le processus devrait être le même, qu'on parle de tatouage, de perçage ou de scarification.
Entretenir son tatouage
Difficile de prévoir à quoi ressemblera son tatouage dans 50 ans. Les variables sont multiples et vont de la qualité de l'encre au type de dessin, en passant par le soin apporté à sa peau. Les encres, techniques et équipement modernes donnent un résultat beaucoup plus durable. De plus, si le travail de départ est de qualité, il est possible de faire rafraîchir son tatouage. Cependant, certains estiment plus naturel de le laisser vieillir avec le corps.
Pour conserver la qualité des pigments et de la peau, il est conseillé de se protéger du soleil. Il existe aujourd'hui tout un marché de crèmes spécialement conçues pour l'entretien des tatouages.
Dès la sortie du salon, on recommande de ne pas prendre de bain pendant deux semaines pour ne pas altérer les couleurs et d'utiliser un savon doux et non parfumé sous la douche. Le tatouage est fixé par la guérison de la peau, qui prend de 30 à 45 jours.
Trouver le bon perceur
Côté perçage, là encore, tout dépend de la qualité du travail de départ et du sérieux de l'entretien. «Certains de mes clients portent les leurs depuis plus de 12 ans», témoigne Yanick Bleau, du studio Excentrik, à Montréal. Dans la majorité des cas, il reste possible de les faire enlever, même si une trace subsiste.
Les perçages aux organes génitaux ou à la langue sont plus susceptibles d'occasionner de l'irritation ou une difficulté à mâcher, mais les infections restent rares. Yanick Bleau confirme n'en avoir jamais vu, même s'il déplore le manque de réglementation du milieu. «Certains salons travaillent sans respect de la salubrité et avec des bijoux de mauvaise qualité qui entraînent des réactions allergiques.» Les perçages à la langue ou à la lèvre peuvent aussi fêler ou érafler les dents et abîmer les gencives.
Grossesse et tatouage
Pour des raisons esthétiques, il est recommandé d'éviter de se faire tatouer sur le ventre avant d'avoir eu des enfants. Les perçages au nombril ou aux parties génitales devraient également attendre, même s'il reste possible de les enlever quelques mois avant un accouchement. De même, pour éviter de se retrouver avec un dessin déformé, il vaut mieux s'y prendre à la fin de sa croissance corporelle pour se faire tatouer.
Certains médecins craignent également les tatouages dans le bas du dos des femmes. Des pigments d'encre pourrait contaminer une épidurale durant un accouchement, même si cela reste peu probable.