Tu n'as pas gagné le prix Nobel comme le prédisait la rumeur. Humblement, je crois que le comité du Nobel s'est trompé. Moi, j'aurais voté pour toi. À 15 ans, tu as eu le courage de te battre pour que les femmes puissent aller à l'école dans une culture profondément injuste envers les femmes.  Ta lutte a provoqué la rage des Talibans qui sont entrés dans ton autobus scolaire il y a un an. Arme au point, ils ont demandé laquelle était Malala, et tu t'es levée: "C'est moi."  Ils ont visé ton visage. Tu as subit l'abjecte violence d'hommes qui pensent qu'une femme mérite la mort si elle ose vouloir apprendre. En prenant l'énorme risque de dénoncer, tu as risqué ta vie. Après avoir été bien soignée en Angleterre, tu aurais pu tout arrêter.  Au lieu de cela, tu as affronté l'épreuve de la guérison, refusé l'intimidation, continué à parler.  Tu as même eu le courage de pardonner à tes agresseurs.  Pour les femmes qui vivent dans des cultures opprimantes, tu es devenue une héroïne intouchable. Ton impact dépasse les frontières.  

Ici au Canada, les femmes bénéficient des luttes menées par d'autres femmes il y a des décennies.  Parce que les femmes ici ont gagné le droit de voter, celui d'aller à l'école, de gagner de l'argent et d'avoir des rêves aussi grands que ceux de leur frères et de leurs amis, plusieurs jeunes femmes pensent que le féminisme est un mouvement dépassé. Mais le regard que tu attiré vers ton histoire démontre l'inverse.  Ailleurs, les femmes n'ont pas le droit de voter, d'apprendre à lire et à écrire, d'exiger un salaire équitable, de refuser le viol, d'hériter de l'argent.  Dans certaines cultures, il est même accepté de mettre fin à la croissance d'un fœtus parce qu'il est féminin. Merci Malala de nous avoir rappelées à l'ordre,  de nous rappeler ce que c'est d'avoir le courage de poser des gestes qui feront pencher le cours de l'histoire vers plus de justice. Je suis pleine d'admiration et de reconnaissance envers toi, et moi je t'aurais donné le Nobel sur un plateau d'argent. Malala YousafzaI: "Les extrémistes ont peur des  livres et des stylos. Le  pouvoir de l'éducation les effraie", "Un enfant, un enseignant, un livre et un stylo peuvent  changer le monde"