Argent et consommation
Investir en Bourse malgré la crise financière
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Argent et consommation
Investir en Bourse malgré la crise financière
Les manchettes des dernières années n'ont rien eu d'encourageant. Les gouvernements américain et canadien sont même venus à la rescousse de deux emblèmes du capitalisme: les constructeurs automobiles GM et Chrysler. Aux États-Unis, le système bancaire a dû être réanimé par une importante injection de fonds publics, et le taux de chômage a atteint ou dépassé les 10% dans certaines régions. Le plus haut taux enregistré en plus de 26 ans. L'année 2011 est arrivée avec les problèmes de la Grèce, de l'Espagne et de l'Italie. La liste de catastrophes est longue et a de quoi décourager n'importe quel investisseur.
Faire fi des mauvaises nouvelles
Dans le monde du placement, la clé du succès réside en grande partie dans la capacité à nager à contre-courant et à ignorer les manchettes. Quand les nouvelles sont mauvaises, voire alarmistes, il importe d'aller de l'avant, de continuer à investir et de ne pas cesser de croire en son portefeuille. Évidemment, on aura élaboré ce dernier en fonction de ses besoins financiers et de sa tolérance au risque.
En date du 31 décembre 2011, l'indice boursier canadien de référence, le S&P/TSX composé, avait progressé d'environ 13,2% depuis le premier janvier 2009. Et si sa hausse s'était limitée à 1,3% sur cinq ans, il avait quand même obtenu un rendement annualisé de 7% sur 10 ans. Malheureusement, les investisseurs qui ont quitté le marché lors de ses nombreux soubresauts, au beau milieu de la tourmente financière, n'ont pas eu accès à cette énorme croissance. La perte enregistrée entre 2008 et le début de 2009 s'est vue annulée, faiblement, soit, mais elle s'est tout de même accompagnée d'une croissance de 2%.
Investir plus quand la Bourse accuse des pertes
Pour l'investisseur, la meilleure stratégie est d'effectuer davantage de placements lorsque la Bourse accuse de fortes pertes. Ce genre de comportement demande beaucoup de courage, j'en conviens. Et il est impossible de déterminer le moment idéal pour se lancer. Personne ne peut deviner quand le marché atteindra un creux, mais certains indices peuvent aider l'investisseur à prendre les bonnes décisions.
Rappelons-nous simplement les propos tenus par le gourou financier Warren Buffett. En octobre 2008, ce multimilliardaire et philanthrope signait une chronique dans laquelle il exprimait son optimisme à long terme à l'égard du marché boursier. Voici un passage particulièrement révélateur de cet article (traduction libre): «[...] au cours de la prochaine décennie, la performance des actions surpassera de manière certaine celle des liquidités, et ce, probablement par une marge importante. Les investisseurs qui s'accrochent maintenant aux liquidités parient qu'ils pourront ainsi choisir efficacement le meilleur moment pour quitter ce secteur. En attendant le confort des bonnes nouvelles, ils ne tiennent pas compte du conseil de Wayne Gretzky: "Je patine à l'endroit où la rondelle va être, et non pas là où elle a été."»
Le disciple de Warren Buffett qui se serait embarqué dans le marché en octobre 2008 aurait-il été récompensé? Il s'avère qu'une somme de 1000$ investie à cette date dans le S&P/TSX aurait valu 1345$ le 31 décembre 2011. Il s'agit là d'un bond de 34,5%! Et si on avait placé 1000$ US dans le S&P 500 pendant cette même période - considérée comme l'une des plus troubles de l'histoire -, on aurait récolté 1394$ US. L'investisseur prudent qui privilégie la stratégie d'une bonne répartition de ses actifs aurait donc battu l'inflation et se serait même enrichi.
Dans le domaine du placement, l'investisseur doté d'un portefeuille équilibré sera nécessairement récompensé à long terme. Il faut savoir que les baisses brutales du secteur boursier font partie de la réalité. Rappelons que le S&P/TSX a subi quatre baisses de plus de 20% depuis 25 ans: -24% d'août 1987 à novembre 1987, -27% d'avril 1998 à août 1998, -43% d'août 2000 à septembre 2002 et -43% de mai 2008 à février 2009. Malgré ces reculs, cet indice obtient un rendement annualisé de 9,2% sur 25 ans.
Suggestion de lecture
Investir en 2012: choisir les meilleurs outils de placement et composer un portefeuille gagnant, par Michel Marcoux et Michel-Olivier Marcoux, Éditions Transcontinental, 2012, 187 pages.
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