Argent et consommation

Faire durer sa voiture: le choix économique!

Faire durer sa voiture: le choix économique!

Auteur : Coup de Pouce

Argent et consommation

Faire durer sa voiture: le choix économique!

Barbara Blinkal, Johanne Desjardins et Mireille Lemay ont un point en commun: leurs voitures ont plus de 10 ans et roulent encore très bien, avec quelque 300 000 km au compteur. Chemin faisant, elles ont économisé plusieurs milliers de dollars.

 

Choisir de durer

Une nouvelle voiture peut sembler si séduisante. Mais saviez-vous que les Canadiens doivent consacrer en moyenne 26 semaines de leur salaire net (après impôts!) pour en défrayer le coût? C'est beaucoup d'argent pour un objet qui déprécie très vite. «En fait, dès qu'un véhicule sort de chez le concessionnaire, il perd 20 % de sa valeur», dit Dennis DesRosiers, président de la firme DesRosiers Automotive Consultants et grand manitou de la statistique automobile au Canada. L'analyste estime par ailleurs qu'après seulement trois à cinq ans la plupart des véhicules ont perdu la moitié de leur valeur.

Éric Brassard, auteur de Finance au volant, considère lui aussi la dépréciation comme le coût le plus important d'une voiture. Seule façon d'amoindrir le choc: répartir cette dépréciation en conservant sa voiture le plus longtemps possible. «Il est toujours plus économique de garder sa voiture que d'en acheter une neuve», dit-il.

Cela dit, un temps viendra où des réparations seront nécessaires. Sur une voiture qui prend de l'âge, elles sont inévitables. Pourtant, quand on les met en perspective, «ces coûts sont toujours inférieurs à la dépréciation que subit une voiture neuve», précise Éric Brassard. Phil Edmunston, auteur du guide Lemon-Aid, renchérit: «L'entretien d'un véhicule amorti sur son nombre d'années d'utilisation coûte en moyenne 800 $ à 900 $ par an.» C'est à peine le coût de la TPS exigée à l'achat d'une petite voiture neuve.

Évidemment, si on a toujours changé notre voiture aux quatre ou cinq ans (la population québécoise change de voiture aux 7 ans en moyenne) et qu'on n'a jamais fait faire que les changements d'huile, on aura peut-être un sursaut d'inquiétude et des doutes sur la fiabilité de notre véhicule lorsqu'on nous dira qu'il faut un nouvel alternateur, une nouvelle batterie, un nouveau radiateur... «Sachez toutefois que les réparations se stabilisent lorsque la voiture atteint les huit ou neuf ans d'âge», nous rassure George Iny, président de l'Association pour la protection des automobilistes (APA). En effet, les grosses réparations qui devaient être faites l'ont alors été.

On songe à tenter l'expérience de garder notre voiture le plus longtemps possible? (Après tout, on n'a rien à perdre et tout à y gagner.) Voici, selon nos experts, les cinq gestes les plus susceptibles de nous aider à y parvenir.

 

L'indispensable entretien

Les experts sont unanimes: la règle numéro un pour garder notre véhicule en bon état est de suivre à la lettre le calendrier d'entretien recommandé par le fabricant. Ce calendrier, on le trouve dans le manuel du propriétaire, qui recèle une mine d'informations pour prendre soin de notre voiture. Principalement, le calendrier d'entretien se compose d'une liste de gestes à poser à intervalles réguliers ou après un certain nombre de kilomètres: vidanger l'huile, remplacer les filtres, vérifier les fluides, faire la rotation des pneus, etc. Deux types d'entretien y sont généralement décrits: un régulier et un intensif. «Choisissez l'intensif, recommande Raynald Côté, de CAA-Québec. Il convient parfaitement à nos conditions routières, surtout hivernales.»

On a égaré notre manuel? Notre concessionnaire pourra nous en commander un, moyennant certains frais. Cela dit, habituellement, après chaque entretien, notre mécanicien apposera un autocollant indiquant la date (ou le kilométrage) du prochain entretien. Il faut simplement s'assurer que la fréquence qu'il nous recommande correspond à celle figurant dans le manuel d'entretien. Quant au voyant lumineux qui nous rappelle que le temps est venu d'un nouvel entretien, on prend rendez-vous dès qu'il s'allume (en principe, si on suit le calendrier d'entretien, on devrait y aller avant qu'il clignote).

Un bon garagiste et un œil  aguerri

«Prenez en main votre relation d'affaires avec votre mécanicien, dit George Iny. Livret d'entretien à l'appui, exigez les vérifications requises et veillez à ce qu'il n'en omette pas une.» On s'assure également qu'il est familier avec notre marque de voiture.

Si faire faire l'entretien de sa voiture chez le concessionnaire est parfois plus coûteux, il reste que celui-ci est LA référence pour notre véhicule. Aussi, contrairement aux garagistes indépendants, il est plus au fait des rappels éventuels qui peuvent avoir été lancés pour les véhicules de la marque. (Pour savoir si notre véhicule a fait l'objet d'un rappel) Cela dit, il est toujours plus prudent de faire affaire avec un établissement recommandé, soit par le CAA, soit par des amis ou des collègues.

Même avec un garagiste de confiance, on a aussi un rôle à jouer. Entre les entretiens, on procède régulièrement à nos propres inspections. Les choses qu'on peut faire nous-même:

  • On porte attention aux bruits inhabituels ou suspects et on les signale à notre garagiste au prochain entretien, ou avant si ça nous inquiète.
  • Un regard attentif sous le capot ou sous le véhicule peut révéler des fils fendus, des tuyaux qui fuient, des courroies lâches ou des attaches desserrées. Si c'est le cas, on n'attend pas: une visite au garage s'impose.
  • On vérifie et on fait en sorte de maintenir les fluides de notre voiture à leurs niveaux appropriés, sous peine de voir les diverses composantes de notre véhicule s'endommager. Si on peut confier la vérification des liquides de refroidissement, de transmission, de servo-direction ou de freins à notre garagiste, on devrait être en mesure de vérifier le niveau d'huile à moteur et d'en ajouter au besoin (voir notre encadré, ci-contre).

 

Vérifier l'huile

Afin de vérifier le niveau de l'huile à moteur, il faut s'assurer que notre véhicule soit sur une surface plane et que le moteur soit chaud (en revenant du boulot, par exemple). Pour cette dernière, nos experts conseillent l'huile synthétique. Elle coûte le double du prix de l'huile minérale (6,69 $ à 8,99 $ pour 946 ml d'huile synthétique, contre 3,69 $ à 3,99 $ pour le même format). «Elle est plus chère, mais son rendement est supérieur, explique Raynald Côté, de CAA-Québec. Avec elle, vous pouvez rouler de l'Alaska à la Terre de Feu sans jamais changer de type d'huile!» En effet, elle convient à toutes les températures et garde donc sa fluidité en tout temps, ce qui n'est pas le cas des huiles traditionnelles.

Les précautions hivernales

Notre pays, c'est l'hiver. Avec la pluie, la neige, la gadoue et le déglaçage subséquent au sel ou sable qu'on se paie chaque année, un traitement antirouille s'avère nécessaire si on souhaite faire durer notre voiture. Qu'il soit unique ou annuel, celui-ci protège notre véhicule et retarde d'autant la corrosion. «On le voit: les voitures de 10 ou 12 ans sont en bien meilleure condition si elles ont été traitées à l'antirouille», confirme George Iny.

Autre ennemi d'une vieillesse en santé pour notre automobile: le démarrage par temps froid. «Un seul démarrage à froid équivaut à 500 km d'usure sur l'autoroute», déclare Raynald Côté. Comment éviter ce problème? «Avec un chauffe-moteur, répond le porte-parole de CAA-Québec. Loin d'être une coquetterie, le bon vieux block heater est une excellente façon de prolonger la vie de sa voiture.»

Et le démarreur à distance? «Boudez-le, conseille M. Côté. Il laisse le moteur tourner au ralenti, ce qui est très mauvais pour les organes du véhicule, qui ne se réchauffent pas convenablement, en plus d'entraîner une consommation en carburant et une pollution tout à fait inutiles.» En fait, il suffit de faire tourner le moteur 2 ou 3 minutes, selon les experts, pour déglacer les vitres et réchauffer un tant soit peu l'habitacle.

On range notre voiture l'hiver? Certes, elle est protégée des intempéries et engrange moins rapidement les kilomètres, mais des problèmes mécaniques liés à sa sous-utilisation ne tarderont pas à se manifester si elle n'est pas remisée dans un garage. «La rouille s'infiltrera rapidement. Les premières composantes touchées seront les freins et le silencieux. Il suffit d'une semaine pour que les freins commencent à figer», explique Raynald Côté. Comment éviter ces problèmes? «Chaque semaine, faites rouler votre voiture pendant une grosse demi-heure sans interruption», recommande-t-il. Une balade à vitesse d'autoroute (ou sur une voie secondaire, l'important, c'est qu'il n'y ait pas beaucoup d'arrêts) asséchera les disques et le système d'échappement.

Un brin de toilette

Ça tombe sous le sens, mais trop peu d'automobilistes font régulièrement laver leur voiture. Pourtant, «un bon passage au lave-auto est un moyen efficace de faire durer son véhicule», dit Bernard Marcil, directeur des Centres techniques de vérifications CAA-Québec Montréal/Dorval. En éliminant les saletés qui se logent sous la voiture, surtout, on évite la corrosion, qui peut faire vieillir prématurément notre voiture.

Le printemps est le moment par excellence pour procéder au grand ménage automobile et se débarrasser des vestiges de l'hiver. «N'oubliez pas de rincer à grande pression le dessous du châssis, où se logent calcium, sable et gravier, dit M. Marcil. Aussi, nettoyez bien le tour des ailes et les moulures, où s'infiltrent l'eau et la saleté.» Selon les experts interrogés, l'eau seule sera suffisante pour déloger la saleté, à condition qu'elle soit projetée à grande pression. On en profite pour réhydrater le caoutchouc des portières (et du coffre arrière, ce grand oublié!) avec un lubrifiant à la silicone (dans les grandes surfaces), afin d'en éviter l'assèchement. Enfin, l'application annuelle d'une couche de cire de qualité «aidera à protéger la peinture», soutient M. Marcil.

Acheter la fiabilité

Si on est sur le point d'acheter une automobile et qu'on souhaite faire durer notre nouvelle acquisition, il faut partir du bon pied. «Tournez-vous vers une voiture fiable, qui demande moins de réparations que les autres, conseille George Iny. Des lignes directrices pour faire un bon choix.

  • On contacte la centrale téléphonique de CAA-Québec ou de l'APA pour savoir si le modèle qu'on reluque est reconnu pour sa bonne durée de vie (service aux membres seulement).
  • Quand on ne sait pas vers quelle marque de voiture se tourner, les guides de l'auto peuvent fournir de bonnes pistes de départ.
  • Une amie partage les mêmes conditions routières que nous (conduite urbaine quotidienne, utilisation occasionnelle, etc.)? On lui demande si elle a des conseils à nous donner ou des modèles à nous suggérer.

Jesse Caron, responsable du Guide autos 2007 du magazine Protégez-vous recommande, quant à lui, de ne pas se laisser emporter par les véhicules truffés d'électronique. «Les gadgets dernier cri sont très cool, mais ils n'ont pas encore subi l'épreuve du temps.» Plus généralement, si on veut économiser en réparations, on ne s'équipe pas d'ajouts optionnels qui font grimper la facture inutilement.

Voitures et camions: les tops de l'APA

Voici les recommandations de George Iny, président de l'APA.

Voitures :

1. Toyota Yaris.  «Faible consommation d'essence. La moins coûteuse à faire rouler.»

2. Toyota Corolla. «Très bonne fiabilité. Presque égale à la Yaris.»

3. Honda Civic. «Question sécurité, elle est supérieure aux autres compactes de cette liste.»

4. Toyota Prius. «Si vous désirez une hybride, c'est LE véhicule à acheter.»

5. Honda Accord. «Choisissez la version équipée du quatre cylindres. Le moteur V6 n'est pas nécessaire.»

 

Camionnettes et VUS :

1. Toyota Sienna. «Confortable, fiable.»

2. Honda CR-V. «Meilleure sécurité dans la catégorie des utilitaires compacts. Bonne finition.»

3. Honda Pilot. «Confort, sécurité, consommation d'essence raisonnable pour la catégorie. Possibilité d'accommoder sept personnes.»

4. Toyota Tacoma. «La camionnette la plus fiable du marché et ce, depuis plus de deux décennies. Un antirouille s'impose, cependant.»

 

Quand il faut lui dire adieu

C'est bien beau de faire durer son véhicule plus d'une décennie, mais, quand les réparations coûtent plus cher que ce que vaut la voiture, faut-il lui dire au revoir? Un moteur ou une transmission qui rend l'âme peut signifier que notre voiture a atteint son terme. Cependant, ce qui devrait nous inciter avant tout à envoyer la voiture au rancart, selon George Iny, c'est l'état de la carrosserie: «Votre voiture est très rouillée et il y a des trous dans le plancher? Ne pensez pas à la faire repeindre ou réparer, ça ne vaut ni le coup ni le coût. En plus, la rouille excessive affaiblit la structure de la voiture; les passagers sont donc moins bien protégés lors d'une collision.»

Si on hésite à dire adieu définitivement à notre voiture, on visite l'un des dix Centres techniques de vérification CAA-Québec. Ces centres sont l'un des secrets les mieux gardés de l'industrie: ils posent des diagnostics et nous livrent un bilan détaillé de l'état de santé de notre voiture, ce qui nous aidera à prendre une décision éclairée entre un tour de manivelle supplémentaire et une tombée du rideau bien méritée. Ce type d'inspection peut coûter entre 133 $ (pour une voiture, si on est membre de CAA) et 193 $ (pour une utilitaire, si on n'est pas membre). Un bilan qui pourrait éviter de débourser des sommes plus importantes pour l'achat d'un véhicule neuf.

Essence de Jouvence?

Le manuel du propriétaire de notre véhicule exige de l'essence régulière? On ne prolongera pas sa vie en lui donnant du carburant super.  «Vous jetterez l'argent par les fenêtres, sans pour autant transformer votre Focus en Porsche», soutient Raynald Côté, de CAA-Québec. Ce dernier rappelle que les moteurs sont conçus pour un indice d'octane particulier: «Leur en donner trop, c'est comme de faire porter une pointure 12 à quelqu'un qui chausse des 10.»

Pour en savoir plus

Finance au volant, par Éric Brassard, Éric Brassard éditeur, 2003, 371 p., 25,95 $.

CAA-Québec

APA

Comme une vieille pantoufle!, Mireille Lemay, 65 ans, Honda Civic 1995, 300 000 km

«Elle est comme une vieille pantoufle, dit Mireille Lemay de sa Civic 1995. J'y suis habituée, j'en connais les petits bruits, alors pourquoi changer? Après tout, une voiture, ce n'est qu'un volant et quatre roues!»

Mireille aura fait mentir tous les experts. D'abord, elle n'a jamais vraiment respecté le calendrier d'entretien de sa voiture. «Je fais faire les changements d'huile et de pneus deux fois par année, sinon je ne visite mon garagiste que lorsque j'entends un drôle de bruit.» À l'été 2006, après une succession de bris mécaniques, Mireille a demandé un bilan de santé complet de sa voiture. «On m'a dit qu'elle était sur le point de rendre l'âme. Pourtant, ça fait presque deux ans et elle roule encore!»

Certes, la Civic paraît ses 12 ans, avec un peu de rouille aux ailes («Avoir su, je lui aurais offert des traitements antirouille.»), mais cela n'empêche pas les gens de s'y intéresser. «Un collègue voulait me l'acheter. Mon mécanicien aussi, d'ailleurs. J'ai refusé. Si c'est bon pour eux, ça doit l'être encore pour moi, non?»

Lorsque la transmission a trépassé l'an dernier, Mireille a envisagé d'acheter neuf, mais, devant les mensualités de 450 $, elle a préféré la faire réparer. «J'ai fait le décompte de tout ce que ma Civic m'a coûté en entretien et en réparations, et j'en arrive à 1 160 $ par année. C'est beaucoup moins qu'une voiture neuve.»

À toute épreuve, Johanne Desjardins, 51 ans, Toyota Tercel 1997, 288 000 km

Même le coup d'oeil le plus attentif ne révèle rien des 288 xxx km qu'affiche au compteur la Toyota Tercel de Johanne Desjardins. La petite voiture rutile encore et pas une tache de rouille n'est visible. Le secret? «Je la lave et la cire toutes les deux ou trois semaines», dit sa propriétaire.

Au cours de son existence, «Titite» n'est jamais tombée en panne, a toujours démarré au quart de tour et a exigé peu de réparations. «Il n'y a que les freins j'ai dû faire changer à deux reprises, dit Johanne. C'est sans doute parce qu'au lieu de freiner j'utilise la compression.» Lorsqu'elle a dû faire changer amortisseurs, batterie, radiateur et alternateur, Johanne a songé à regarder ailleurs. «Mais j'ai préféré investir 1500 $ plutôt que de me retrouver avec des paiements mensuels pendant cinq ans.»

Elle estime maintenant pouvoir conserver sa Tercel pour 200 000 autres kilomètres. «Elle n'est pas tuable, cette voiture!» Même un ours qui a planté ses crocs dans le pare-chocs arrière lors d'une escapade dans le Nord n'a pas ébranlé la petite Toyota. «Il l'avait peut-être prise pour une bien belle framboise!»           

Une longévité impressionnante, Barbara Blinkal, 34 ans, Volkswagen Jetta TDI 1996, 470 000 km

Barbara Blinkal avait 22 ans lorsqu'elle a acheté sa Jetta diesel. Douze ans plus tard, la berline roule toujours, sans piper mot. Et notre opératrice de machinerie résiste encore et toujours à la tentation d'acheter neuf: «Dépenser tant d'argent pour une voiture neuve? Non, merci!»

 

Barbara s'est déjà fait dire qu'un véhicule à motorisation diesel pouvait parcourir jusqu'à un million de kilomètres avec son moteur d'origine. «Je ne sais pas si la carrosserie se rendra jusque-là, mais une chose est sûre: j'entends bien la conserver jusqu'à ce qu'elle meure.»

Un secret de cette longévité? Barbara utilise de l'huile à moteur synthétique. «Je vois une différence avec l'huile régulière et j'ai besoin de la faire changer moins souvent.» Aussi, elle procède rapidement aux réparations d'usure normale. «Bonne nouvelle: mon silencieux est garanti à vie, il ne m'en coûtera plus jamais rien pour le faire changer.» Ce n'est donc pas une surprise si son conjoint, lorsqu'il a dû faire l'achat d'une voiture en 2001, a choisi une Jetta diesel!  

 

 

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